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Ajaccio : "Les salariés ne sont pas responsables du déficit de la SPL Muvitarra", affirme la CGT


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 22 Octobre 2024 à 08:39

L’Union départementale de Corse du Sud CGT a tenu une conférence de presse ce lundi pour alerter sur la situation critique de la SPL Muvitarra, gestionnaire des transports urbains à Ajaccio. Avec un déficit cumulé de 2,5 millions d’euros, la société se rapproche dangereusement de la cessation de paiement. Pour tenter de redresser la situation, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) a fait parvenir un courrier, via huissier, aux syndicats, annonçant la dénonciation de tous les accords d’entreprise. Une décision jugée « inacceptable » par la CGT, qui accuse la direction de vouloir "faire porter la responsabilité de la crise financière uniquement sur les salariés".



La CGT a tenu à réagir au courrier de dénonciation des accords d'entreprises envoyés par la CAPA au sujet de la SPL Muvitarra.
La CGT a tenu à réagir au courrier de dénonciation des accords d'entreprises envoyés par la CAPA au sujet de la SPL Muvitarra.
Une semaine après la conférence de presse de FO, c’est au tour de la CGT d’évoquer la situation de la SPL Muvitarra, après le courrier reçu par les délégués syndicaux, indiquant la dénonciation de l’ensemble des accords d’entreprise. « Inacceptable » pour Patrice Bossard, le secrétaire général : « Ce que nous pressentions est arrivé. On nous a notifiés la dénonciation de l’ensemble des accords et des usages. Nous sommes en train d’examinés tout cela afin d’introduire des recours en justice dans les semaines qui arrivent car nous avons constaté des manquements dans les procédures ».
 
Une perte de revenus de 400 à 500 € mensuels
Selon les membres de la CGT, la dénonciation de ces accords conduirait à une perte sèche de 400 à 500 euros mensuels sur un salaire de base mensuel brut à 2 200 euros. Régime de subrogation, primes spécifiques à la conduite, récupération des dimanches travaillés, congés spécifiques font notamment partie des accords dénoncés par la CAPA, l’actionnaire majoritaire de la SPL Muvitarra. "On fait peser sur les salariés l'extension du réseau dans le cadre d'une nouvelle politique publique de la mobilité pour permettre de la création de nouveaux emplois dans des conditions nettement avantageuses pour les futurs travailleurs. On redistribue non pas les richesses de l’entreprise mais les salaires des travailleurs déjà en place pour étendre son réseau. C’est un peu fort de café dans la démarche ».
 
« On veut faire porter le déficit de la SPL aux salariés »
Pour la CGT, d’autres solutions existent pour réduire la dette et le déficit structurel de l’entreprise estime Marie-Blanche Nicolaï, secrétaire générale CGT Muvitarra « La CAPA n’a jamais pris ses responsabilités. Elle n’a pas réglé une facture d’1,5 millions d’euros sur les services qui ont été créés. Il y a également des départs anticipés non budgétisés qui ont été pris sur la trésorerie et qui n’ont pas été remboursés à la SPL. S’ils nous payent ces montants, aujourd’hui la SPL serait à l’équilibre. C’est un expert-comptable qui le dit et non la CGT. Aujourd’hui, on demande à ce que la CAPA arrête de faire porter le déficit aux seuls salariés. Aujourd’hui, c’est le personnel qui risque d’en faire les frais, ils veulent développer le réseau en réduisant la masse salariale. Pour nous, c’est hors de question. S’ils veulent un réseau plus important, ils doivent en mettre les moyens. On demande à ce que la CAPA se rétracte sur la dénonciation des accords, sinon nous devrons nous mobiliser et faire des actions sur le terrain. » avant d’ajouter que les « salariés ont toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Pour nous, la SPL sera en cessation de paiement au 31 décembre. Ce sont clairement les salaires et les conditions de travail qui sont menacés. Avec cette dénonciation, ils devraient travailler 20 jours en plus par an ; pour un conducteur c’est une charge de travail énorme. Tous les accords qu’ils veulent dénoncer ont été gagnés lors de combats sociaux durs, par les syndicats. Nous ne sommes pas prêts à y renoncer. Dans un courrier envoyé aux syndicats représentatifs au sein de la SPL, les négociations avec l’ensemble des syndicats doivent débuter le 28 novembre prochain.