Ajaccio : Mobilisation des avocats après la tentative d’assassinat de Me Jean-Michel Mariaggi

Foule de robes noires sur les marches du Palais de Justice de la cité impériale, ce vendredi en début d’après-midi. Quelques heures après la tentative d’assassinat dont a été victime Me Jean-Michel Mariaggi, les visages sont graves chez les avocats du barreau d’Ajaccio réunis autour du bâtonnier, Me Doumé Ferrari.
Et c’est profondément choqués par l’assaut perpétré contre leur collègue, figure bien connue dans le monde de la justice insulaire, qu’ils ont entendu lui témoigner leur soutien et condamner une certaine banalisation de la violence faite aux avocats.
 
Ainsi, dès ce vendredi matin, le conseil de l’ordre du barreau d’Ajaccio avait-il convoqué une session extraordinaire, au cours de laquelle il a été décidé d’organiser une journée de grève générale, entrainant aussitôt la fermeture de tous les cabinets d’avocats de Corse-du-Sud.
Plus loin, une audience auprès du Premier ministre, Manuel Valls et de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a également été sollicitée, dans le but d’évoquer le problème de la violence exercée à l’encontre des avocats sur l’île.
Enfin, le conseil de l’ordre du barreau d’Ajaccio a donc également appelé à ce rassemblement de soutien, au cours duquel le bâtonnier a lu la motion adoptée au cours de la matinée :

Retour sur les faits
Ce jeudi soir, Maitre Jean-Michel Mariaggi, avocat pénaliste au barreau d’Ajaccio, est au volant de sa voiture et circule sur la RN193 en direction d’Ucciani. A l’embranchement de Carbuccia, peu après 19 heures, il essuie plusieurs coups de feu tirés depuis un véhicule transportant au moins deux individus.
 
L’avocat s’en sort sérieusement blessé à l’avant-bras gauche, mais son pronostic vital n’est pas engagé. « Fort heureusement son état de santé s’est avéré rassurant dès hier soir », indiquait ainsi le procureur, Eric Bouillard, vendredi après-midi, « les éléments en notre possession sont que ses blessures peuvent être soignées sans qu’il n’y ait de séquelle trop importante », rajoute-t-il.
 
Immédiatement après cette tentative d’assassinat, une enquête de flagrance est ouverte, dont les premiers éléments devraient venir indiquer, dans la journée de samedi, si un ou plusieurs individus sont auteurs des coups de feu. Mais le travail d’enquête ne fait évidemment que commencer : « Les enquêteurs travaillent à essayer de reconstituer tous les éléments, comme établir l’emploi du temps de la victime, mais aussi recueillir tous les témoignages des gens qui ont entendu quelque chose, et s’intéressent au véhicule des auteurs qui est un véhicule blanc, sans aucun doute un Kangoo, qui a pris la fuite en direction de Vizzavona juste après les faits », détaille Eric Bouillard.