Jean Dominici, Jean Guglielmacci, vice-présidents de la CCI, Paul Trojani, président de la CCI 2B, Carlos Munoz, président de Volotea, Edo Friart, Directeur commercial, et Olivier Merdrignac, responsable des escales.
L’aventure a débuté le 2 juin 2012. Elle s’est construite pas à pas, en douceur, sans précipitation au départ de Bastia, d’Ajaccio, puis de Calvi et de Figari, avec un succès fulgurant. Avec à peine trois saisons d’existence, la compagnie aérienne dessert les 4 aéroports corses vers 8 destinations continentales : Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Lille, Brest, Montpellier, Toulouse et Caen. Au total, cette année, 18 lignes sont ouvertes, dont 10 inédites, pour 450 000 sièges offerts d’avril à novembre. Au 31 août, près de 500 000 passagers auront été transportés. « En peu de temps, vous avez conquis une bonne part de marché, mieux encore, vous avez rallié notre cause et gagné notre amitié. Notre cause consiste à développer nos liaisons, à étendre notre offre à partir de Bastia et de Calvi », se félicite, d’emblée Paul Trojani, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bastia-Haute Corse (CCI Bastia-2B).
Une heureuse surprise
Même satisfaction du côté de Volotea, comme le confirme son président, Carlos Munoz : « Nous sommes satisfaits d’un point de vue humain, car nous avons fait beaucoup de chemin ensemble et il en reste encore beaucoup à parcourir. Nous avons eu de la chance que personne n’ait songé, avant nous, à développer ce marché et aussi d’avoir trouvé des partenaires locaux qui partagent le même objectif d’étaler le tourisme sur plusieurs mois ». Néanmoins, si la Corse représente, aujourd’hui, plus d’un tiers de l’activité française du groupe, le pari n’était pas gagné d’avance : « Nous sommes surpris de la performance de la compagnie en Corse. Nous avions bon espoir, mais nous n’espérions pas obtenir autant de résultats. 1 passager de Volotea sur 6 voyage sur une liste au départ ou vers la Corse. C’est une donnée magnifique ! La Corse est pour nous, un marché fondamental », avoue-t-il.
Des connections directes
Pourtant, au moment de la naissance de sa compagnie, il « n’avait pas spécifiquement la Corse en tête ». L’idée était de créer une compagnie dédiée aux liaisons entre des villes moyennes, délaissées par les grandes compagnies sur les vols directs. « Notre stratégie est d’aller sur des besoins de marché non satisfaits. Par exemple, une ligne Lille-Bastia où il n’y avait aucun vol direct, plutôt que Nantes-Londres où il y a 6 vols par jour. En général, toutes les collectivités comprennent et apprécient la stimulation du trafic qui permet le développement des échanges commerciaux, économiques et étudiants ». Le but est de connecter directement les régions entre-elles pour générer un nouveau trafic. « Bordeaux et Venise n’étaient pas reliées. Nous avons ouvert une liaison directe qui a multiplié par 5 le trafic par rapport aux vols indirects. Sur 2/3 de notre réseau de routes aériennes, nous sommes l’unique transporteur ».
Des vols ponctuels
Une autre raison du succès de Volotea tient, pour Carlos Munoz, dans la qualité de la prestation offerte. « Nous offrons le confort, la fiabilité, la sécurité et le service. L’élément-clé est la ponctualité. 83,6 % de nos vols sont ponctuels. Nous ne perdons jamais de bagages alors que 8 à 10 bagages/1000 sont perdus, en moyenne, par les compagnies. Le personnel de cabine est très bien formé, très attentionné et, issu, en majorité, de la région. A cela, s’ajoutent des prix attractifs, des billets flexibles et une distribution variée. Les enquêtes de satisfaction estiment le niveau de recommandation entre 92 et 97% ».
Une croissance boostée
Tous ces éléments conjoints permettent à la compagnie de réaliser des performances, malgré un contexte économique perturbé. Tous les aéroports, où elle s’implante, boostent leur croissance totale en passagers. Elle revendique 57% de la croissance à Bordeaux, 62% à Venise ou 66% à Nantes en 2013. Les aéroports insulaires ne sont pas en reste. Sur 130 000 nouveaux passagers transportés à Ajaccio en 2013, Volotea en engrange 91 226, soit 70%. « Sur les 122 301 nouveaux passagers de Bastia-Poretta en 2013, 49% ont été réalisés par Volotea ! 2014 devrait accentuer cet impact avec +4% de sièges offerts. Depuis le mois d’avril jusqu’à la date du 20 juillet, près de 8000 passagers ont déjà emprunté les lignes de Bordeaux et de Nantes en direction de la Balagne », confirme Paul Trojani.
Renforcer le trafic
Surfant sur ce succès, la CCI 2B est prête à développer son partenariat avec la compagnie et ouvrir de nouvelles routes d’autant qu’elle voudrait bien optimiser le trafic aérien pour pallier, par des tarifs promotionnels, le manque de places de bateau. « Dans la continuité d’un partenariat resserré, la CCI Bastia 2B souhaite que la compagnie Volotea réalise, pour le cœur et l’arrière-saison 2014, un effort de renforcement exceptionnel de sa programmation et de sa communication sur notre destination. Des efforts auxquels nous sommes prêts à participer et qui seront demandés à toutes les compagnies aériennes tant à Bastia qu’à Calvi en raison du conflit SNCM », explique son président.
Une offre d’hiver
Une demande que Volotea accueille favorablement. « Nous allons tenter d’y répondre étape par étape, sereinement, comme nous le faisons habituellement. Un autre objectif est d’allonger la saison et d’exploiter les routes aériennes sur l’année. La nouvelle étape est d’enrichir l’offre en hiver. Les taux de remplissage restent bons sur l’avant et l’arrière saison, signe que le marché peut être allongé avec un nombre de vols et de fréquence réduits pour permettre de courts séjours », enchaîne Edo Friart, directeur commercial de Volotea. L’expérience débutera dès les fêtes de fin d’année avec 2 vols hebdomadaires en décembre/janvier entre Ajaccio et Bastia d’une part et Bordeaux et Nantes d’autre part.
N.M.
Une heureuse surprise
Même satisfaction du côté de Volotea, comme le confirme son président, Carlos Munoz : « Nous sommes satisfaits d’un point de vue humain, car nous avons fait beaucoup de chemin ensemble et il en reste encore beaucoup à parcourir. Nous avons eu de la chance que personne n’ait songé, avant nous, à développer ce marché et aussi d’avoir trouvé des partenaires locaux qui partagent le même objectif d’étaler le tourisme sur plusieurs mois ». Néanmoins, si la Corse représente, aujourd’hui, plus d’un tiers de l’activité française du groupe, le pari n’était pas gagné d’avance : « Nous sommes surpris de la performance de la compagnie en Corse. Nous avions bon espoir, mais nous n’espérions pas obtenir autant de résultats. 1 passager de Volotea sur 6 voyage sur une liste au départ ou vers la Corse. C’est une donnée magnifique ! La Corse est pour nous, un marché fondamental », avoue-t-il.
Des connections directes
Pourtant, au moment de la naissance de sa compagnie, il « n’avait pas spécifiquement la Corse en tête ». L’idée était de créer une compagnie dédiée aux liaisons entre des villes moyennes, délaissées par les grandes compagnies sur les vols directs. « Notre stratégie est d’aller sur des besoins de marché non satisfaits. Par exemple, une ligne Lille-Bastia où il n’y avait aucun vol direct, plutôt que Nantes-Londres où il y a 6 vols par jour. En général, toutes les collectivités comprennent et apprécient la stimulation du trafic qui permet le développement des échanges commerciaux, économiques et étudiants ». Le but est de connecter directement les régions entre-elles pour générer un nouveau trafic. « Bordeaux et Venise n’étaient pas reliées. Nous avons ouvert une liaison directe qui a multiplié par 5 le trafic par rapport aux vols indirects. Sur 2/3 de notre réseau de routes aériennes, nous sommes l’unique transporteur ».
Des vols ponctuels
Une autre raison du succès de Volotea tient, pour Carlos Munoz, dans la qualité de la prestation offerte. « Nous offrons le confort, la fiabilité, la sécurité et le service. L’élément-clé est la ponctualité. 83,6 % de nos vols sont ponctuels. Nous ne perdons jamais de bagages alors que 8 à 10 bagages/1000 sont perdus, en moyenne, par les compagnies. Le personnel de cabine est très bien formé, très attentionné et, issu, en majorité, de la région. A cela, s’ajoutent des prix attractifs, des billets flexibles et une distribution variée. Les enquêtes de satisfaction estiment le niveau de recommandation entre 92 et 97% ».
Une croissance boostée
Tous ces éléments conjoints permettent à la compagnie de réaliser des performances, malgré un contexte économique perturbé. Tous les aéroports, où elle s’implante, boostent leur croissance totale en passagers. Elle revendique 57% de la croissance à Bordeaux, 62% à Venise ou 66% à Nantes en 2013. Les aéroports insulaires ne sont pas en reste. Sur 130 000 nouveaux passagers transportés à Ajaccio en 2013, Volotea en engrange 91 226, soit 70%. « Sur les 122 301 nouveaux passagers de Bastia-Poretta en 2013, 49% ont été réalisés par Volotea ! 2014 devrait accentuer cet impact avec +4% de sièges offerts. Depuis le mois d’avril jusqu’à la date du 20 juillet, près de 8000 passagers ont déjà emprunté les lignes de Bordeaux et de Nantes en direction de la Balagne », confirme Paul Trojani.
Renforcer le trafic
Surfant sur ce succès, la CCI 2B est prête à développer son partenariat avec la compagnie et ouvrir de nouvelles routes d’autant qu’elle voudrait bien optimiser le trafic aérien pour pallier, par des tarifs promotionnels, le manque de places de bateau. « Dans la continuité d’un partenariat resserré, la CCI Bastia 2B souhaite que la compagnie Volotea réalise, pour le cœur et l’arrière-saison 2014, un effort de renforcement exceptionnel de sa programmation et de sa communication sur notre destination. Des efforts auxquels nous sommes prêts à participer et qui seront demandés à toutes les compagnies aériennes tant à Bastia qu’à Calvi en raison du conflit SNCM », explique son président.
Une offre d’hiver
Une demande que Volotea accueille favorablement. « Nous allons tenter d’y répondre étape par étape, sereinement, comme nous le faisons habituellement. Un autre objectif est d’allonger la saison et d’exploiter les routes aériennes sur l’année. La nouvelle étape est d’enrichir l’offre en hiver. Les taux de remplissage restent bons sur l’avant et l’arrière saison, signe que le marché peut être allongé avec un nombre de vols et de fréquence réduits pour permettre de courts séjours », enchaîne Edo Friart, directeur commercial de Volotea. L’expérience débutera dès les fêtes de fin d’année avec 2 vols hebdomadaires en décembre/janvier entre Ajaccio et Bastia d’une part et Bordeaux et Nantes d’autre part.
N.M.
Paul Trojani, président de la CCI Bastia 2B, et Carlos Munoz, directeur de Volotea.
Carlos Munoz : « Avec une vraie volonté conjointe, on peut développer la destination en hiver »
- Avez-vous l’intention d’ouvrir d’autres destinations ?
- Oui. Sans doute. Volotea a progressé très fortement en Corse. Nous n’avons débuté qu’il y a deux ans avec des lignes entre Bastia, Ajaccio, Nantes et Bordeaux. Cet été, nous proposons 18 routes pour presqu’un million de passagers déjà transportés. Ceci grâce à un très bon accueil des collectivités, des aéroports et des Chambres de commerce qui ont apporté leur soutien à notre vision de développement des marchés.
- Quand ? Vers où ?
- Pour le moment, nous continuons à nous étendre sur des villes françaises. Nous prévoyons d’ajouter plusieurs routes l’année prochaine vers les 4 aéroports corses. Nous les dévoilerons en septembre.
- Ne développez-vous que des routes inter-régions françaises vers la destination Corse ?
- Pour l’instant, oui. En tant que compagnie, nos trois principaux marchés sont l’Espagne, l’Italie et la France, mais également l’Allemagne, la Croatie et la Grèce. Nous avons choisi de mettre en contact tous les aéroports corses avec les différents aéroports des villes moyennes de l’hexagone, hors Paris et Lyon. Nous pensons, dans un second temps, essayer de développer le trafic international vers la Corse.
- Vous étudiez la possibilité d’étendre votre présence à l’année. Y-a-t-il un vrai besoin ?
- Oui, je le crois. Mais, il faut aller doucement. Depuis 2012, nous avons déjà étendu notre présence de façon importante sur l’avant et l’après saison estivale, environ 7 mois d’avril à début novembre. Nous allons faire quelques essais en décembre 2014, pour les fêtes de Noël, et en janvier-février. Nous espérons que cela marchera. Je crois qu’on peut, progressivement, avec un vol hebdomadaire, élargir le marché. Par exemple, une liaison Bastia-Bordeaux avec évidemment beaucoup moins de fréquences. A condition que l’effort soit général et fourni, aussi, par les voyagistes et le secteur touristique. Les gens ne viendront que s’ils sont sûrs de trouver un hôtel ouvert et des activités autres que la plage.
- Les groupes low costs disent que la Corse est une destination chère, peu attractive et pas viable en hiver face aux offres concurrentielles des pays chauds. Etes-vous d’accord ?
- Non ! Je serais d’accord pour dire que c’est compliqué à différents degrés, mais pas que ce n’est pas viable. J’ai vu trop changer les marchés pour le dire. Bien sûr, cette évolution ne se fera pas d’ici à 3 ou 5 ans, mais s’il y a une vraie volonté conjointe, des prix attractifs, des ouvertures de lignes, une offre hôtelière et des activités culturelles et locales, on peut développer la destination en hiver. C’est déjà le cas dans de nombreuses îles méditerranéennes. Si la fréquentation des îles grecques est, surtout, concentrée en juillet-août, celle d’une île comme Majorque, qui propose beaucoup d’activités, s’étend sur l’année, même si le pic reste estival. Pour un Allemand, 18°C en décembre est, peut-être, aussi agréable que 30°C pour un Corse en juillet !
- Quelles sont les grandes tendances actuelles au niveau des consommateurs ?
- La grande tendance est de préparer son voyage et son séjour soi-même. Les gens utilisent de plus en plus Internet pour acheter leur vol, chercher et réserver un ou plusieurs hôtels. Même si un grand nombre de touristes conservent encore une façon plus traditionnelle de procéder en achetant dans une agence de voyages un package avion-voiture-hôtel pour une semaine, de samedi à samedi, le marché est très dynamique et évolue en permanence. Les gens veulent de plus en plus de flexibilité dans les dates de transport et dans la durée du séjour. La crise économique aidant, ils privilégient des séjours plus courts et moins chers de 3 ou 4 jours.
- Quel est l’impact de la crise économique sur les transports ? Y-a-t-il eu une réelle baisse d’activité ?
- Bien sûr ! La crise a toujours un impact. Les chiffres macro du transport aérien en France sont, cependant, toujours restés positifs avec une croissance de 2% ou 3%. Ce n’est pas énorme ! Par contre, la situation est meilleure dans les aéroports que nous desservons. En 2013, Nantes a affiché une croissance de presque 9%, ce sera la même chose pour 2014. C’est une question de demande, mais aussi d’offre. Sans une offre de sièges, il n’y a pas de progression. Si une compagnie aérienne propose plus d’offres vers des destinations intéressantes, les gens prennent l’avion. Aujourd’hui, avec Volotea, beaucoup de gens de Bordeaux ou Nantes vont à Calvi, ils ne pouvaient pas le faire l’année dernière. Ces nouvelles offres stimulent le trafic.
- Quelle sera la grande tendance qui se dessine pour la Corse dans les années à-venir ?
- La Corse est, pour nous, un marché-clé qui nous importe beaucoup. Un tiers de notre clientèle française va ou vient de la Corse, soit globalement 1 client sur 6. La grande tendance va vers les séjours courts. Il y a une progression des migrations vers l’aérien dans des régions comme Nantes, la Bretagne, les pays de la Loire où c’est trop long de faire toute la traversée de la France en voiture pour venir en Corse pour des courts séjours, de 3 jours ou d’une semaine. Développer des offres de vols directs avec des prix compétitifs, par exemple un vol aller-retour Nantes-Bastia pour 100€ ou 120€, en partenariat avec les chambres de commerces et l’agence de tourisme, va, à mon sens, dans la bonne direction.
Propos recueillis par Nicole MARI