Plusieurs militants de Femu a Corsica tenaient une conférence de presse devant le dépôt pétrolier de Lucciana pour dénoncer le rachat du groupe Rubis Terminal - qui détient 75% des parts des dépôts pétroliers corses ainsi que 50% des stations services de l'île - par le fonds de pension I Squared Capital.
C’est une opération qui pourrait avoir des conséquences importantes sur les prix des carburants en Corse selon Femu a Corsica. Le 20 juin dernier, la Commission européenne a entériné le rachat par le fonds de pension américain I Squared Capital de Rubis Terminal. Or, ce groupe détenait 75% des parts des dépôts pétroliers de la Corse (DPLC), mais aussi 50 % des stations-service de l’île sous l’enseigne Vito. Une décision qui place donc I Squared Capital « seul à la tête de la gouvernance des DPLC et du volet de distribution » sur le territoire. De quoi alerter le mouvement autonomiste qui tenait une conférence de presse ce lundi devant le dépôt pétrolier de Lucciana. « Pour nous, au-delà du système qui est complètement imparfait, le risque pour le consommateur corse est important. Une entreprise unique va renforcer le contrôle monopolistique, avec un épicentre situé à New York et donc des intérêts bien loin de ceux du peuple corse. De plus, une gestion capitalistique internationale qui s’annonce avec un risque d’un désengagement potentiel à terme si les bénéfices ne sont pas suffisants », avertit François Martinetti, le secrétaire national de Femu a Corsica, en pointant qu’il existe à court terme un risque d’augmentation des prix des carburants en Corse. « Malgré un taux de TVA inférieur de 7 points sur l’île, les prix des carburants y sont déjà plus élevés que sur le continent, avec un différentiel très significatif par rapport au continent de l’ordre de +6,7% pour le gazole (soit environ 1,5 centime de plus par litre) et de + 5,3% pour le SP95 (soit plus de 2,9 centimes de plus par litre) », rappelle-t-il dans ce droit fil.
Soutenant que la vente du groupe Rubis Terminal à un fonds de pension américain est de facto « un risque important pour la Corse », Femu a Corsica entend en conséquence faire un certain nombre de propositions qui permettraient de sécuriser l’approvisionnement de l’île. À commencer par « la mise en œuvre d’un cadre législatif et réglementaire adapté aux contraintes et besoins spécifiques de la Corse en matière de contrôle des situations de monopole et des seuils de concentration, de fixation du prix des carburants et de fiscalité ». « Nous souhaitons une proposition qui s’inspirerait grandement de ce qui a été fait en outre-mer avec le décret Lurel et qui permettrait une meilleure maîtrise de la distribution par le pouvoir public. Cela avait déjà fait l’objet d’une proposition de l’Autorité de la Concurrence et d’une délibération de l’Assemblée de Corse de 2021 qui n’a jamais été suivie d’effet », explique François Martinetti.
Une meilleure maîtrise de la puissance publique pour éclaircir un système opaque
Le parti de la majorité territoriale demande par ailleurs « la poursuite de l’étude sur le prix du carburant en Corse au-delà de la seule distribution insulaire par l’Autorité de la concurrence, impliquant de fait d’élargir le périmètre d’instruction aux phases en amont de la livraison aux distributeurs ». « De façon plus proactive, nous voulons que les pouvoirs publics rentrent dans le capital des dépôts pétroliers par la création d’une société d’économie mixte locale qui permettrait d’avoir un peu plus la main sur ce qui peut exister en amont de l’arrivée du carburant en Corse. C’est un système opaque aujourd’hui que l’on voudrait maîtriser pour que les Corses puissent acheter dignement leur essence », soutient le secrétaire national de Femu a Corsica. En outre à titre immédiat, le parti demande « la prise d’un arrêté de fixation des prix sur le fondement de l’article L.410-2 du Code la Consommation par le gouvernement », ainsi qu’une « information intégrale et systématique sur le fonctionnement de DPLC via la participation de représentants de la CDC aux instances décisionnelles », et la mise en place en parallèle « d’un fonds de garantie destinée à préserver la situation économique des acteurs de la filière avec transfert de fiscalité ou fixation des seules marges ».
« Cela fait depuis 2021 que ces propositions sont sur la table. L’État n’y a jamais répondu. Ce n’est pas acceptable. Nous demandons aux quatre députés de la Corse nouvellement élus de relayer ces éléments pour répondre de manière urgente aux besoins des Corses », souligne encore François Martinetti avant de conclure : « In fine, on s’aperçoit qu’un cadre législatif propre permettrait d’aller plus loin. Cela montre concrètement que l’autonomie n’est pas un simple vœu pieux, c’est surtout un moyen de répondre aux problématiques du quotidien des Corses, alors que pour l’heure le cadre jacobin français n’offre aucune solution à cette situation totalement injuste subie par les Corses ».
Soutenant que la vente du groupe Rubis Terminal à un fonds de pension américain est de facto « un risque important pour la Corse », Femu a Corsica entend en conséquence faire un certain nombre de propositions qui permettraient de sécuriser l’approvisionnement de l’île. À commencer par « la mise en œuvre d’un cadre législatif et réglementaire adapté aux contraintes et besoins spécifiques de la Corse en matière de contrôle des situations de monopole et des seuils de concentration, de fixation du prix des carburants et de fiscalité ». « Nous souhaitons une proposition qui s’inspirerait grandement de ce qui a été fait en outre-mer avec le décret Lurel et qui permettrait une meilleure maîtrise de la distribution par le pouvoir public. Cela avait déjà fait l’objet d’une proposition de l’Autorité de la Concurrence et d’une délibération de l’Assemblée de Corse de 2021 qui n’a jamais été suivie d’effet », explique François Martinetti.
Une meilleure maîtrise de la puissance publique pour éclaircir un système opaque
Le parti de la majorité territoriale demande par ailleurs « la poursuite de l’étude sur le prix du carburant en Corse au-delà de la seule distribution insulaire par l’Autorité de la concurrence, impliquant de fait d’élargir le périmètre d’instruction aux phases en amont de la livraison aux distributeurs ». « De façon plus proactive, nous voulons que les pouvoirs publics rentrent dans le capital des dépôts pétroliers par la création d’une société d’économie mixte locale qui permettrait d’avoir un peu plus la main sur ce qui peut exister en amont de l’arrivée du carburant en Corse. C’est un système opaque aujourd’hui que l’on voudrait maîtriser pour que les Corses puissent acheter dignement leur essence », soutient le secrétaire national de Femu a Corsica. En outre à titre immédiat, le parti demande « la prise d’un arrêté de fixation des prix sur le fondement de l’article L.410-2 du Code la Consommation par le gouvernement », ainsi qu’une « information intégrale et systématique sur le fonctionnement de DPLC via la participation de représentants de la CDC aux instances décisionnelles », et la mise en place en parallèle « d’un fonds de garantie destinée à préserver la situation économique des acteurs de la filière avec transfert de fiscalité ou fixation des seules marges ».
« Cela fait depuis 2021 que ces propositions sont sur la table. L’État n’y a jamais répondu. Ce n’est pas acceptable. Nous demandons aux quatre députés de la Corse nouvellement élus de relayer ces éléments pour répondre de manière urgente aux besoins des Corses », souligne encore François Martinetti avant de conclure : « In fine, on s’aperçoit qu’un cadre législatif propre permettrait d’aller plus loin. Cela montre concrètement que l’autonomie n’est pas un simple vœu pieux, c’est surtout un moyen de répondre aux problématiques du quotidien des Corses, alors que pour l’heure le cadre jacobin français n’offre aucune solution à cette situation totalement injuste subie par les Corses ».