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Ajaccio : L’homme interpellé pour la rixe au couteau mortelle mis en examen et écroué


le Lundi 2 Juin 2014 à 20:48

Hichem Eichik, un SDF de 46 ans identifié vendredi par les policiers comme l’auteur présumé du coup de couteau mortel à l’encontre d’un autre SDF d’origine polonaise avait été interpellé quelques heures plus tard dans le secteur de Sainte-Lucie et placé dans la foulée en garde à vue au commissariat d’Ajaccio afin d’être entendu par les enquêteurs. Dimanche, l’individu a reconnu les faits. Mis en examen pour « homicide volontaire », il a été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Ajaccio sur réquisition du Parquet.



Hichem Eichik, 46 ans, a été mis en examen pour "homicide volontaire" et écroué à la maison d'arrêt d'Ajaccio. (Photo d'illustration : Yannis-Christophe Garcia)
Hichem Eichik, 46 ans, a été mis en examen pour "homicide volontaire" et écroué à la maison d'arrêt d'Ajaccio. (Photo d'illustration : Yannis-Christophe Garcia)
Les enquêteurs de la direction départementale de la sécurité publique d’Ajaccio auront mis moins de 10 heures pour identifier le meurtrier présumé du SDF d’origine Polonaise vendredi en fin de matinée sur le Cours Napoléon, le localiser et enfin qu’une patrouille de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) ne procède à son interpellation le soir même aux alentours de 19h30 dans le quartier Sainte-Lucie, à quelques dizaines de mètres des lieux du drame.

Mis en examen pour « homicide volontaire » et placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Ajaccio
Placé en garde à vue  dès vendredi soir dans les locaux du commissariat d’Ajaccio, l’individu a été entendu par les enquêteurs. Reconnaissant assez rapidement les faits qui lui étaient reprochés, Hichem Eichik, un SDF Tunisien de 46 ans, a été mis en examen dimanche pour « homicide volontaire » par le juge Hélène Gherards et placé dans la foulée sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Ajaccio, sur réquisition du Parquet.
L’individu a donc reconnu avoir porté le coup de couteau qui s’est avéré mortel sur la personne du SDF Polonais, au cours d’une rixe qui se serait rapidement envenimée.

Le couteau utilisé n’a pas été retrouvé par les enquêteurs
Toutefois, si Hichem Eichik a reconnu avoir poignardé le SDF Polonais avec un couteau de poche à mécanisme repliable qu’il gardait sur lui, l’arme blanche en question n’a pas été retrouvée par les enquêteurs, malgré leurs recherches intensives.
Hichem Eichik se serait débarrassé du couteau dans une poubelle « mais les enquêteurs n’ont pas retrouvé l’arme » a expliqué le représentant du ministère public, Guillaume Saint-Cricq.

L’Autopsie du corps de la victime pratiquée lundi à Ajaccio
Selon les déclarations d’Hichem Eichik, ce dernier aurait affirmé n’avoir porté qu’un seul coup (qui devait se révéler mortel par la suite) à son assaillant, au cours de la rixe qui les a opposé vendredi sur le cours Napoléon, au milieu des passants.
Toutefois, cette affirmation, pour être confirmée ou infirmée, devra attendre les conclusions de l’autopsie du corps de la victime, qui devait être réalisé lundi à Ajaccio, par un médecin légiste venu spécialement de Marseille.
L’absence matérielle du couteau utilisé par le mis en cause n’ayant pu fournir de piste, dans un sens ou dans l’autre de ses déclarations aux enquêteurs.

La peur à l’origine du coup de couteau mortel ?
Concernant les motifs qui ont conduit le Tunisien à poignarder à mort le Polonais, ce serait, selon Maîtres Julia Tiberi et Jean-Laurent Audisio, les avocats d’Hichem Eichik, la peur éprouvée par leur client vis-à-vis de son assaillant qui aurait conduit à ce geste.
Toujours selon les avocats du mis en cause, des témoins directs de la scène auraient corroboré les déclarations de leur client, à savoir « qu’il n’était pas l’agresseur ».
Et que devant la corpulence imposante de son assaillant (qui mesurait à priori plus de 2 mètres), Hichem Eichik aurait répété plusieurs fois « qu’il craignait pour sa vie » a assuré son avocate.

Hichem Eichik était connu des services de police dans le cadre de « reconduites à la frontière »
Enfin, sur le profil du meurtrier présumé du ressortissant Polonais, il ressort, selon l’avocate d’Hichem Eichik, que certes les deux SDF se connaissaient, mais que contrairement à la victime (Ndlr : connu des services de Police pour des délits et notamment pour des faits de violence) son client n’était pas connu par la Justice pour des faits de violence.
Toutefois, Hichem Eichik était lui aussi connu des services de Police, mais dans un autre cadre : celui « de reconduites à la frontière parce qu’il est entré clandestinement sur le territoire et qu’il revenait après chaque expulsion » a précisé Maître Julia Tiberi.
C’est désormais la délicate tâche des magistrats instructeurs qui débutent leurs investigations que de démêler l’écheveau de cette rixe mortelle, pour faire toute la lumière sur cette sordide affaire.

Yannis-Christophe GARCIA