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Vincè : après "La Goffa Lolita", "Corsica" marque un retour aux racines pour l’artiste corse


Léana Serve le Vendredi 21 Mars 2025 à 11:44

La Petite Culotte revient sous son véritable prénom d’artiste, Vincè. Son nouveau single, “Corsica”, est un hommage à son île natale, où il mêle habilement modernité et tradition, à l’image de son propre parcours. Un premier extrait d’un album très personnel attendu à la rentrée.



Crédit Warner Music France
Crédit Warner Music France
De La Petite Culotte à Vincè, pourquoi ce retour à votre prénom ?
La Petite Culotte, au départ, c’était le nom de mon restaurant, et je m’y étais vraiment attaché, parce que j’avais mis tellement de temps à le créer, c’était un vrai aboutissement pour moi. Donc je n’ai pas voulu m’en séparer tout de suite. Avec le temps, je me suis aperçu que La Petite Culotte, c’est bien pour le nom d’un restaurant, mais je me cachais un peu derrière ce nom, et j’avais plus de mal à m’identifier en tant qu’une seule personne, en tant que moi, en tant que Vincè. Aujourd’hui, j’ai assez gagné en maturité pour pouvoir m’affirmer comme ça, et je suis très fier de revenir à mes origines. Ce sera aussi le nom de l’album, “Vincè”, où il y aura énormément de corse et de racines qui réapparaissent.

Vous avez connu énormément de succès avec "La Goffa Lolita". Comment avez-vous vécu cette explosion médiatique ?
Je savais que ça allait marcher en Corse, parce que ça faisait un moment que je la jouais et elle fonctionnait bien. Mais de là à imaginer que, du jour au lendemain, elle devienne la chanson du rugby et qu’elle soit jouée dans tous les stades, dans tous les sports… C’est inimaginable. Je ne m’y attendais pas vraiment, surtout à un tel impact en France. Aujourd’hui, trois ans après, on vient d’atteindre les 100 millions de streams pour “La Goffa Lolita”, c’est un score magnifique. Et il y a aussi quatre autres titres qui dépassent le million. C’est principalement “La Goffa”, bien sûr, mais les gens écoutent aussi d’autres chansons. C’est encourageant.
Malgré tout ça, je reste les pieds sur terre. Je vis la plupart du temps à Paris, et dès que j’ai une semaine ou dix jours libres, j’essaie de voyager autant que possible, comme je l’ai toujours fait. Le reste du temps, je le passe en Corse avec mes parents, c’est quelque chose de très important pour moi. Après, c’est une chanson. Il y a encore beaucoup de travail à fournir pour m’affirmer en tant que créateur, pour proposer d’autres titres qui fonctionnent autant. On continue de travailler, d’expérimenter, pour que les gens aient envie de suivre ce que je fais musicalement.

Ce retour à Vincè, c’est aussi une volonté de retrouver une forme d’authenticité après l’immense visibilité de "La Goffa Lolita" ?
Revenir à mes origines, totalement ! C’est pour ça que le premier titre de l’album c’est “Corsica”, et qu’il y a pas mal de titres entièrement en langue corse, ainsi que certaines reprises. De toute façon, le fil conducteur de l’album, c’est ça : les racines.
Juste avant l’été, on va sortir un titre qui s’appelle “Pieds dans la casa”. C’est un duo avec une chanteuse qui a des origines andalouses. Ce titre-là, c’est vraiment moi avec les racines que je peux avoir en Corse, et elle, avec les siennes en Andalousie. On fait un titre là-dessus. Tout l’album aura un lien avec les racines.



Votre musique mêle tradition et modernité. Comment trouvez-vous cet équilibre ?
Souvent, je pars d’une chanson que j’ai écrite seul, ou qu’on écrit à plusieurs. En général, ça commence à la guitare — c’est mon instrument depuis toujours, donc ça vient naturellement de là, de mes origines. Ce qui a changé, c’est que maintenant je peux travailler avec plein de musiciens. Sur “Corsica”, par exemple, on a ajouté des violons, de la cetera — un vieil instrument corse —, mais aussi une grosse caisse et des sons plus modernes, qui donnent envie de danser. C’est vraiment un mélange entre tradition et modernité. On essaie de faire ça comme de la haute couture : ajuster, peaufiner, jusqu’à ce qu’on trouve l’équilibre. C’est délicat, mais à un moment, on se dit : “Là, c’est bien.”

Vous avez voyagé dans le monde entier. En quoi ces expériences ont-elles influencé votre musique ?
Je m’inspire complètement des pays où je suis allé. Mes chansons sont souvent up tempo, festives, et ce n’est pas forcément quelque chose de typiquement corse — les chansons corses sont souvent plus mélancoliques. Mais j’ai vécu trois ou quatre ans à Cuba, et là-bas, la joie est permanente. Je pense que ça m’a profondément marqué. Pareil pour d’autres pays, notamment des pays pauvres, où malgré les difficultés, il y a toujours cette envie de faire la fête, de danser. Ces voyages m’ont nourri, et j’espère que ceux à venir continueront à m’inspirer.


Votre nouveau titre ce vendredi et rend hommage à la Corse. Quelle a été l’inspiration derrière ce morceau ?
La version qui sort ce vendredi est en français, avec un refrain en corse. Et si tout va bien, une version entièrement en langue corse sortira dans une dizaine de jours. Cette chanson est née comme souvent : on était plusieurs, on a commencé à discuter de la vie en général, de ce qu’on faisait, de ce qu’on allait faire. Ce sont souvent de simples conversations qui, petit à petit, font naître une idée. Là, c’était : “Je dois rentrer chez moi.” Et très vite, ça a ouvert sur “Pourquoi je dois rentrer chez moi ?” — pour voir mon père, pour chanter avec lui, pour être dans les bras de ma mère. Toutes ces choses-là ont nourri la chanson.
Une fois qu’on avait cette base, on a commencé à réfléchir à la musique, et elle est venue très rapidement. Cette chanson, on l’a provoquée. On était dans une vraie disposition à écrire quelque chose. C’est comme ça que ça s’est passé pour ce titre.
Mais ce n’est pas toujours pareil. Parfois, une chanson naît d’une parole entendue dans la rue, d’une phrase d’un ami, d’une sonorité ou d’un mot qui fait “tilt”. D’autres fois, c’est une mélodie qui me vient d’un coup, et les paroles se greffent après. À chaque fois, c’est une histoire différente.

Quelle est la suite pour vous ? Un album, puis une tournée ?
L’album sortira juste après l’été, à la mi-septembre. Ce sera mon deuxième album de compositions — le troisième en comptant celui de reprises sorti entre-temps. Il y aura probablement douze titres, des collaborations en écriture, des vrais duos, et aussi des reprises connues adaptées en corse, dont une chanson anglaise.
Le mois prochain, on démarre une tournée des salles en France avec six dates. Ensuite, cet été, on a près de 30 ou 35 dates prévues : festivals, mairies, grandes scènes. Et en août, je prépare une tournée en Corse. D’ici septembre, on sera probablement à une cinquantaine de concerts.
Après la sortie de l’album, l’idée, c’est d’enchaîner avec une nouvelle tournée autour de ces nouvelles chansons.


Crédit Warner Music France
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