Les oliveraies du Salento, dans les Pouilles, ravagées par la xylella fastidiosa.
- Trois ans après le début de l'épidémie, quelle est la situation dans le Salento ?
- La situation dans le Salento a beaucoup empiré. Elle a atteint un tel niveau que, dans certaines zones où nous avons vu, pour la première fois, l'incidence de la xylella qui s'est étendue comme une traînée de poudre, nous avons totalement perdu la production. Nous sommes, désormais, au niveau productif zéro ! C'est comme s'il n'y avait plus d'arbres ! Il n’y a plus que des troncs, presque tous secs ! Comme des monuments à la mort ! Il reste, parfois, quelques feuilles sur certaines branches et un peu de végétation au pied des arbres, mais tous continuent de sécher. Ces branches ne sont pas du tout productives et, de toute évidence, elles ne pourront plus jamais l'être.
- Qu’avez-vous appris de plus sur la façon dont cette bactérie est arrivée dans les Pouilles ?
- D'après ce que dit la recherche, son jumeau vient du Costa Rica. Nous supposons que la maladie est arrivée sur des plantes ornementales provenant de cette zone-là. Ces importations ont transité par le port de Rotterdam où arrivent toutes ces espèces végétales qui sont, ensuite, réparties dans toute l’Europe. Des plantes infectées sont arrivées chez nous où elles ont probablement trouvé, - je dis probablement parce que, même si la certitude existe, il faut toujours mieux rester prudent - , le microclimat idéal et un vecteur qui est l'aphrophoridae, la cicadelle. Ce vecteur aspire, prend la bactérie et va infecter les autres plantes. C’est comme cela que la maladie s'est beaucoup répandue. Aujourd’hui, ce n'est pas irréaliste d’affirmer qu'il y a des milliards d’aphrophoridae partout dans le Salento, dans toutes les zones, pas seulement dans celles productives, mais aussi sur le bord de la route, dans les jardins, les espaces publics… Partout ! Notre pays est plein d'aphrophoridae ! Cet insecte continue de faire son travail, un sale travail !
- L’épidémie a-t-elle progressé ?
- Oui ! Nous avons contrôlé tout le territoire. On estime qu’il y a, désormais, 10 millions d'hectares d'arbres infectés ! La maladie touche toute la zone du Salento, la zone de Lecce et a atteint la province de Brindisi et le Taranto. C’est visible à l’œil nu ! Les plantes présentent les symptômes, elles sèchent, elles sont déjà infectées. Quand on fait des contrôles, c’est déjà trop tard ! Il faut faire des contrôles sur les plantes qui ne présentent pas de symptômes pour vérifier si la maladie progresse. A partir de là, il faut construire une barrière sanitaire pour empêcher la propagation de l’épidémie. Il y a deux ans, le plan Silletti, qui prévoyait une zone tampon, a été bloqué. Résultat : un avancement significatif et dévastateur de ce mal ! Aujourd'hui, nous faisons des contrôles les plus rapides possibles pour éliminer la plante infectée et faire une opération chirurgicale. Mais, c’est trop tard pour le Salento : il est dévasté !
- La situation dans le Salento a beaucoup empiré. Elle a atteint un tel niveau que, dans certaines zones où nous avons vu, pour la première fois, l'incidence de la xylella qui s'est étendue comme une traînée de poudre, nous avons totalement perdu la production. Nous sommes, désormais, au niveau productif zéro ! C'est comme s'il n'y avait plus d'arbres ! Il n’y a plus que des troncs, presque tous secs ! Comme des monuments à la mort ! Il reste, parfois, quelques feuilles sur certaines branches et un peu de végétation au pied des arbres, mais tous continuent de sécher. Ces branches ne sont pas du tout productives et, de toute évidence, elles ne pourront plus jamais l'être.
- Qu’avez-vous appris de plus sur la façon dont cette bactérie est arrivée dans les Pouilles ?
- D'après ce que dit la recherche, son jumeau vient du Costa Rica. Nous supposons que la maladie est arrivée sur des plantes ornementales provenant de cette zone-là. Ces importations ont transité par le port de Rotterdam où arrivent toutes ces espèces végétales qui sont, ensuite, réparties dans toute l’Europe. Des plantes infectées sont arrivées chez nous où elles ont probablement trouvé, - je dis probablement parce que, même si la certitude existe, il faut toujours mieux rester prudent - , le microclimat idéal et un vecteur qui est l'aphrophoridae, la cicadelle. Ce vecteur aspire, prend la bactérie et va infecter les autres plantes. C’est comme cela que la maladie s'est beaucoup répandue. Aujourd’hui, ce n'est pas irréaliste d’affirmer qu'il y a des milliards d’aphrophoridae partout dans le Salento, dans toutes les zones, pas seulement dans celles productives, mais aussi sur le bord de la route, dans les jardins, les espaces publics… Partout ! Notre pays est plein d'aphrophoridae ! Cet insecte continue de faire son travail, un sale travail !
- L’épidémie a-t-elle progressé ?
- Oui ! Nous avons contrôlé tout le territoire. On estime qu’il y a, désormais, 10 millions d'hectares d'arbres infectés ! La maladie touche toute la zone du Salento, la zone de Lecce et a atteint la province de Brindisi et le Taranto. C’est visible à l’œil nu ! Les plantes présentent les symptômes, elles sèchent, elles sont déjà infectées. Quand on fait des contrôles, c’est déjà trop tard ! Il faut faire des contrôles sur les plantes qui ne présentent pas de symptômes pour vérifier si la maladie progresse. A partir de là, il faut construire une barrière sanitaire pour empêcher la propagation de l’épidémie. Il y a deux ans, le plan Silletti, qui prévoyait une zone tampon, a été bloqué. Résultat : un avancement significatif et dévastateur de ce mal ! Aujourd'hui, nous faisons des contrôles les plus rapides possibles pour éliminer la plante infectée et faire une opération chirurgicale. Mais, c’est trop tard pour le Salento : il est dévasté !
Enzo Manni, président d'une coopérative oléicole dans le Salento.
- Les importations continuent-elles ?
- Oui ! Dans notre aire de répartition, plusieurs pépinières continuent d’importer des plantes. Une fois que les végétaux arrivent à Rotterdam, ils deviennent européens et ils voyagent librement. Ils devraient voyager avec le passeport des plantes, mais sans quarantaine, comment fait-on ? Cette libre circulation n'est pas une bonne chose ! Dès notre première réunion le 28 décembre 2013, j’ai dit qu'il fallait réclamer une indemnisation à l'Europe par rapport à cette importation sauvage que nous subissons. Nous avons tous ces dégâts sur notre territoire parce que nous avons arrêté de produire des plants, nous avons préféré les importer, c’est moins de travail ! Taviano, Racale, Alliste, étaient des pôles d'horticulture importants mais que s'est-il passé ? Au lieu de continuer à produire, nous avons importé. Avec peu de bénéfices, seulement pour ceux qui commercialisent. Nous avons créé un dégât à nous-mêmes parce que nous n'avons pas compris que les cultures doivent soutenir le territoire.
- Les pépiniéristes continuent-ils de vendre des plants ?
- Ils ont subi un effondrement important de leurs ventes parce qu'ils n'ont plus pu commercialiser leurs plants greffés. Du Salento il est impossible d'exporter les oliviers et les plantes. Le dégât économique a été considérable. Grâce au traitement avec l'eau chaude, ils ont recommencé à produire et à redresser leurs entreprises. Mais je le répète, ce sont les producteurs qui ont été le plus touchés.
- Que deviennent les oléiculteurs ? Ont-ils des aides ?
- Absolument pas ! Aucune aide ! Les producteurs et les entreprises sont à la dérive ! L'année dernière, notre production a baissé de 87%. Cette année, elle est de zéro ! Il n’y a plus d'huile. Nous souffrons terriblement ! Nous n’avons plus aucun revenu ! Nous ne savons plus quoi faire ! Nous avons manifesté plusieurs fois, il y a 20 jours sur la place de Lecce et, ensuite, à Bari. Nous avons été reçus en délégation par l’Exécutif de la Région des Pouilles. Nous leur avons expliqué la situation catastrophique des producteurs et nous avons demandé des aides consistantes pour sauver le territoire et l’agriculture. Nous cherchons à tout faire pour garder nos plantes en vie, nous continuons à mettre en œuvre toutes ces bonnes pratiques agronomiques qui sont en vigueur depuis toujours sur notre territoire. Sans elles, les arbres ne seraient devenus ni séculaires, ni millénaires, ni si beaux, nous n'aurions jamais pu créer de telles oliveraies. Même celles, qui ont toujours été cultivées d'une façon biologique, sont dans la même situation, Il ne reste que des troncs !
- Certains producteurs ont tout essayé, même des traitements…
- Oui ! Les gens ont été illusionnés. Nous cultivons les oliviers depuis des siècles avec amour. Quand on est amoureux, on ne peut pas trahir ! On continue de soigner l'arbre avec amour, d’enlever les branches qui commencent à sécher et on tente de trouver une solution. Certains ont suggéré des traitements, ont vendu des produits, des substances qui ont fait plus de dégâts que la bactérie. Des producteurs ont acheté les produits et fait les traitements qui n'ont pas eu de résultats. Après quelques mois, les branches ont recommencé à être attaquées par la bactérie.
- Avez-vous l’autorisation de replanter des oliviers ?
- Non ! Même si d’un point de vue administratif, nous ne pouvons rien faire, nous avons un petit espoir grâce à deux variétés : le Leccino et la Favolosa Fs-17. L'incidence de la bactérie semble bien moindre sur le Leccino que sur l'Ogliarola et la Cellina (deux variétés des Pouilles). Il reste productif malgré quelques symptômes. Depuis quelques mois, nous nous intéressons à la Fs-17 qui semble présenter une incidence encore plus basse. Nous devons évaluer toutes les variétés existantes pour trouver des alternatives aux plants qui ne peuvent pas survivre et pour donner, dans la mesure du possible, un futur à notre territoire. Seules, la recherche et la science peuvent nous donner ces garanties. C’est un problème crucial qui demande un raisonnement global parce que rien ne nous assure que cette bactérie ne changera pas de nature avec le temps. Toutes les autres espèces végétales, aussi, doivent être protégées.
- Oui ! Dans notre aire de répartition, plusieurs pépinières continuent d’importer des plantes. Une fois que les végétaux arrivent à Rotterdam, ils deviennent européens et ils voyagent librement. Ils devraient voyager avec le passeport des plantes, mais sans quarantaine, comment fait-on ? Cette libre circulation n'est pas une bonne chose ! Dès notre première réunion le 28 décembre 2013, j’ai dit qu'il fallait réclamer une indemnisation à l'Europe par rapport à cette importation sauvage que nous subissons. Nous avons tous ces dégâts sur notre territoire parce que nous avons arrêté de produire des plants, nous avons préféré les importer, c’est moins de travail ! Taviano, Racale, Alliste, étaient des pôles d'horticulture importants mais que s'est-il passé ? Au lieu de continuer à produire, nous avons importé. Avec peu de bénéfices, seulement pour ceux qui commercialisent. Nous avons créé un dégât à nous-mêmes parce que nous n'avons pas compris que les cultures doivent soutenir le territoire.
- Les pépiniéristes continuent-ils de vendre des plants ?
- Ils ont subi un effondrement important de leurs ventes parce qu'ils n'ont plus pu commercialiser leurs plants greffés. Du Salento il est impossible d'exporter les oliviers et les plantes. Le dégât économique a été considérable. Grâce au traitement avec l'eau chaude, ils ont recommencé à produire et à redresser leurs entreprises. Mais je le répète, ce sont les producteurs qui ont été le plus touchés.
- Que deviennent les oléiculteurs ? Ont-ils des aides ?
- Absolument pas ! Aucune aide ! Les producteurs et les entreprises sont à la dérive ! L'année dernière, notre production a baissé de 87%. Cette année, elle est de zéro ! Il n’y a plus d'huile. Nous souffrons terriblement ! Nous n’avons plus aucun revenu ! Nous ne savons plus quoi faire ! Nous avons manifesté plusieurs fois, il y a 20 jours sur la place de Lecce et, ensuite, à Bari. Nous avons été reçus en délégation par l’Exécutif de la Région des Pouilles. Nous leur avons expliqué la situation catastrophique des producteurs et nous avons demandé des aides consistantes pour sauver le territoire et l’agriculture. Nous cherchons à tout faire pour garder nos plantes en vie, nous continuons à mettre en œuvre toutes ces bonnes pratiques agronomiques qui sont en vigueur depuis toujours sur notre territoire. Sans elles, les arbres ne seraient devenus ni séculaires, ni millénaires, ni si beaux, nous n'aurions jamais pu créer de telles oliveraies. Même celles, qui ont toujours été cultivées d'une façon biologique, sont dans la même situation, Il ne reste que des troncs !
- Certains producteurs ont tout essayé, même des traitements…
- Oui ! Les gens ont été illusionnés. Nous cultivons les oliviers depuis des siècles avec amour. Quand on est amoureux, on ne peut pas trahir ! On continue de soigner l'arbre avec amour, d’enlever les branches qui commencent à sécher et on tente de trouver une solution. Certains ont suggéré des traitements, ont vendu des produits, des substances qui ont fait plus de dégâts que la bactérie. Des producteurs ont acheté les produits et fait les traitements qui n'ont pas eu de résultats. Après quelques mois, les branches ont recommencé à être attaquées par la bactérie.
- Avez-vous l’autorisation de replanter des oliviers ?
- Non ! Même si d’un point de vue administratif, nous ne pouvons rien faire, nous avons un petit espoir grâce à deux variétés : le Leccino et la Favolosa Fs-17. L'incidence de la bactérie semble bien moindre sur le Leccino que sur l'Ogliarola et la Cellina (deux variétés des Pouilles). Il reste productif malgré quelques symptômes. Depuis quelques mois, nous nous intéressons à la Fs-17 qui semble présenter une incidence encore plus basse. Nous devons évaluer toutes les variétés existantes pour trouver des alternatives aux plants qui ne peuvent pas survivre et pour donner, dans la mesure du possible, un futur à notre territoire. Seules, la recherche et la science peuvent nous donner ces garanties. C’est un problème crucial qui demande un raisonnement global parce que rien ne nous assure que cette bactérie ne changera pas de nature avec le temps. Toutes les autres espèces végétales, aussi, doivent être protégées.
Fabienne Maestracci, Louis Cesari (filière oléicole), François Sargentini (ODARC), Cécile Mathieu (Pépinière du Golfe à Propriano), Pierre Torre (filière apicole).
- La Xylella a-t-elle touché d'autres espèces ?
- Oui ! Une vingtaine espèces sont déjà contaminées : l'amandier, le cerisier, le pêcher, l'abricotier, le prunier… des plantes ornementales comme la Westringia, le Polygale à feuilles de myrte… Il y en a beaucoup. C’est un changement incroyable ! Le paysage, que j'ai vu pendant toute ma vie, n’existe plus ! Cela me désole énormément ! Vous rendez-vous compte : la végétation a survécu pendant 1500 ans aux inondations, à la sécheresse, aux changements climatiques… et elle n'a pas résisté à une bactérie, à une chose si bête ! Ce n'est pas seulement le paysage qui change, mais toute la biodiversité. Avec les oliviers sont nées beaucoup d'espèces et de sous-espèces qui ont peuplé notre territoire, de nombreux animaux vivent avec cette végétation. Nous ne pouvons pas tolérer que personne ne s'intéresse à ce problème.
- Comment réagissent les autres régions italiennes ?
- Elles sont peu sensibles au problème. J’ai, encore, des difficultés à faire comprendre à ceux qui sont responsables dans notre région à quel point c’est grave, plus grave même que nous le voyons. Les producteurs d’Ostuni (Brindisi) m'ont récemment appelé pour que je leur parle du problème qu'on a dans le Salento. À l'époque, ils ont empêché l’application du plan Silletti et refusé d’arracher quelques arbres malades. Ils ont protesté et sont montés sur les arbres. Ils ne voyaient pas les symptômes. Évidemment, quand on les voit, c’est trop tard ! S’ils avaient fait ce sacrifice, ça aurait peut-être empêché la maladie de se répandre. Puisqu'ils ne l'ont pas fait, voilà la situation !
- Quel message êtes-vous venu lancer en Corse ?
- Mon devoir, c’est de témoigner et d’informer parce que c’est une affaire très grave pour l'Europe et pour le monde entier. Comment des arbres, qui ont tout vu en 1 500 ans, sécheresse, pluie, insectes, maladies… peuvent-ils mourir d’une bactérie ? Je me sens responsable, nous sommes responsables, de ne pas avoir été capables de les protéger. Si nous arrivons à comprendre, grâce aux différentes recherches, comment la bactérie se développe sur notre territoire, les informations, que nous obtiendrons, pourront être utilisées ailleurs. Il ne faut pas être égoïste ! La disgrâce est arrivée chez nous, aussi nous devons être un laboratoire pour éviter que ce problème ne se propage, notamment dans le bassin de la Méditerranée. Les navires passent, les contacts sont nombreux, la marchandise est échangée… les conditions sont là pour que l’épidémie se répande. C’est trop tard pour nous ! Pour vous, peut-être pas ! Alors, pourquoi ne pas mettre à disposition, ensemble, toutes nos ressources pour résoudre le problème ?
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Oui ! Une vingtaine espèces sont déjà contaminées : l'amandier, le cerisier, le pêcher, l'abricotier, le prunier… des plantes ornementales comme la Westringia, le Polygale à feuilles de myrte… Il y en a beaucoup. C’est un changement incroyable ! Le paysage, que j'ai vu pendant toute ma vie, n’existe plus ! Cela me désole énormément ! Vous rendez-vous compte : la végétation a survécu pendant 1500 ans aux inondations, à la sécheresse, aux changements climatiques… et elle n'a pas résisté à une bactérie, à une chose si bête ! Ce n'est pas seulement le paysage qui change, mais toute la biodiversité. Avec les oliviers sont nées beaucoup d'espèces et de sous-espèces qui ont peuplé notre territoire, de nombreux animaux vivent avec cette végétation. Nous ne pouvons pas tolérer que personne ne s'intéresse à ce problème.
- Comment réagissent les autres régions italiennes ?
- Elles sont peu sensibles au problème. J’ai, encore, des difficultés à faire comprendre à ceux qui sont responsables dans notre région à quel point c’est grave, plus grave même que nous le voyons. Les producteurs d’Ostuni (Brindisi) m'ont récemment appelé pour que je leur parle du problème qu'on a dans le Salento. À l'époque, ils ont empêché l’application du plan Silletti et refusé d’arracher quelques arbres malades. Ils ont protesté et sont montés sur les arbres. Ils ne voyaient pas les symptômes. Évidemment, quand on les voit, c’est trop tard ! S’ils avaient fait ce sacrifice, ça aurait peut-être empêché la maladie de se répandre. Puisqu'ils ne l'ont pas fait, voilà la situation !
- Quel message êtes-vous venu lancer en Corse ?
- Mon devoir, c’est de témoigner et d’informer parce que c’est une affaire très grave pour l'Europe et pour le monde entier. Comment des arbres, qui ont tout vu en 1 500 ans, sécheresse, pluie, insectes, maladies… peuvent-ils mourir d’une bactérie ? Je me sens responsable, nous sommes responsables, de ne pas avoir été capables de les protéger. Si nous arrivons à comprendre, grâce aux différentes recherches, comment la bactérie se développe sur notre territoire, les informations, que nous obtiendrons, pourront être utilisées ailleurs. Il ne faut pas être égoïste ! La disgrâce est arrivée chez nous, aussi nous devons être un laboratoire pour éviter que ce problème ne se propage, notamment dans le bassin de la Méditerranée. Les navires passent, les contacts sont nombreux, la marchandise est échangée… les conditions sont là pour que l’épidémie se répande. C’est trop tard pour nous ! Pour vous, peut-être pas ! Alors, pourquoi ne pas mettre à disposition, ensemble, toutes nos ressources pour résoudre le problème ?
Propos recueillis par Nicole MARI.
Le périmètre actuel de l'épidémie dans les Pouilles.
L'évolution de l'épidémie dans les Pouilles.