Reconnaissance de la responsabilité de la France
Symboliquement, le gouvernement s’est engagé à créer à Paris un lieu de mémoire dédié aux harkis . Une stèle a été posée au mémorial du quai Branly. D’autres seront érigées dans les anciens hameaux de forestage qui ont accueilli quelque 10 000 harkis après 1962, notamment pour des travaux d’entretien des forêts. Enfin, les sépultures improvisées de membres de la communauté laissées dans les camps de transit seront recensées.
Par ailleurs, l'Office national des anciens combattants (ONAC) aura pour mission de recueillir les témoignages oraux des harkis et de les mettre à disposition du public, tandis que les recteurs d’académie seront appelés à diffuser par des actions éducatives cette histoire dans les établissements scolaires.
Revalorisation de l’allocation reconnaissance
En matière de réparation, la principale mesure du plan consiste en une revalorisation de ce qu’on appelle « l’allocation de reconnaissance ». Mise en œuvre en 2005 pour les harkis ou leurs veuves, celle-ci se monte actuellement à 2 143 € par an. Elle sera majorée de 167 € en 2015. Des mesures ont, en outre, été prévues pour les enfants de harkis. Ceux-ci peuvent déjà, depuis une loi de 2008, accéder aux emplois dits réservés des catégories B et C de la fonction publique. Le plan prévoit un dispositif pour rendre ces dispositions plus effectives qu’elles ne le sont dans les administrations territoriales et hospitalières.
Par ailleurs, les enfants de harkis qui ont passé toute leur jeunesse (jusqu’à l’âge de 21 ans) dans des camps recevront une aide financière afin de pouvoir racheter des trimestres de cotisation retraite.
Enfin, l’accès au logement social des harkis fera l’objet d’un meilleur suivi grâce à la création de « comités régionaux de concertation ».
Une communauté estimée à 500 000 membres
Depuis la fin de la guerre d’Algérie, le mot Harkis a eu plusieurs définitions plus ou moins élogieuses. Loyalistes et légalistes pour les uns, traîtres et collaborateurs pour les autres, les Harkis font toujours , un demi-siècle après la guerre, l’objet d’un enjeu entre la France et l’Algérie. En parler revient presque toujours à rouvrir des plaies plus ou moins cicatrisées et, dans la plupart des cas, à susciter incompréhension et malaise que masquent difficilement une indifférence ou une méconnaissance. Après 1962, le mot Harki s’est imposé comme terme générique pour désigner l’ensemble des Français qui ont servi dans l’armée française en tant que supplétifs.