Yannick Castelli, maire de Penta-di-Casinca.
- C’est votre énième inondation. Vous êtes rodés, mais cette fois-ci, vous avez pris les devants bien en amont ?
- Chaque fois, nous essayons de prendre les devants. Cette année, l’aide de la population de Castagniccia, que je remercie, nous a permis d’avoir 45 minutes d’avance et de ne pas avoir de personnes sur la route ou très peu : une seule personne s’est retrouvée bloquée. Cette avance a peut-être sauvé des vies. Encore une fois, nous avons eu de la chance. C’est arrivé en plein jour, on ne sait pas ce qui ce serait passé en pleine nuit. La mer ne tapait pas. Nous avons été avertis immédiatement par téléphone par une personne riveraine de la rivière, Mme Gambotti, à qui nous avions expliqué, il y a un an, la nécessité de donner immédiatement l’alerte. Elle l’a fait et nous la remercions. Un grand merci aussi à Etienne Guidicelli, le maire de San Damiano, qui était au bord de la rivière et qui nous a immédiatement alerté pour qu’on fasse évacuer les lotissements. Grâce à eux, nous avons gagné 45 minutes et même une heure pour les Marines.
- Avez-vous averti tous les habitants des zones à risque ?
- Oui ! Tout le monde a reçu un message de la mairie. Même si certaines personnes prétendent le contraire, nous avons les preuves qu’elles les ont reçus et lus. Le message leur demandait de ne pas prendre leur véhicule et de se mettre à l’abri à l’étage. Une lame arrivait, on savait que la montée des eaux serait rapide, il ne fallait pas que quelqu’un se retrouve coincé dehors. Nous avons activé le plan communal de sauvegarde. Les pompiers ont été très réactifs. Avant que la vague n’arrive, deux camions du Service de secours et d’incendie étaient déjà positionnés à Folelli. Les gendarmes ont immédiatement bloqué les routes et évacué la population évacuable. Le dispositif a bien fonctionné, mais, je le répète, en plein jour.
- Combien de maisons ont-elles été inondées ?
- Les Marines de San Pellegrino comptent beaucoup de résidences secondaires, les propriétaires ne sont pas là, donc les maisons ne sont pas ouvertes. Néanmoins, à l’heure actuelle, on constate qu’une soixantaine de maisons au minimum sur 95 ont été inondées avec des hauteurs d’eau variables, mais qui ne dépassent pas 50 cm à l’intérieur et 4 cm de boue. Cela semble peu, mais c’est énorme ! Il faut jeter la machine à laver, des habits, le canapé… Il faut encore tout nettoyer, refaire, rénover… et garder l’humidité pendant un mois.
- Chaque fois, nous essayons de prendre les devants. Cette année, l’aide de la population de Castagniccia, que je remercie, nous a permis d’avoir 45 minutes d’avance et de ne pas avoir de personnes sur la route ou très peu : une seule personne s’est retrouvée bloquée. Cette avance a peut-être sauvé des vies. Encore une fois, nous avons eu de la chance. C’est arrivé en plein jour, on ne sait pas ce qui ce serait passé en pleine nuit. La mer ne tapait pas. Nous avons été avertis immédiatement par téléphone par une personne riveraine de la rivière, Mme Gambotti, à qui nous avions expliqué, il y a un an, la nécessité de donner immédiatement l’alerte. Elle l’a fait et nous la remercions. Un grand merci aussi à Etienne Guidicelli, le maire de San Damiano, qui était au bord de la rivière et qui nous a immédiatement alerté pour qu’on fasse évacuer les lotissements. Grâce à eux, nous avons gagné 45 minutes et même une heure pour les Marines.
- Avez-vous averti tous les habitants des zones à risque ?
- Oui ! Tout le monde a reçu un message de la mairie. Même si certaines personnes prétendent le contraire, nous avons les preuves qu’elles les ont reçus et lus. Le message leur demandait de ne pas prendre leur véhicule et de se mettre à l’abri à l’étage. Une lame arrivait, on savait que la montée des eaux serait rapide, il ne fallait pas que quelqu’un se retrouve coincé dehors. Nous avons activé le plan communal de sauvegarde. Les pompiers ont été très réactifs. Avant que la vague n’arrive, deux camions du Service de secours et d’incendie étaient déjà positionnés à Folelli. Les gendarmes ont immédiatement bloqué les routes et évacué la population évacuable. Le dispositif a bien fonctionné, mais, je le répète, en plein jour.
- Combien de maisons ont-elles été inondées ?
- Les Marines de San Pellegrino comptent beaucoup de résidences secondaires, les propriétaires ne sont pas là, donc les maisons ne sont pas ouvertes. Néanmoins, à l’heure actuelle, on constate qu’une soixantaine de maisons au minimum sur 95 ont été inondées avec des hauteurs d’eau variables, mais qui ne dépassent pas 50 cm à l’intérieur et 4 cm de boue. Cela semble peu, mais c’est énorme ! Il faut jeter la machine à laver, des habits, le canapé… Il faut encore tout nettoyer, refaire, rénover… et garder l’humidité pendant un mois.
- Depuis 2015, la population a-t-elle pris conscience de l’ampleur du risque ?
- Oui ! La population résidente est tout à fait consciente et a très bien réagi. Néanmoins, il y a toujours des petits problèmes et nous continuons d’expliquer, trop souvent malheureusement dans des conditions de catastrophe. Nous essayons de leur envoyer le minimum de messages pour être pris au sérieux. Depuis le mois d’août, la Corse s’est retrouvée quatre fois en vigilance orange, nous n’avons envoyé qu’un seul message, mardi, alors que nous n’étions qu’en vigilance jaune. Nous demandons aux gens de nous écouter : de ne pas prendre leur véhicule quand on leur dit de ne pas le prendre, de monter à l’étage ou d’évacuer comme on leur conseille. Qu’ils se mettent à l’abri, les services de la mairie, les pompiers et la gendarmerie sont là pour gérer la situation et régler les problèmes pendant et après la crise. La vie humaine est trop précieuse pour que l’on prenne des risques. On voit ce qu’il s’est passé sur la Côte d’Azur et dans l’Aude, des gens sont morts en essayant de sauver leur véhicule. Un véhicule n’est pas important ! L’important, c’est la vie humaine ! On leur demande également de ne pas faire prendre de risques inutiles aux pompiers.
- Cela a-t-il été le cas ?
- Oui ! Quand on est à l’abri et au sec à l’étage, la maison ne va pas s’effondrer aux Marines de San Pellegrino. Il ne faut pas paniquer, appeler les services de secours et les faire venir pour rien. Envoyer des plongeurs en pleine nuit, c’est dangereux ! Des plongeurs et l’hélicoptère de la sécurité civile ont pris des risques pour rien ! Je tiens, d’ailleurs, à remercier l’ensemble des services de secours, les pompiers, la sécurité civile, la gendarmerie de Folelli, l’ensemble du personnel communal qui s’est impliqué, et les habitants qui ont fait preuve de solidarité et nous ont permis de reloger rapidement les 16 personnes qui en avaient besoin.
- Etes-vous inquiet ?
- Octobre est la période la plus délicate de l’année. Dès qu’il commence à tomber trois gouttes d’eau, à la mairie, nous sommes systématiquement dans l’angoisse, sur le qui-vive. Les deux lotissements des Marines ont été inondés au moins 25 fois depuis ces 50 dernières années. Depuis dix ans, ils sont pratiquement inondés tous les deux ans ! Cela devient problématique. La population s’équipe. Certaines maisons n’ont pratiquement pas été inondées parce que leurs propriétaires ont investi dans des clapets anti-retours, des baies vitrées étanches… et parce que c’était une petite inondation.
- Oui ! La population résidente est tout à fait consciente et a très bien réagi. Néanmoins, il y a toujours des petits problèmes et nous continuons d’expliquer, trop souvent malheureusement dans des conditions de catastrophe. Nous essayons de leur envoyer le minimum de messages pour être pris au sérieux. Depuis le mois d’août, la Corse s’est retrouvée quatre fois en vigilance orange, nous n’avons envoyé qu’un seul message, mardi, alors que nous n’étions qu’en vigilance jaune. Nous demandons aux gens de nous écouter : de ne pas prendre leur véhicule quand on leur dit de ne pas le prendre, de monter à l’étage ou d’évacuer comme on leur conseille. Qu’ils se mettent à l’abri, les services de la mairie, les pompiers et la gendarmerie sont là pour gérer la situation et régler les problèmes pendant et après la crise. La vie humaine est trop précieuse pour que l’on prenne des risques. On voit ce qu’il s’est passé sur la Côte d’Azur et dans l’Aude, des gens sont morts en essayant de sauver leur véhicule. Un véhicule n’est pas important ! L’important, c’est la vie humaine ! On leur demande également de ne pas faire prendre de risques inutiles aux pompiers.
- Cela a-t-il été le cas ?
- Oui ! Quand on est à l’abri et au sec à l’étage, la maison ne va pas s’effondrer aux Marines de San Pellegrino. Il ne faut pas paniquer, appeler les services de secours et les faire venir pour rien. Envoyer des plongeurs en pleine nuit, c’est dangereux ! Des plongeurs et l’hélicoptère de la sécurité civile ont pris des risques pour rien ! Je tiens, d’ailleurs, à remercier l’ensemble des services de secours, les pompiers, la sécurité civile, la gendarmerie de Folelli, l’ensemble du personnel communal qui s’est impliqué, et les habitants qui ont fait preuve de solidarité et nous ont permis de reloger rapidement les 16 personnes qui en avaient besoin.
- Etes-vous inquiet ?
- Octobre est la période la plus délicate de l’année. Dès qu’il commence à tomber trois gouttes d’eau, à la mairie, nous sommes systématiquement dans l’angoisse, sur le qui-vive. Les deux lotissements des Marines ont été inondés au moins 25 fois depuis ces 50 dernières années. Depuis dix ans, ils sont pratiquement inondés tous les deux ans ! Cela devient problématique. La population s’équipe. Certaines maisons n’ont pratiquement pas été inondées parce que leurs propriétaires ont investi dans des clapets anti-retours, des baies vitrées étanches… et parce que c’était une petite inondation.
- Avez-vous prévu des travaux pour sécuriser les sites ?
- Nous faisons ce qui est en notre pouvoir, mais on n’enlèvera jamais l’inondabilité de ces sites. La Communauté de communes recevra, cette année, un peu d’argent pour, avec le concours de l’Etat, effectuer des petits travaux. Mais sauver ces lotissements exige des travaux colossaux et des dizaines de millions d’euros. Ni la commune, ni l’intercommunalité n’en aura jamais les moyens. Donc, ces deux endroits resteront inondables, il s’agit juste de diminuer les risques. Nous avons obtenu, aujourd’hui, l’accord de principe de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour faire des chenaux dans les méandres. Le but est d’augmenter un peu la vitesse d’eau pour éviter que l’eau ne s’étende trop dans les Marines. Néanmoins, nous ne ferons ces travaux qu’une fois que nous aurons les autorisations et que les maisons, qui sont situées au bord du Fium’Alto, n’existeront plus. Cela donnera un peu plus de sécurité aux autres.
- Les procédures d’expropriation et d’indemnisation sont enclenchées, des maisons trop exposées seront rasées. Est-ce ce que vous demandiez ?
- Je n’ai rien demandé, c’est une discussion engagée avec la Préfecture après les inondations de 2015. Un certain nombre d’habitations ne posent pas problème, nous sommes tombés d’accord sur celles qui peuvent s’effondrer et où il y a danger de mort. Là, les procédures d’expropriation ou de rachat sont en cours. Seules les deux maisons, qui ont été détruites par la crue de 2015, ont été rachetées par l’Etat. Pour les autres, certains propriétaires acceptent de quitter les lieux, d’autres pas. Certains ne veulent pas partir, d’autres ne sont pas d’accord sur le prix proposé par les Domaines. Nous travaillons main dans la main avec les services de l’Etat pour essayer de réévaluer ces estimations, certaines l’ont déjà été. En tant que maire, je désire que ces gens, qui vivent aujourd’hui aux Marines, aient le droit de retrouver à peu près la même surface habitable dans notre microrégion, à Folelli, à Taglio, à Castellare… et ne soient pas lésés par le fait que leur maison soit en zone inondable.
- Le gué du Fium’Alto, systématiquement détruit à chaque inondation, sera-t-il reconstruit ?
- Oui ! Les travaux commenceront le 2 novembre. Le gué a été reconstruit de façon provisoire pour permettre à la population et aux services de secours de circuler. Nous avons le projet de créer en 2019 une passerelle piétonne pour que, lorsque le gué est inondé, on puisse apporter des soins, des médicaments et tout ce qui manque à ceux qui resteront sur place.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Nous faisons ce qui est en notre pouvoir, mais on n’enlèvera jamais l’inondabilité de ces sites. La Communauté de communes recevra, cette année, un peu d’argent pour, avec le concours de l’Etat, effectuer des petits travaux. Mais sauver ces lotissements exige des travaux colossaux et des dizaines de millions d’euros. Ni la commune, ni l’intercommunalité n’en aura jamais les moyens. Donc, ces deux endroits resteront inondables, il s’agit juste de diminuer les risques. Nous avons obtenu, aujourd’hui, l’accord de principe de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour faire des chenaux dans les méandres. Le but est d’augmenter un peu la vitesse d’eau pour éviter que l’eau ne s’étende trop dans les Marines. Néanmoins, nous ne ferons ces travaux qu’une fois que nous aurons les autorisations et que les maisons, qui sont situées au bord du Fium’Alto, n’existeront plus. Cela donnera un peu plus de sécurité aux autres.
- Les procédures d’expropriation et d’indemnisation sont enclenchées, des maisons trop exposées seront rasées. Est-ce ce que vous demandiez ?
- Je n’ai rien demandé, c’est une discussion engagée avec la Préfecture après les inondations de 2015. Un certain nombre d’habitations ne posent pas problème, nous sommes tombés d’accord sur celles qui peuvent s’effondrer et où il y a danger de mort. Là, les procédures d’expropriation ou de rachat sont en cours. Seules les deux maisons, qui ont été détruites par la crue de 2015, ont été rachetées par l’Etat. Pour les autres, certains propriétaires acceptent de quitter les lieux, d’autres pas. Certains ne veulent pas partir, d’autres ne sont pas d’accord sur le prix proposé par les Domaines. Nous travaillons main dans la main avec les services de l’Etat pour essayer de réévaluer ces estimations, certaines l’ont déjà été. En tant que maire, je désire que ces gens, qui vivent aujourd’hui aux Marines, aient le droit de retrouver à peu près la même surface habitable dans notre microrégion, à Folelli, à Taglio, à Castellare… et ne soient pas lésés par le fait que leur maison soit en zone inondable.
- Le gué du Fium’Alto, systématiquement détruit à chaque inondation, sera-t-il reconstruit ?
- Oui ! Les travaux commenceront le 2 novembre. Le gué a été reconstruit de façon provisoire pour permettre à la population et aux services de secours de circuler. Nous avons le projet de créer en 2019 une passerelle piétonne pour que, lorsque le gué est inondé, on puisse apporter des soins, des médicaments et tout ce qui manque à ceux qui resteront sur place.
Propos recueillis par Nicole MARI.