U veranu pichja in le rive isulane…
Les saisons changent de noms, les heures en profitent pour s’allonger, mais le printemps devient depuis bientôt vingt-deux ans l’aube de l’horreur.
A prima volta chì i mo passi andavanu in Furiani… C’était il y a bientôt vingt-deux ans, nous étions des enfants. Ce match contre Marseille était pour moi un événement surréaliste, j’avais moins de dix ans. Moins de dix ans et des rêves bleus plein la tête, juste avant d’avoir des idées noires plein les yeux.
Nous étions des enfants. Ce match représentait tout, la Corse contre le grand Marseille, la Corse entière, il y a vingt et un ans.
Nous ne rentrerons pas dans la chronologie de cette journée, qui avant que la nuit ne tombe, laissait une douce chaleur de mai rythmer les heures qui semblaient longues à n’en plus finir, tellement l’euphorie était singulière, partagée par tout un peuple.
Des enfants presque soldats envoyés dans une guerre d’argent, là où la ferraille multiplie les bénéfices.
La sale rançon de la gloire ?
18 morts et plus de 2 300 blessés.
Bientôt vingt-deux ans, et le poids des deuils nous a fait mettre un genou au sol. Un genou que nous gardons à terre par devoir de mémoire, comme un handicap à vie.
Les miens sont tombés, les vôtres aussi. La Corse entière a eu le souffle coupé, comme le souffle qui balaye une tribune un soir de Mai.
Depuis, outre la lutte morale et physique de certains meurtris à jamais, c’est un autre combat sournois que nous menons, une bataille que personne ne devrait mener, le droit au respect.
Vagabondu
Les saisons changent de noms, les heures en profitent pour s’allonger, mais le printemps devient depuis bientôt vingt-deux ans l’aube de l’horreur.
A prima volta chì i mo passi andavanu in Furiani… C’était il y a bientôt vingt-deux ans, nous étions des enfants. Ce match contre Marseille était pour moi un événement surréaliste, j’avais moins de dix ans. Moins de dix ans et des rêves bleus plein la tête, juste avant d’avoir des idées noires plein les yeux.
Nous étions des enfants. Ce match représentait tout, la Corse contre le grand Marseille, la Corse entière, il y a vingt et un ans.
Nous ne rentrerons pas dans la chronologie de cette journée, qui avant que la nuit ne tombe, laissait une douce chaleur de mai rythmer les heures qui semblaient longues à n’en plus finir, tellement l’euphorie était singulière, partagée par tout un peuple.
Des enfants presque soldats envoyés dans une guerre d’argent, là où la ferraille multiplie les bénéfices.
La sale rançon de la gloire ?
18 morts et plus de 2 300 blessés.
Bientôt vingt-deux ans, et le poids des deuils nous a fait mettre un genou au sol. Un genou que nous gardons à terre par devoir de mémoire, comme un handicap à vie.
Les miens sont tombés, les vôtres aussi. La Corse entière a eu le souffle coupé, comme le souffle qui balaye une tribune un soir de Mai.
Depuis, outre la lutte morale et physique de certains meurtris à jamais, c’est un autre combat sournois que nous menons, une bataille que personne ne devrait mener, le droit au respect.
Vagabondu