Le drame de ce tragique incendie du 17 septembre 2000 où deux pompiers de l'UIISC5 de Corte ont perdu la vie et où 5 autres pompiers ont été grièvement brûlés est toujours aussi présent dans les esprits. Comment en effet oublier cet incendie criminel? comment celui ou ceux qui ont allumé cet incendie peuvent-ils vivre avec un acte aussi horrible?
Des questions qui restent sans réponses et qui font qu'aujourd'hui encore, 16 ans après, la colère est encore là.
Fort heureusement, il y a ce devoir de mémoire qui fait que pompiers et civils se retrouvent chaque année pour honorer la mémoire de la mort au feu des sapeurs Cameau et Fauvel de l'UIISC5 de Corte.
Nicolas Cameau avait 23 ans au moment du drame et Pascal Fauvel était lui âgé de tout juste 21 ans..
A 9 heures, face à la stèle érigée en bordure de la Route T30, deux piquets d'honneur de la l'UIISC et un détachement du SDIS de Haute-Corse étaient présents pour rendre les honneurs alors qu'une délégation de cadres de l'UIISC5 de Corte et du SDIS de Haute-Corse prenaient place et que les autorités étaient accueillies. Parmi elles on notait la présence de Jean-Louis De Marco, Maire de Palasca, Jérôme Seguy, sous-préfet de Calvi, lieutenant-colonel Jean-Luc Beccari, adjoint au chef de corps du SDIS de Haute-Corse, le chef de Bataillon Philippe Girves, adjoint au chef de corps de l'UIISC5 de Corte, le Cdt Patric Botey, chef du Groupement Balagne des pompiers, le Cdt Thierry, président de l'Union Départemlentale des sapeurs pompiers de Haute-Corse, le Cdt Jean-Paul Beneteau, chef de service du CDG Formation à Corte, qui fût grièvement blessé lors de cet incendie de Palasca, le Lt Colombani, chef du Centre de Secours de l'Ile-Rousse, Alexandre Vincensini, maire honoraire de Palasca, président de l'Association des Victimes de l'Incendie de Septembre (AVIS), Frédéric Guglielmi, secrétaire général de la sous-préfecture de Calvi, l'adjudant Maille de la BT l'Ile-Rousse, représentant la Compagnie de Gendarmerie de Calvi-Balagne étaient accueillies.
Le capitaine Joël Leroy, commandant le sous-groupement Nord, présentait le dispositif en place au lieutenant-colonel Michel Bourgoin, chef de corps de l'UIISC de Corte.
Alors que la circulation était coupée et que le bruit des vagues drossées sur les rochers résonnait, le Lieutenant-Colonel Bourgoin procédait au rappel des circonstances de la mort au feu des sapeurs Cameau et Fauvel:
" Comme chaque année nous sommes rassemblés autour de ce monument pour honorer la mémoire de nos frères d’arme les sapeurs Cameau et Fauvel morts en intervention il y a maintenant 16 ans.
Le 17 septembre 2000, au lever du jour, les secours sont engagés sur un départ de feu aux abords du village de vacances de L'Osari situé sur la commune de Palasca. Composé des éléments de premier départ du centre de secours de l’Ile Rousse, le détachement renforcé de moyens aériens, est complété par la section Vulcain 11 de l’UIISC 5. Afin de canaliser la progression du feu et de limiter la propagation du sinistre à plusieurs centaines d’hectares de maquis, la section reçoit la mission d’interdire la ligne de crête du mouvement de terrain où elle avait été engagée. Vers 7 heures 30, attisé par un fort vent de sud-ouest le front de flammes se renforce et menace dangereusement la position tenue par la section. Face à cette situation, l’ordre de repli est donné et c’est au cours de ce retrait que survient un embrasement généralisé. Piégée par ce brutal et imprévisible phénomène thermique, la section tente alors une ultime manœuvre défensive mais qui ne permettra pas la mise en sécurité de tous les intervenants. Encerclés par les flammes, les sapeurs Cameau et Fauvel tombent avec cinq de leurs camarades sapeurs-sauveteurs et sapeurs-pompiers. Le sapeur Cameau, mortellement brûlé ne se relèvera pas. Le sapeur FAUVEL, très grièvement touché, succombera à son tour le 11 octobre 2000.
Accomplissant leur devoir jusqu'au bout, les sapeurs Cameau et Fauvel sont morts au feu en faisant la preuve d’un dévouement extrême. Toujours très vif dans la mémoire des sapeurs-pompiers et des personnels militaires de la sécurité civile, le souvenir de cette tragédie, nous rappelle le sens et les risques de notre engagement mais surtout il doit nous guider dans nos actions pour rester fidèle à notre devise de sapeurs-sauveteurs "Servir pour Sauver" avec audace, courage et dévouement".
A l'issue, il était procédé à plusieurs dépôts de gerbes, avant que ne retentisse la sonnerie aux morts et l'hymne national.