Pourtant, si l’on s’en réfère aux interventions annuelles effectuée par la caserne d’Ajaccio, on se rend vite compte que la situation ne peut pas durer ainsi. Ils ont en effet assuré près de 30 000 missions en 2013 (10 à 15 000 en 1997) mais les effectifs continuent dangereusement de diminuer. Ajaccio compte 65000 habitants et 120 000 avec le grand Ajaccio mais la ville, qui comptait 74 pompiers en 2002, en comptabilise 68 cette année dont 55 en garde pour effectuer les interventions. Cherchez l’erreur !
En ce qui concerne les difficultés opérationnelles, deux ambulances armées seulement pour la ville et le grand Ajaccio, cela en été comme en hiver, sans parler du secteur d’intervention devenant de plus en plus étendu avec des délais pouvant aller jusqu’à 60 minutes. Ajaccio compte 21 pompiers par garde alors que Bastia en totalise 32 pour un secteur et une population équivalents.
Et les 23 jeunes diplômés ? Et la caserne de la Rive Sud ?
« Il va sans dire que la qualité du service public est fortement fragilisée et surtout menacée » explique Alain Garito, porte parole de la délégation qui campait devant les grilles de la préfecture lundi matin : «C’est un véritable ras-le-bol depuis que les pompiers ne travaillent plus dans les normes. Tous les quotas sont au rouge avec l’augmentation de la population et des interventions. Il devient difficile de continuer de la sorte et pour cela, nous avons tenu à avertir la population de ce qui se passe, de ces difficultés qui se greffent au fil des semaines et des mois. Notre responsable opérationnel est le préfet de Corse et nous sommes venus lui demander des explications car l’été approche et nous ne savons pas que faire dans de telles conditions. Moins de camions, moins de pompiers, si la situation ne se dégrade pas trop, ça pourrait aller plus ou moins, mais en cas de pépins qu’allons-nous faire ? D’autant que les volontaires ont tendance à diminuer compte tenu de la baisse des cotisations. Nous voulons avertir tout le monde, que chacun sache ce qui peut arriver en cas de coup dur. »
Les pompiers d’Ajaccio tirent la sonnette d’alarme et se disent inquiets pour l’avenir. Que dire alors des 23 jeunes pompiers fraîchement diplômés qui restent sur le carreau et dont le bénéfice du concours ne dure que trois ans ?
Une solution s’impose. C’est le moins que l’on puisse dire.
J. F.