Depuis plusieurs décennies est apparu un nouveau virus qui sévit dans notre société quelle que soit la saison. Il se nomme la fièvre acheteuse et cible tant les hommes que les femmes de "sept à quatre-vingt-dix-sept ans". Il fait des ravages : de la destruction du couple à l'interdiction bancaire en passant par la perte des biens et la dépression.
Entretien avec Brigitte Camboni
Bonjour Brigitte, c'est la seconde soirée que tu animes au Bistrot du cours. La première portait sur le sujet du Burn-Out en novembre dernier. La seconde, vendredi 29 janvier 2016 sur "le chemin du surendettement". Pascal Bruno t'a proposé d'animer des Cafés sociaux. Qu''est-ce qui t'as poussé à lui dire : "oui" ?
"Pascal et moi faisons partie « d'une même famille » avec les mêmes valeurs. Chaque être est important à nos yeux et a une énergie qu'il méconnait. C'est en libérant la parole que l'Homme délie peu à peu ses chaînes. Les thèmes que nous abordons, chacun d'entre nous peut en faire l'expérience et entrer dans une spirale infernale : destruction progressive de soi et de l'entourage. Nous sommes dans une démarche préventive, de partage d'informations et d'expérience. Nous souhaitons créer du lien social et que chacun sorte de son mutisme et isolement. Pascal est le pêcheur qui accueille, nourrit une fois celui qui a faim mais surtout lui transmet ses techniques de pêche en respectant la terre nourricière. Je n'ai donc pas hésité une seconde à animer des soirées au Bistrot du cours."
La soirée a débuté par une histoire qui te touche de près avec en amorce ces quelques mots : "il était une fois" suivis d'un beau texte que tu as écrit et fait partager. En quoi cette histoire a suscité en toi le souhait de la transmettre à cette occasion ?
"Je suis issue d'une famille ouvrière, pendant plusieurs générations ma famille a fait des sacrifices pour que je puisse poursuivre des études. Ils m'ont inculqué les valeurs du travail et de ne jamais "vivre sur mes lauriers". La vie n'étant pas un long fleuve tranquille ce que nous avons mis des années à acquérir peut disparaître du jour au lendemain pour différentes raisons. Lorsque l'on se trouve au fond de la piscine, deux options s'offrent à nous : on se noie ou on décide de remonter à la surface. Je choisis toujours la deuxième solution tant dans ma vie personnelle que dans l'aide que je peux apporter professionnellement. Rien n'est acquis mais il ne faut jamais désespérer demain est un autre jour chargé de lumière".
Quel est à ton sens, d’un point de vue personnel, la cause du surendettement ? Et à ton avis, comment à long terme l'enrayer ?
"Les causes sont multiples :
Il y a des familles qui se retrouvent au chômage alors qu'elles avaient une certaine stabilité dans leurs revenus. Elles avaient fait un prêt pour s'assurer un toit pour leurs vieux jours et transmettre à leurs enfants un bien. Du jour au lendemain, elles ne peuvent plus honorer les échéances et font partie des nouveaux pauvres.
Il y a les personnes qui sont atteintes du jour au lendemain de pathologies graves. Outre les dépenses liées aux soins surtout lorsqu'on est amené à se faire soigner sur le continent pendant plusieurs semaines, les revenus chutent. Même si la personne a une mutuelle et des assurances il faut surmonter le parcours du combattant de la paperasserie française et disposer d'une avance de trésorerie ou d'un soutien familial ou amical solide. Des associations en Corse heureusement sont très actives au quotidien (la ligue contre le cancer, INSEME, La Marie-do…).
Les séparations de couple sont aussi à l'origine de cet état. On s'endette à deux puis on galère seul.
Enfin il y a des personnes qui ne savent pas établir un budget. Elles sont souvent fashion victime, surconsumériste, comblant des vides affectifs par des achats compulsifs. Je veux posséder comme mon voisin même davantage, je n'ai pas les moyens mais moi seul le sait. On est dans le monde du paraître, de la perte de soi.
Bien qu'il y ait eu des lois pour protéger le consommateur, la loi Scrivener par exemple, certains organismes de crédit continuent à accorder en toute impunité des prêts alors qu'ils savent que le client va plonger. Leur objectif faire du chiffre coûte que coûte. Il faut que chacun de nous prenne le temps de lire les contrats surtout les lignes écrites en minuscule en bas de la page, réfléchir sur le bienfondé de l'acquisition d'un nouveau produit, se renseigner auprès d'associations de consommateurs, ne pas faire de chèque en blanc à n'importe quel bonimenteur. Attention danger avec les publicitaires qui nous inondent de leurs messages des rêves, du vent. Ils formatent nos comportements, notre réflexion est anesthésiée. Leur cible favorite : nos enfants...
Un exemple frappant est celui des ventes pour les automobiles. J'ai noté que depuis plusieurs mois, rares sont les marques automobiles qui donnent l'achat d'un véhicule prix comptant. On est passé à l'ère du loyer avec option d'achat. 80€ par mois peut paraître une somme modique sur un budget mais 80€ x … = gouffre financier".
Quel est ton sentiment suite aux différents échanges de la soirée, qu'est-ce qui a pu en
ressortir de positif ?
Entretien avec Brigitte Camboni
Bonjour Brigitte, c'est la seconde soirée que tu animes au Bistrot du cours. La première portait sur le sujet du Burn-Out en novembre dernier. La seconde, vendredi 29 janvier 2016 sur "le chemin du surendettement". Pascal Bruno t'a proposé d'animer des Cafés sociaux. Qu''est-ce qui t'as poussé à lui dire : "oui" ?
"Pascal et moi faisons partie « d'une même famille » avec les mêmes valeurs. Chaque être est important à nos yeux et a une énergie qu'il méconnait. C'est en libérant la parole que l'Homme délie peu à peu ses chaînes. Les thèmes que nous abordons, chacun d'entre nous peut en faire l'expérience et entrer dans une spirale infernale : destruction progressive de soi et de l'entourage. Nous sommes dans une démarche préventive, de partage d'informations et d'expérience. Nous souhaitons créer du lien social et que chacun sorte de son mutisme et isolement. Pascal est le pêcheur qui accueille, nourrit une fois celui qui a faim mais surtout lui transmet ses techniques de pêche en respectant la terre nourricière. Je n'ai donc pas hésité une seconde à animer des soirées au Bistrot du cours."
La soirée a débuté par une histoire qui te touche de près avec en amorce ces quelques mots : "il était une fois" suivis d'un beau texte que tu as écrit et fait partager. En quoi cette histoire a suscité en toi le souhait de la transmettre à cette occasion ?
"Je suis issue d'une famille ouvrière, pendant plusieurs générations ma famille a fait des sacrifices pour que je puisse poursuivre des études. Ils m'ont inculqué les valeurs du travail et de ne jamais "vivre sur mes lauriers". La vie n'étant pas un long fleuve tranquille ce que nous avons mis des années à acquérir peut disparaître du jour au lendemain pour différentes raisons. Lorsque l'on se trouve au fond de la piscine, deux options s'offrent à nous : on se noie ou on décide de remonter à la surface. Je choisis toujours la deuxième solution tant dans ma vie personnelle que dans l'aide que je peux apporter professionnellement. Rien n'est acquis mais il ne faut jamais désespérer demain est un autre jour chargé de lumière".
Quel est à ton sens, d’un point de vue personnel, la cause du surendettement ? Et à ton avis, comment à long terme l'enrayer ?
"Les causes sont multiples :
Il y a des familles qui se retrouvent au chômage alors qu'elles avaient une certaine stabilité dans leurs revenus. Elles avaient fait un prêt pour s'assurer un toit pour leurs vieux jours et transmettre à leurs enfants un bien. Du jour au lendemain, elles ne peuvent plus honorer les échéances et font partie des nouveaux pauvres.
Il y a les personnes qui sont atteintes du jour au lendemain de pathologies graves. Outre les dépenses liées aux soins surtout lorsqu'on est amené à se faire soigner sur le continent pendant plusieurs semaines, les revenus chutent. Même si la personne a une mutuelle et des assurances il faut surmonter le parcours du combattant de la paperasserie française et disposer d'une avance de trésorerie ou d'un soutien familial ou amical solide. Des associations en Corse heureusement sont très actives au quotidien (la ligue contre le cancer, INSEME, La Marie-do…).
Les séparations de couple sont aussi à l'origine de cet état. On s'endette à deux puis on galère seul.
Enfin il y a des personnes qui ne savent pas établir un budget. Elles sont souvent fashion victime, surconsumériste, comblant des vides affectifs par des achats compulsifs. Je veux posséder comme mon voisin même davantage, je n'ai pas les moyens mais moi seul le sait. On est dans le monde du paraître, de la perte de soi.
Bien qu'il y ait eu des lois pour protéger le consommateur, la loi Scrivener par exemple, certains organismes de crédit continuent à accorder en toute impunité des prêts alors qu'ils savent que le client va plonger. Leur objectif faire du chiffre coûte que coûte. Il faut que chacun de nous prenne le temps de lire les contrats surtout les lignes écrites en minuscule en bas de la page, réfléchir sur le bienfondé de l'acquisition d'un nouveau produit, se renseigner auprès d'associations de consommateurs, ne pas faire de chèque en blanc à n'importe quel bonimenteur. Attention danger avec les publicitaires qui nous inondent de leurs messages des rêves, du vent. Ils formatent nos comportements, notre réflexion est anesthésiée. Leur cible favorite : nos enfants...
Un exemple frappant est celui des ventes pour les automobiles. J'ai noté que depuis plusieurs mois, rares sont les marques automobiles qui donnent l'achat d'un véhicule prix comptant. On est passé à l'ère du loyer avec option d'achat. 80€ par mois peut paraître une somme modique sur un budget mais 80€ x … = gouffre financier".
Quel est ton sentiment suite aux différents échanges de la soirée, qu'est-ce qui a pu en
ressortir de positif ?