Agnès Simonpietri, conseillère exécutive en charge des déchets et présidente de l’Office de l’environnement.
- Ce plan, que vous présentez, est-il en rupture totale avec les modèles précédents de gestion des déchets en Corse ?
- Oui ! C’est un changement radical de modèle de gestion des déchets. Le modèle précédent, qui était un modèle par défaut, a mené à l’impasse totale que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes à la veille d’une crise très importante. Seuls deux centres d’enfouissement fonctionneront en Corse puisque le troisième va très prochainement fermer. Il y a 180 000 tonnes de déchets à enfouir pour une capacité de 95 000 tonnes ! On est dans une impasse qui est le résultat d’une politique du tout-transport et du tout-enfouissement qui est un désastre aussi bien environnemental qu’économique et financier. La Corse a les coûts de traitement des déchets les plus élevés de toute l’Europe ! Elle est dans une situation exécrable. Nous proposons d’en sortir le plus vite possible.
- Craignez-vous une nouvelle crise des déchets en pleine saison estivale ?
- Tout est fait pour l’éviter, des discussions sont en cours pour ouvrir un nouveau casier afin de répondre à cette urgence absolue. Une réunion aura lieu lundi à Tallone avec les représentants de la commune et les services de l’Etat. Nous verrons bien ce qu’il en sortira. Nous ne pouvons pas porter une crise dont nous ne sommes absolument pas responsables et que nous avions annoncée depuis 2010. Nous héritons d’une situation qui n’est pas de notre compétence.
- Vous présentez un plan d’urgence. Quelle en est la ligne de force ?
- Nous faisons des préconisations pour la période d’urgence 2017-2018 étant donné qu’il y a un temps de latence avant de mettre en place notre plan. On ne peut pas commencer à collecter les biodéchets si on n’a pas les moyens de les traiter. Pendant la période de transition, nous proposons des petites installations basiques de surtri des ordures ménagères, ce qui nous permettrait de gagner très rapidement, en un délai d’un an, 35% sur le volume que nous enfouissons. C’est un dépannage, une réponse à une situation de crise.
- Qu’est-il advenu du plan général de gestion des déchets, voté il y a un an sous l’ancienne mandature ?
- Ce plan, que Femu a Corsica avait beaucoup amendé pour faire avancer les propositions sur le tri, doit être mis en application. Le plan d’action, que nous prévoyons aujourd’hui, ne concerne que le problème de réduction des ordures ménagères à enfouir, c’est-à-dire les 100 000 tonnes, et est compatible avec ce plan général qui traite, aussi, les déchetteries et les actions de prévention. C’est une accélération du plan déjà voté.
- Quel est le maître-mot de la nouvelle politique que vous proposez ? Le tri ?
- Oui ! Le tri, bien entendu ! Et ce qui va avec : le traitement au plus près des gisements, c’est-à-dire près des villes, pour éviter le transport et diminuer de façon considérable l’enfouissement. Notre objectif, à trois ans pour le milieu rural et à cinq ans pour le milieu urbain, est d’arriver à 60% de tri. Ce n’est pas un chiffre en l’air ! Il résulte de l’expérience de régions proches qui ont, toutes, choisi des modèles de collecte séparative au porte-à-porte, au pied des maisons ou dans des points les plus proches possibles, de façon à faciliter le geste de tri. Actuellement, ce geste n’est pas facile. Si on veut réaliser de bonnes performances de tri, - ce qui est indispensable pour ne plus enfouir, comme on le fait maintenant, des matières qui sont recyclables et valorisables -, il faut absolument changer le modèle de collecte et de gestion des déchets en amont.
- Oui ! C’est un changement radical de modèle de gestion des déchets. Le modèle précédent, qui était un modèle par défaut, a mené à l’impasse totale que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes à la veille d’une crise très importante. Seuls deux centres d’enfouissement fonctionneront en Corse puisque le troisième va très prochainement fermer. Il y a 180 000 tonnes de déchets à enfouir pour une capacité de 95 000 tonnes ! On est dans une impasse qui est le résultat d’une politique du tout-transport et du tout-enfouissement qui est un désastre aussi bien environnemental qu’économique et financier. La Corse a les coûts de traitement des déchets les plus élevés de toute l’Europe ! Elle est dans une situation exécrable. Nous proposons d’en sortir le plus vite possible.
- Craignez-vous une nouvelle crise des déchets en pleine saison estivale ?
- Tout est fait pour l’éviter, des discussions sont en cours pour ouvrir un nouveau casier afin de répondre à cette urgence absolue. Une réunion aura lieu lundi à Tallone avec les représentants de la commune et les services de l’Etat. Nous verrons bien ce qu’il en sortira. Nous ne pouvons pas porter une crise dont nous ne sommes absolument pas responsables et que nous avions annoncée depuis 2010. Nous héritons d’une situation qui n’est pas de notre compétence.
- Vous présentez un plan d’urgence. Quelle en est la ligne de force ?
- Nous faisons des préconisations pour la période d’urgence 2017-2018 étant donné qu’il y a un temps de latence avant de mettre en place notre plan. On ne peut pas commencer à collecter les biodéchets si on n’a pas les moyens de les traiter. Pendant la période de transition, nous proposons des petites installations basiques de surtri des ordures ménagères, ce qui nous permettrait de gagner très rapidement, en un délai d’un an, 35% sur le volume que nous enfouissons. C’est un dépannage, une réponse à une situation de crise.
- Qu’est-il advenu du plan général de gestion des déchets, voté il y a un an sous l’ancienne mandature ?
- Ce plan, que Femu a Corsica avait beaucoup amendé pour faire avancer les propositions sur le tri, doit être mis en application. Le plan d’action, que nous prévoyons aujourd’hui, ne concerne que le problème de réduction des ordures ménagères à enfouir, c’est-à-dire les 100 000 tonnes, et est compatible avec ce plan général qui traite, aussi, les déchetteries et les actions de prévention. C’est une accélération du plan déjà voté.
- Quel est le maître-mot de la nouvelle politique que vous proposez ? Le tri ?
- Oui ! Le tri, bien entendu ! Et ce qui va avec : le traitement au plus près des gisements, c’est-à-dire près des villes, pour éviter le transport et diminuer de façon considérable l’enfouissement. Notre objectif, à trois ans pour le milieu rural et à cinq ans pour le milieu urbain, est d’arriver à 60% de tri. Ce n’est pas un chiffre en l’air ! Il résulte de l’expérience de régions proches qui ont, toutes, choisi des modèles de collecte séparative au porte-à-porte, au pied des maisons ou dans des points les plus proches possibles, de façon à faciliter le geste de tri. Actuellement, ce geste n’est pas facile. Si on veut réaliser de bonnes performances de tri, - ce qui est indispensable pour ne plus enfouir, comme on le fait maintenant, des matières qui sont recyclables et valorisables -, il faut absolument changer le modèle de collecte et de gestion des déchets en amont.
- Près de 60% des ordures seraient triées à terme, les 40% restants seraient-elles enfouies ?
- Oui ! Nous pouvons aller au-delà de 60% de tri, mais nous nous sommes déjà fixés un objectif ambitieux. On enfouira des déchets dont on aura extrait la partie bio-déchets qui cause toutes les nuisances. Si nous commençons à appliquer ces objectifs, ce sera déjà une grande avancée par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui.
- L’opposition estime que la mise en place du tri exige beaucoup de temps et qu’il y a urgence. Que lui répondez-vous ?
- Il y a évidemment urgence ! Mais, si on ne commence rien, on n’aura jamais rien ! Depuis dix ans, on n’a pas fait grand chose en matière de tri, on est resté sur un modèle qui ne fonctionne pas, surtout au regard de la configuration de la Corse. Nous nous appuyons sur des modèles nouveaux qui marchent aussi bien dans le Nord de l’Italie que dans toute l’Allemagne et même en France. Nous avons la certitude que nous pouvons aller vite. Nous profitons des améliorations considérables qui ont été effectuées dans les techniques de tri mécanique et qui permettent une simplification considérable pour les usagers. Nous pouvons, par exemple, rassembler le papier et les emballages dans une seule et même poubelle dans des sacs que nous fournirons et que nous collecterons au plus proche de l’habitant, ce qui diminuera les coûts de collecte par deux.
- Cette politique suppose l’éducation des citoyens au geste de tri et la coopération des collectivités locales. Ce travail de sensibilisation ne demande-t-il pas aussi du temps ?
- Pensez-vous que les citoyens ne sont pas conscients que les ordures ménagères dans les rues sont une catastrophe ! Je pense que nos concitoyens sont totalement prêts à jouer le jeu parce qu’ils ont vu ce que donne le modèle actuel qui n’est pas acceptable et qu’ils ont déjà compris que le tri est la seule voie possible pour sortir de la crise et payer moins cher à terme. D’ailleurs, depuis les crises, le tri a augmenté. Il faut le simplifier pour que les gens n’aient plus l’excuse de ne pas trier et, dans les deux ans, mettre en place le principe : plus on trie et moins on paie ! Une sorte de redevance incitative pour récompenser le geste de tri. Tout cela est dans notre plan avec des installations pour un coût acceptable de 28 millions €. Ce n’est même pas le prix d’une unique installation de tri mécano-biologique industrielle ! Avec des petites installations, comme des plateformes de compostage, réparties au plus près de la population, on peut obtenir la facture la moins élevée possible pour les usagers.
- Combien de temps faut-il de temps pour construire ces installations ?
- Cela peut être très rapide ! Il faut entre huit mois et un an pour mettre en place une installation de compostage ou un centre de tri, après avoir résolu la question du foncier. Nous avons fait un plan d’installation avec un maillage sur tout le territoire. Pour les centres de tri emballage-papier-verre, il en existe déjà un privé à Bastia, il en faudrait au moins deux autres, de préférence sous maîtrise publique, même si nous n’écartons pas les opérateurs privés. Des plateformes de compostage existent dans certaines régions et doivent être optimisées. Il faut huit stations de compostage industriel près des villes et des petites plateformes modulables en milieu rural.
- Quels types de centres de traitements comptez-vous mettre en place ?
- Les plateformes de compostage sont des centres de traitement. En collectant des bio-déchets à part, on pourra fabriquer de l’engrais d’une excellente qualité qui répondra à un besoin énorme de terreau. Les Corses sont de grands jardiniers et le terreau est, actuellement, importé. Ces centres sont, aussi, un enjeu économique. La valorisation des papiers étant plus compliquée, on sera obligé de continuer, pour des raisons de seuil critique, à exporter le papier. Par contre, il n’est pas inenvisageable de créer, à terme, des petites unités de récupération et de préparation du plastique.
- Oui ! Nous pouvons aller au-delà de 60% de tri, mais nous nous sommes déjà fixés un objectif ambitieux. On enfouira des déchets dont on aura extrait la partie bio-déchets qui cause toutes les nuisances. Si nous commençons à appliquer ces objectifs, ce sera déjà une grande avancée par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui.
- L’opposition estime que la mise en place du tri exige beaucoup de temps et qu’il y a urgence. Que lui répondez-vous ?
- Il y a évidemment urgence ! Mais, si on ne commence rien, on n’aura jamais rien ! Depuis dix ans, on n’a pas fait grand chose en matière de tri, on est resté sur un modèle qui ne fonctionne pas, surtout au regard de la configuration de la Corse. Nous nous appuyons sur des modèles nouveaux qui marchent aussi bien dans le Nord de l’Italie que dans toute l’Allemagne et même en France. Nous avons la certitude que nous pouvons aller vite. Nous profitons des améliorations considérables qui ont été effectuées dans les techniques de tri mécanique et qui permettent une simplification considérable pour les usagers. Nous pouvons, par exemple, rassembler le papier et les emballages dans une seule et même poubelle dans des sacs que nous fournirons et que nous collecterons au plus proche de l’habitant, ce qui diminuera les coûts de collecte par deux.
- Cette politique suppose l’éducation des citoyens au geste de tri et la coopération des collectivités locales. Ce travail de sensibilisation ne demande-t-il pas aussi du temps ?
- Pensez-vous que les citoyens ne sont pas conscients que les ordures ménagères dans les rues sont une catastrophe ! Je pense que nos concitoyens sont totalement prêts à jouer le jeu parce qu’ils ont vu ce que donne le modèle actuel qui n’est pas acceptable et qu’ils ont déjà compris que le tri est la seule voie possible pour sortir de la crise et payer moins cher à terme. D’ailleurs, depuis les crises, le tri a augmenté. Il faut le simplifier pour que les gens n’aient plus l’excuse de ne pas trier et, dans les deux ans, mettre en place le principe : plus on trie et moins on paie ! Une sorte de redevance incitative pour récompenser le geste de tri. Tout cela est dans notre plan avec des installations pour un coût acceptable de 28 millions €. Ce n’est même pas le prix d’une unique installation de tri mécano-biologique industrielle ! Avec des petites installations, comme des plateformes de compostage, réparties au plus près de la population, on peut obtenir la facture la moins élevée possible pour les usagers.
- Combien de temps faut-il de temps pour construire ces installations ?
- Cela peut être très rapide ! Il faut entre huit mois et un an pour mettre en place une installation de compostage ou un centre de tri, après avoir résolu la question du foncier. Nous avons fait un plan d’installation avec un maillage sur tout le territoire. Pour les centres de tri emballage-papier-verre, il en existe déjà un privé à Bastia, il en faudrait au moins deux autres, de préférence sous maîtrise publique, même si nous n’écartons pas les opérateurs privés. Des plateformes de compostage existent dans certaines régions et doivent être optimisées. Il faut huit stations de compostage industriel près des villes et des petites plateformes modulables en milieu rural.
- Quels types de centres de traitements comptez-vous mettre en place ?
- Les plateformes de compostage sont des centres de traitement. En collectant des bio-déchets à part, on pourra fabriquer de l’engrais d’une excellente qualité qui répondra à un besoin énorme de terreau. Les Corses sont de grands jardiniers et le terreau est, actuellement, importé. Ces centres sont, aussi, un enjeu économique. La valorisation des papiers étant plus compliquée, on sera obligé de continuer, pour des raisons de seuil critique, à exporter le papier. Par contre, il n’est pas inenvisageable de créer, à terme, des petites unités de récupération et de préparation du plastique.
- Ces centres sont-ils porteurs d’emplois ?
- Oui ! Pour un emploi dans l’incinération, 15 sont créés dans le recyclage. On a, donc, tout intérêt à recycler et à valoriser sur place. Le compostage sur place peut générer 7 ou 8 emplois, ce qui est beaucoup plus avantageux que d’enfouir.
- Il ne restera plus que deux centres d’enfouissement. D’autres centres seront-ils créés ?
- L’enfouissement et le traitement des déchets inerte ne sont pas de la compétence de la CTC. Nous avons la compétence de donner les orientations générales que les intercommunalités mettront en œuvre ou le Syvadec si elles lui ont délégué leurs compétences. La première opération est déjà de mettre en place un Comité de pilotage commun. Pour l’instant, tout se fait un peu en ordre dispersé. Nous avons l’ambition d’être les pilotes de toutes ces actions. L’objectif principal est de n’enfouir que des déchets inertes qui ne sentent pas mauvais et qui ne sont pas dangereux.
- Quelle est votre position sur le projet de centre d’enfouissement de Ghjuncaghju ?
- Le Conseil exécutif a émis un avis défavorable, non sur le projet en tant que tel qui a intégré toutes les meilleures solutions pour un centre d’enfouissement, mais sur sa localisation qui présente un risque humain, environnemental, hydraulique… Nous pensons que le risque est trop important pour installer un centre d’enfouissement à cet endroit-là.
- Faudra-t-il créer d’autres sites d’enfouissement ?
- Oui ! A terme ! Trois sont prévus dans le plan de gestion des déchets qui a été voté l’été dernier. Il faut réfléchir à une localisation qui ne soit pas pénalisante et à diminuer le plus possible la quantité à enfouir pour prolonger leur durée de vie. Plus on diminue les déchets à enfouir, plus on multiplie les années d’utilisation.
- Le Front national plaide pour l’incinération nouvelle génération, présenté comme propre. Qu’en pensez-vous ?
- L’incinérateur propre, ça n’existe pas ! La seule différence, aujourd’hui, c’est qu’on sait masquer les fumées et les odeurs. On ne voit plus la pollution, on ne la sent plus, mais elle existe toujours. En plus, l’incinération pose un problème économique et financier. Avec un incinérateur qui traiterait les déchets de toute l’île, on retomberait dans le schéma de transport maximum qu’il faut à tous prix oublier. Traiter 100 000 tonnes couterait 120 millions €, où prend-on cet argent ? La construction d’un incinérateur prend cinq ans. Alors que nos solutions sont immédiates avec un résultat très rapide, on ne va pas attendre cinq ans pour une pseudo-solution qui, en plus, va nous ruiner tant en investissements qu’en fonctionnement.
- Comment réagissez-vous à la volonté de l’opposition de réformer votre plan en profondeur ?
- L’opposition a-t-elle conscience de l’urgence absolue et a-t-elle des solutions meilleures à mettre en place dans 3 ou 5 ans ? Politiquement, on peut légitimement s’interroger ! Nous pensons que l’urgence impose d’agir tout de suite, qu’on ne peut pas continuer dans la situation où nous sommes. Les modèles, que nous proposons, fonctionnent et peuvent être mis en place rapidement. Entre des solutions hypothétiques à long terme et des solutions à court et moyen termes réalistes, le choix est vite fait !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Oui ! Pour un emploi dans l’incinération, 15 sont créés dans le recyclage. On a, donc, tout intérêt à recycler et à valoriser sur place. Le compostage sur place peut générer 7 ou 8 emplois, ce qui est beaucoup plus avantageux que d’enfouir.
- Il ne restera plus que deux centres d’enfouissement. D’autres centres seront-ils créés ?
- L’enfouissement et le traitement des déchets inerte ne sont pas de la compétence de la CTC. Nous avons la compétence de donner les orientations générales que les intercommunalités mettront en œuvre ou le Syvadec si elles lui ont délégué leurs compétences. La première opération est déjà de mettre en place un Comité de pilotage commun. Pour l’instant, tout se fait un peu en ordre dispersé. Nous avons l’ambition d’être les pilotes de toutes ces actions. L’objectif principal est de n’enfouir que des déchets inertes qui ne sentent pas mauvais et qui ne sont pas dangereux.
- Quelle est votre position sur le projet de centre d’enfouissement de Ghjuncaghju ?
- Le Conseil exécutif a émis un avis défavorable, non sur le projet en tant que tel qui a intégré toutes les meilleures solutions pour un centre d’enfouissement, mais sur sa localisation qui présente un risque humain, environnemental, hydraulique… Nous pensons que le risque est trop important pour installer un centre d’enfouissement à cet endroit-là.
- Faudra-t-il créer d’autres sites d’enfouissement ?
- Oui ! A terme ! Trois sont prévus dans le plan de gestion des déchets qui a été voté l’été dernier. Il faut réfléchir à une localisation qui ne soit pas pénalisante et à diminuer le plus possible la quantité à enfouir pour prolonger leur durée de vie. Plus on diminue les déchets à enfouir, plus on multiplie les années d’utilisation.
- Le Front national plaide pour l’incinération nouvelle génération, présenté comme propre. Qu’en pensez-vous ?
- L’incinérateur propre, ça n’existe pas ! La seule différence, aujourd’hui, c’est qu’on sait masquer les fumées et les odeurs. On ne voit plus la pollution, on ne la sent plus, mais elle existe toujours. En plus, l’incinération pose un problème économique et financier. Avec un incinérateur qui traiterait les déchets de toute l’île, on retomberait dans le schéma de transport maximum qu’il faut à tous prix oublier. Traiter 100 000 tonnes couterait 120 millions €, où prend-on cet argent ? La construction d’un incinérateur prend cinq ans. Alors que nos solutions sont immédiates avec un résultat très rapide, on ne va pas attendre cinq ans pour une pseudo-solution qui, en plus, va nous ruiner tant en investissements qu’en fonctionnement.
- Comment réagissez-vous à la volonté de l’opposition de réformer votre plan en profondeur ?
- L’opposition a-t-elle conscience de l’urgence absolue et a-t-elle des solutions meilleures à mettre en place dans 3 ou 5 ans ? Politiquement, on peut légitimement s’interroger ! Nous pensons que l’urgence impose d’agir tout de suite, qu’on ne peut pas continuer dans la situation où nous sommes. Les modèles, que nous proposons, fonctionnent et peuvent être mis en place rapidement. Entre des solutions hypothétiques à long terme et des solutions à court et moyen termes réalistes, le choix est vite fait !
Propos recueillis par Nicole MARI.