Vanina Pieri, présidente de l'agence du tourisme (ATC) et conseillère exécutive.
- En quoi consistent ces rencontres ?
- Suite à l’adoption du PADDUC par l’Assemblée de Corse (CTC), la rédaction d’un Livre Blanc a été décidée en accord avec le Conseil exécutif. Le but est de prendre la température d’abord, dans la première partie des calendriers de réunion, avec les socioprofessionnels et, dans une deuxième partie, avec les élus du territoire pour inclure dans le PADDUC un schéma de développement touristique. Ce qui n’était pas prévu par la loi !
- Combien avez-vous prévu de rencontres ?
- La Corse est divisée en microrégion avec 9 pôles touristiques. Donc, nous faisons, d’abord, 9 réunions avec les socioprofessionnels, puis 9 journées avec les élus pour, ensuite, remonter la synthèse de toutes ces réunions à Maria Guidicelli (Conseillère exécutive en charge de l’élaboration du PADDUC). La rencontre de Bastia est la 6ème avec les socioprofessionnels.
- Quel est le calendrier ?
- Le calendrier est très serré. L’intégralité des réunions doit se tenir d’ici à fin mai. La rédaction finale du Livre blanc est programmée au 15 juin. Le débat à la CTC à travers le PADDUC se fera en juillet ou en septembre. On ne connaît pas encore la date.
- Que ressort-il des débats que vous avez déjà eus ?
- Il en ressort des problématiques récurrentes, comme celle des transports et de l’accessibilité. Les discussions portent beaucoup sur l’équilibre entre l’aérien et le maritime et sur l’étalement de la saison. Les socioprofessionnels sont, aussi, très sensibles à tout ce qui concerne l’aménagement du territoire. Ils souhaitent une confrontation avec les élus pour mieux comprendre les visions du développement touristique. Ils posent, également, de nombreuses questions sur le PADDUC qui n’est pas un document facile d’accès. Nous devons encore faire preuve de pédagogie. L’intérêt de la démarche est que toutes les propositions faites seront intégrées à la version finale du PADDUC.
- Quelle est votre vision du tourisme corse ?
- Elle est très claire. Depuis mon arrivée à l’ATC, je dis qu’il y a un paradoxe dans la société corse. Le tourisme est le 1er secteur économique de l’île, seulement quand on regarde les différentes contractualisations financières et les documents contractuels qui ont jalonné l’histoire de la Corse, notamment avec l’Etat et l’Europe, on se rend compte que le tourisme n’a pas la place qu’il mérite. On dit souvent qu’il est transversal, qu’il est dans tout… Mais, j’ai coutume de dire qu’à force d’être dans tout, finalement il n’est plus dans grand chose !
- Pourquoi l’insérer dans le PADDUC ?
- Je souhaite fortement qu’une partie spécifique du PADDUC soit dédiée au tourisme parce que le tourisme draine l’économie insulaire. Je prône un modèle intégré qui fait toute sa place à l’agriculture car les deux secteurs sont complémentaires. Nous travaillons à rapprocher deux mondes qui, pendant très longtemps, se sont regardés du coin de l’œil alors que, dans une économie cohérente, ils ont besoin de fonctionner ensemble. Le modèle de la Corse touristique, c’est l’agro-tourisme ! Un modèle où l’agriculture a toute sa place ! C’est aussi une logique de différenciation par rapport à la destination France, fortement axée sur les standardisations européennes. Si en 2013, les deux régions, qui ont tiré leur épingle du jeu, sont la Corse et la Bretagne, ce n’est pas pour rien ! Les gens ont besoin de partir en vacances, de voir autre chose, de vivre une expérience, d’aller à la rencontre d’un terroir, d’hommes et de femmes qui composent le territoire. C’est cette carte-là que je voudrais jouer aujourd’hui !
- Voulez-vous créer un tourisme made in Corsica ?
- Voilà ! C’est le fameux « Corsica Made » que nous souhaitons lancer, la marque territoriale couplée à l’environnement. Notre grande richesse, c’est notre patrimoine naturel et culturel, mais aussi tout ce qui fait notre identité c’est-à-dire la langue et la culture corses, les traditions, les savoir-faire, la gastronomie, l’art de vivre… Ce sont tous ces éléments que nous essayons de marqueter autour d’une véritable destination à l’année.
- Certains professionnels se plaignant déjà de l’avant-saison, comment se présente la saison touristique 2014 ?
- Tous les ans, on entend dire que les professionnels sont inquiets et que la saison est mauvaise. Jusqu’à présent, sans faire de triomphalisme, on a, quand même, réussi à tirer notre épingle du jeu dans un contexte de crise. Les retours des compagnies aériennes montrent une véritable émulation du marché. Les nouvelles lignes ouvertes fonctionnent assez bien, notamment Liège où il y a du répondant. Tout le travail effectué avec les chambres consulaires autour de ces nouvelles lignes aériennes portent, peu à peu, ses fruits. Il faut rester prudent, mais confiant.
- L’incertitude sur l’avenir de la SNCM et la menace larvée de grèves inquiètent les professionnels. N’est-ce pas problématique ?
- C’est compliqué ! Il n’y a pas beaucoup de lisibilité ! Je comprends les inquiétudes des socioprofessionnels. Je suis en contact permanent avec les responsables de la SNCM. Je sais que l’équipe travaille pour garantir la saison. Avec le changement de gouvernement, des choses ont avancé, un certain nombre de garanties ont été apportées. La SNCM est, quand même, la compagnie historique du service public. Il faut la soutenir, ainsi que la CMN, et créer les conditions pour que ce service soit assuré.
Propos recueillis par Nicole MARI
- Suite à l’adoption du PADDUC par l’Assemblée de Corse (CTC), la rédaction d’un Livre Blanc a été décidée en accord avec le Conseil exécutif. Le but est de prendre la température d’abord, dans la première partie des calendriers de réunion, avec les socioprofessionnels et, dans une deuxième partie, avec les élus du territoire pour inclure dans le PADDUC un schéma de développement touristique. Ce qui n’était pas prévu par la loi !
- Combien avez-vous prévu de rencontres ?
- La Corse est divisée en microrégion avec 9 pôles touristiques. Donc, nous faisons, d’abord, 9 réunions avec les socioprofessionnels, puis 9 journées avec les élus pour, ensuite, remonter la synthèse de toutes ces réunions à Maria Guidicelli (Conseillère exécutive en charge de l’élaboration du PADDUC). La rencontre de Bastia est la 6ème avec les socioprofessionnels.
- Quel est le calendrier ?
- Le calendrier est très serré. L’intégralité des réunions doit se tenir d’ici à fin mai. La rédaction finale du Livre blanc est programmée au 15 juin. Le débat à la CTC à travers le PADDUC se fera en juillet ou en septembre. On ne connaît pas encore la date.
- Que ressort-il des débats que vous avez déjà eus ?
- Il en ressort des problématiques récurrentes, comme celle des transports et de l’accessibilité. Les discussions portent beaucoup sur l’équilibre entre l’aérien et le maritime et sur l’étalement de la saison. Les socioprofessionnels sont, aussi, très sensibles à tout ce qui concerne l’aménagement du territoire. Ils souhaitent une confrontation avec les élus pour mieux comprendre les visions du développement touristique. Ils posent, également, de nombreuses questions sur le PADDUC qui n’est pas un document facile d’accès. Nous devons encore faire preuve de pédagogie. L’intérêt de la démarche est que toutes les propositions faites seront intégrées à la version finale du PADDUC.
- Quelle est votre vision du tourisme corse ?
- Elle est très claire. Depuis mon arrivée à l’ATC, je dis qu’il y a un paradoxe dans la société corse. Le tourisme est le 1er secteur économique de l’île, seulement quand on regarde les différentes contractualisations financières et les documents contractuels qui ont jalonné l’histoire de la Corse, notamment avec l’Etat et l’Europe, on se rend compte que le tourisme n’a pas la place qu’il mérite. On dit souvent qu’il est transversal, qu’il est dans tout… Mais, j’ai coutume de dire qu’à force d’être dans tout, finalement il n’est plus dans grand chose !
- Pourquoi l’insérer dans le PADDUC ?
- Je souhaite fortement qu’une partie spécifique du PADDUC soit dédiée au tourisme parce que le tourisme draine l’économie insulaire. Je prône un modèle intégré qui fait toute sa place à l’agriculture car les deux secteurs sont complémentaires. Nous travaillons à rapprocher deux mondes qui, pendant très longtemps, se sont regardés du coin de l’œil alors que, dans une économie cohérente, ils ont besoin de fonctionner ensemble. Le modèle de la Corse touristique, c’est l’agro-tourisme ! Un modèle où l’agriculture a toute sa place ! C’est aussi une logique de différenciation par rapport à la destination France, fortement axée sur les standardisations européennes. Si en 2013, les deux régions, qui ont tiré leur épingle du jeu, sont la Corse et la Bretagne, ce n’est pas pour rien ! Les gens ont besoin de partir en vacances, de voir autre chose, de vivre une expérience, d’aller à la rencontre d’un terroir, d’hommes et de femmes qui composent le territoire. C’est cette carte-là que je voudrais jouer aujourd’hui !
- Voulez-vous créer un tourisme made in Corsica ?
- Voilà ! C’est le fameux « Corsica Made » que nous souhaitons lancer, la marque territoriale couplée à l’environnement. Notre grande richesse, c’est notre patrimoine naturel et culturel, mais aussi tout ce qui fait notre identité c’est-à-dire la langue et la culture corses, les traditions, les savoir-faire, la gastronomie, l’art de vivre… Ce sont tous ces éléments que nous essayons de marqueter autour d’une véritable destination à l’année.
- Certains professionnels se plaignant déjà de l’avant-saison, comment se présente la saison touristique 2014 ?
- Tous les ans, on entend dire que les professionnels sont inquiets et que la saison est mauvaise. Jusqu’à présent, sans faire de triomphalisme, on a, quand même, réussi à tirer notre épingle du jeu dans un contexte de crise. Les retours des compagnies aériennes montrent une véritable émulation du marché. Les nouvelles lignes ouvertes fonctionnent assez bien, notamment Liège où il y a du répondant. Tout le travail effectué avec les chambres consulaires autour de ces nouvelles lignes aériennes portent, peu à peu, ses fruits. Il faut rester prudent, mais confiant.
- L’incertitude sur l’avenir de la SNCM et la menace larvée de grèves inquiètent les professionnels. N’est-ce pas problématique ?
- C’est compliqué ! Il n’y a pas beaucoup de lisibilité ! Je comprends les inquiétudes des socioprofessionnels. Je suis en contact permanent avec les responsables de la SNCM. Je sais que l’équipe travaille pour garantir la saison. Avec le changement de gouvernement, des choses ont avancé, un certain nombre de garanties ont été apportées. La SNCM est, quand même, la compagnie historique du service public. Il faut la soutenir, ainsi que la CMN, et créer les conditions pour que ce service soit assuré.
Propos recueillis par Nicole MARI
Vanina Pieri entourée des professionnels du tourisme devant le Palais des Gouverneurs à Bastia..