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Agression au couteau du 24 septembre à Ajaccio : Le procès renvoyé au 23 novembre


José Fanchi le Vendredi 19 Octobre 2018 à 16:25

Le procès de Féthi Gadhgadhi a été de nouveau renvoyé vendredi matin par le tribunal correctionnel d’Ajaccio et fixé au 23 novembre prochain. Le prévenu est poursuivi pour avoir porté un coup de couteau au visage de Cyril Betti dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier place de la gare, devant un fourgon-restaurant. Les avocats du prévenu ont estimé que le rapport d’expertise n’était pas tout à fait exact et ont donc demandé un supplément d’information que le tribunal, après une interruption de séance, a accepté



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
On se rappelle que cette nuit-là, plusieurs personnes se trouvaient place de la gare devant le véhicule servant de restaurant où se pressaient des jeunes gens finissant leur soirée autour du point de vente de boissons et sandwiches. Entre temps, un autre groupe personnes s’est alors approché, prenant à partie celui déjà en place. Un mot en entrainant un autre, une altercation a alors eu lieu entre les individus, vite séparés par d’autres consommateurs.  Le second groupe serait alors reparti lorsque l’un des jeunes serait revenu sur ses pas un couteau à la main, ouvrant le visage de bas en haut de la victime, à savoir Cyril Betti, avant de prendre la suite. Le blessé a aussitôt été transporté à l’hôpital, sa blessure ayant nécessité 30 points de suture.
Les faits ont été commis par un homme d’origine nord africaine, Féthi Gadghadhi, déjà connu par la justice pour des faits similaires. Ce dernier avait en effet agressé un commerçant ajaccien, muni d’une arme de poing. Présenté en comparution immédiate peu après, le tribunal, présidé par Bénédicte Boisselet, avait renvoyé le dossier au 19 octobre et maintenu le prévenu en détention afin « d’éviter la récidive, garantir sa propre sécurité et assurer sa représentation à l’audience du mois d’octobre ».
 
Une expertise solide mais…
L’auteur du coup de couteau devait être jugé ce vendredi matin mais le procès a été renvoyé à la demande de la défense, qui a obtenu une expertise psychiatrique du prévenu. Dans la salle, Cyril Betti, dont la blessure a laissé une importante cicatrice sur le visage, devra attendre encore quelques semaines pour assister au procès de son agresseur. Ce dernier sera en effet poursuivi pour "coups et blessures volontaires avec arme, en récidive" dans la mesure où il a déjà été condamné pour des faits du même ordre.
Ce qui n’eu pas l’heur de convenir à l’avocat de la victime, Maître Antoine Vinier-Orsetti, qui déclarait : 
« L’expert a été clair sur les points de la mission qui lui a été fixée par le parquet. Le prévenu est, de façon certaine, responsable pénalement de ses actes, il est accessible à une sanction pénale. C’est la raison pour laquelle nous souhaitions que ce dossier soit jugé aujourd’hui. L’expert a été clair sur la mission qui lui a été confiée. La justice a considéré qu’elle devait s’entourer d’un maximum d’éléments avant de le juger. Nous en prenons acte.» 


Une autre expertise demandée
De son côté, l’avocat de l’accusé, Me Jean-François Casalta, évoquait un rapport de culpabilité.
« Je trouve que l’expert-psychiatre outrepasse sa mission. Il n’a d’ailleurs pas à se prononcer sur la culpabilité de ses patients ! Il va falloir revenir à une certaine impartialité qui fait défaut dans ce dossier où chacun veut aller vite…Quelle que soit sa nationalité, il ne faut pas pour autant le juger moins bien qu’un autre homme. On jugerait les gens plus ou moins bien selon leur origine ?  Je ne suis pas d’accord et je le refuse absolument. »
 
Dans son box, Fethi Gadgahdi, tête baissée,  comparait pour violence avec arme. Ce n’est pas la première fois. Il a déjà été condamné pour des faits du même type. Ses avocats demandent un supplément d'information, à savoir une expertise psychiatrique.  Elle permettra de définir si la personnalité de leur client a conduit à une altération du comportement :
 « Quand on voit son parcours de vie, quand on voit que c’est un cabossé de la vie, quand on voit que, malheureusement, il a une addiction aux substances stupéfiantes et à l’alcool, on peut légitimement se poser la question de savoir s’il était en pleine possession de ses moyens quand il a fait cela » a soutenu Me Jean-François Casalta, son avocat.  
J. F.