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À Porto-Vecchio, la route entre le collège et le lycée attend d'entrer en chantier


le Mercredi 24 Avril 2024 à 17:15

A Porto-Vecchio, les élus se languissent de voir des travaux s’engager sur la RD 368. Cet axe très fréquenté sépare le collège Léon-Boujot du lycée Jean-Paul De Rocca Serra, et il est en mauvais état. Les élus porto-vecchiais réclament sa réfection, mais c’est la CdC qui porte la compétence. Celle-ci fait savoir qu’un projet existe, et que le chantier est programmé pour l’an prochain.



Le long du collège ou du lycée, les trottoirs n'en ont plus que le nom.
Le long du collège ou du lycée, les trottoirs n'en ont plus que le nom.
A la faveur d’une délibération qui portait sur l’aménagement d’un cheminement piéton entre les écoles maternelle et primaire de Funtana Vechja, les élus porto-vecchiais ont remis sur la table un autre sujet qui leur tient à coeur : la réfection de la rue Vincentellu d’Istria, ou RD 368. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de réaménager un environnement scolaire, mais sur la RD 368, les élus porto-vecchiais n’ont pas de prise, à leur grand regret.

En effet, l’axe dépend de la Collectivité de Corse et il était dans la corbeille des reproches que Jean-Christophe Angelini avait adressée à Gilles Simeoni, en janvier dernier. Le maire de Porto-Vecchio ne comprenait pas pourquoi le chantier de réfection de la RD 368 avait été déprogrammé. D’une manière générale, il estimait que Porto-Vecchio était ignoré par la Collectivité de Corse, ce à quoi le président de l’exécutif lui avait répondu qu’il n’en était rien. 

"Il en va de la sécurité de nos enfants"

Et lors du dernier conseil municipal, l’élu d’opposition Jean-Michel Sauli a tiré à nouveau la sonnette d’alarme : « Je vois les collégiens et lycéens marcher sur des trottoirs en piteux état, le nez dans leur portable, jusqu’aux Quatre-Chemins ou au Cosec. C’est très dangereux. Je sais que c’est de la compétence de la Collectivité de Corse, mais ne pourrait-on pas réaliser des travaux en urgence, puis derrière trouver un arrangement avec la collectivité ? Il en va de la sécurité de nos enfants. » La majorité municipale a partagé le constat dressé par Jean-Michel Sauli, mais sans aller jusqu’à risquer légalement de se substituer à la CdC : « On est en train de voir les petits travaux que l’on pourrait imaginer pour au moins sécuriser les choses », a néanmoins proposé l’adjoint au maire, Jacky Agostini.

Les griefs, quels sont-ils ? Une vitesse excessive de la part de certains usagers de la route, en dépit de dos d’ânes (fatigués, les dos d’âne…). Et puis des trottoirs étroits, particulièrement détériorés par endroits, que des centaines de lycéens et collégiens empruntent tous les jours de cours, ou pour se rendre en cours de sport, au Cosec voisin.

La Collectivité de Corse, que nous avons sollicitée, assure qu’un projet existe toujours. C’est le directeur des investissements routiers, Jean-Baptiste Pieri, qui le confirme : « On est en train de caler précisément le début des opérations, soit au milieu de l’année 2025, soit à la fin. » Le projet vise à créer des plateaux surélevés et des chicanes sur la chaussée, à refaire les trottoirs et à y adjoindre « des voies vertes », autrement dit des pistes cyclables pour desservir les établissements scolaires. Ce chantier est estimé à 3,3 millions d’euros, « avec une participation de la commune » que Jean-Baptiste Pieri n’était pas en mesure de chiffrer précisément car « les discussions sont en cours ».

Ce chantier doit durer dix-huit mois, avec la contrainte de ne pas pouvoir fermer la route durant les travaux, en raison de la nécessité de laisser le collège et le lycée accessibles : « On fermera peut-être l’un des deux sens de circulation, mais pas les deux », confirme Jean-Baptiste Pieri. Et si le projet a dû être déprogrammé il y a quelques mois, c’est pour une raison financière : « Des fonds européens avaient été obtenus dans le cadre du plan de relance économique lié à la crise Covid. Mais ils devaient être consommés avant la fin de l’année 2023. Compte tenu des délais de réalisation, il était compliqué de s’en assurer, alors on a préféré recaler un nouveau plan de financement. »

L'exemple venu de Belgique ?

Si les élus porto-vecchiais s’inquiètent pour la sécurité des 830 lycéens et 720 collégiens, qu’en pensent les directeurs de ces deux établissements ? Le principal du collège Léon-Boujot n’a pas donné suite à nos sollicitations. De l’autre côté de la route, le proviseur du lycée Jean-Paul De Rocca Serra, Fabrice Fara, n’y voit aucun inconvénient : « Quand on fait des travaux, on ne peut que s’en réjouir, ce sera forcément bénéfique pour les élèves. » Néanmoins, il précise que l’état de la RD 368 n’était « pas un sujet problématique » au lycée : « Je n’ai eu aucune remontée à ce niveau-là de la part des parents d’élèves », assure-t-il, que ce soit concernant l’état des trottoirs ou de la vitesse : « Actuellement, les élèves ne sont pas en insécurité. » Fabrice Fara ne redoute pas non plus l’impact que le chantier risque d’avoir sur la manière d’accéder à son établissement : « A la Collectivité de Corse, il y a des spécialistes. Si on me consulte, je donnerais mon avis. » Enfin, le proviseur salue la perspective de voir un jours des lycéens venir en cours à vélo : « Il y a trois ans, nos élèves sont partis en Erasmus en Belgique, à Blankenberge. Ils ont été émerveillés par cette mobilité douce. Donc si cette voie verte se fait, j’espère qu’ils vont s’en emparer. »