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Ajaccio : ​Force Ouvrière ne défendra pas « les emplois de complaisance » au sein de la SPL Muvitarra


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 30 Juillet 2024 à 17:37

L'Union Départementale de Corse du Sud de Force Ouvrière (FO) a pris position ce mercredi contre les emplois de complaisance au sein de la SPL Muvitarra. Lors d'une conférence de presse, le syndicat a souligné que les véritables problèmes financiers de l'entreprise ne sont pas liés aux accords d'entreprise mais plutôt aux coûts élevés des postes de direction.



L'UD de Corse du Sud FO a tenu une conférence de presse ce matin pour évoquer l'avenir de la SPL Muvitarra.
L'UD de Corse du Sud FO a tenu une conférence de presse ce matin pour évoquer l'avenir de la SPL Muvitarra.
Le feuilleton des transports urbains ajacciens est loin d’être terminé, il ne fait même que commencer. Alors que la SPL Muvitarra est en proie à des difficultés financières importantes, les élus de la CAPA se sont exprimés en faveur du paiement des lignes permettant d’assurer la stabilité de la société ajaccienne jusqu’au 31 décembre. Cependant, les négociations qui doivent s'ouvrir durant le dernier trimestre de l'année pour préparer le futur COSP augurent déjà une remise en cause des accords et usages d'entreprise pour pouvoir redresser la barre.

« Nous attendons également la dénonciation de tous les accords d’entreprises par des gens qui ont laissé filer plus d’un million d’euros d’indemnités journalières à la CPAM » Des annonces qui passent mal du côté de l’UD de Corse-du-Sud du syndicat FO, qui a tenu ce matin une conférence de presse pour donner sa vision sur le déficit structurel de la SPL. Pour Marcel Santini, le secrétaire général, les raisons de ces difficultés financières incomberaient plutôt au coût des salaires, notamment des quatre directeurs et de leurs collaborateurs : « Nous attendons avec impatience que le quarteron de directeurs et leurs secrétariats, qui coûtent 1, 276  millions d’euros à la communauté, par an, dénoncent un accord d’entreprise sur les dimanches récupérés qui coûte lui, 227 500 euros, et qui concernent une centaine de salariés » avant de poursuivre et d’enfoncer le clou : « Nous sommes également curieux de voir la dénonciation de tous accords d’entreprise par une structure qui salarie une vingtaine d’agents, de cadres, et autres assistants, pour plusieurs millions d’euros par an. Nous attentons également la dénonciation de tous les accords par des gens qui ont laissé filer plus d’un million d’euros d’indemnités journalières à la CPAM, et ce malgré l’aide de boîtes privées, qu’ils ont embauchés et qu’ils rémunèrent grassement. D'autre part, le conseil communautaire n'a aucun pouvoir de dénoncer les acquis sociaux dans une SPL, c'est à la Direction de le faire et d'en informer les salariés. C'est un long processus ». 

Le régime de subrogation, la récupération des dimanches travaillés, ou certaines primes d'astreints du week-end feraient notamment partie des accords que la CAPA, souhaiteraient dénoncer dans l'attente des négociations entre la direction et les syndicats, qui devraient débuter au dernier trimestre, dans l'optique du nouveau Contrat d’Obligations de Service Public (COSP) qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2025. 
 
Pour l’UD de Corse-du-Sud FO, « les économies à faire sont du côté de tous ses emplois de complaisance, qui ont été créés depuis 2017. Si la SPL veut faire des économies, elle doit se tourner dans cette direction au lieu de vouloir s’en prendre à tout prix aux chauffeurs de bus. En tout cas, même ni nous ne demandons pas de licenciement de qui que ce soit, car ce n’est pas notre rôle en tant que syndicat, nous ne défendrons pas tous ces emplois de complaisance au niveau de la direction, si des négociations doivent s’ouvrir ».
 
Une stabilité financière assurée jusqu’au 31 décembre 2024

Des propos qui font suite aux déclarations de Jean-Paul Bonardi, conseiller communautaire et administrateur en charge de la SPL, tenus le 19 juillet dernier : « Nous faisons le constat d’un déficit structurel au niveau de cette entreprise et nous cherchons les voies et moyens pour revenir à l’équilibre. Les accords collectifs et usages d’entreprise font que cette entreprise a un coût de fonctionnement très élevé. C’est un sujet primordial. Nous avons obligation de travailler tous ensemble. Nous viendrons aider la SPL, mais il faut que tout le monde fasse un effort. L’actionnaire seul ne pourra pas régler le problème » avant de tempérer sur le fait « qu’il y a beaucoup de sujets à mettre sur la table, mais nous pensons qu’une grosse partie de ces accords pourront rester en vigueur à l’avenir et être toujours opérationnels. Toute la difficulté des discussions avec les partenaires sociaux et les salariés est de trouver une solution pour maîtriser les coûts de cette entreprise ». 
 
Afin d’aider à redresser les comptes de la société publique, qui accuse actuellement un déficit de plus d’un million d’euros, suite à un avis juridique favorable, les élus ont voté, lors du dernier conseil communautaire, le paiement de la ligne Bodiccione et le renforcement du service de la ligne 4 Stiletto-Place de Gaulle jusqu’au 31 décembre. De quoi, selon la CAPA, assurer une stabilité financière à la SPL. Du moins jusqu’à la fin de l’année. « C’est notre responsabilité de s’assurer que l’opérateur à qui nous avons confié cette compétence de mobilité dispose bien des moyens financiers et humains pour pouvoir porter cette mission », avait alors souligné le président de la CAPA, Stéphane Sbraggia, à l’issue du conseil communautaire.