Corse Net Infos - Pure player corse

Ajaccio : Nazione dénonce une "spéculation immobilière dévastatrice" sur la route des Sanguinaires


VL le Dimanche 17 Novembre 2024 à 09:28

Samedi 16 novembre, une soixantaine de militants du parti indépendantiste Nazione se sont rassemblés dans le hall de l'ex-résidence hôtelière Les Sanguinaires, à Ajaccio, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de « cas d’école » de la spéculation immobilière.



Images Paule Santoni
Images Paule Santoni
Vente à prix exorbitants, exclusion des Corses : ce samedi dans le hall de l’ex-résidence hôtelière Les Sanguinaires, à Ajaccio, une soixantaine de militants de Nazione ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une dépossession orchestrée. 

L’ancien Hôtel des Sanguinaires, autrefois utilisé pour héberger des forces de sécurité, a été racheté par la société parisienne SOMAPOL e
t transformé en quarante appartements  vendus selon le  parti indépendantiste à la découpe à: plus de 6 000 € le mètre carré, soit 300 000 € pour un appartement de 45 m². « C'est une spéculation effrénée qui transforme des hôtels emblématiques en placements financiers, sans aucune retombée pour l'ile », a fustigé Petr’Antò Tomasi porte-parole du mouvement

Les militants de Nazione dénoncent également la transformation du site en un complexe majoritairement loué sur des plateformes comme Airbnb, géré par une société de conciergerie installée sur place. « Suite à cette opération, une entreprise à vocation hôtelière a laissé la place à une logique de placements immobiliers. Pour l’essentiel, ce complexe appartient désormais à des épargnants aisés vivant hors de Corse », a souligné Ghjuvan’ Filippu Antolini.

On écoute Ghjuvan’ Filippu Antolini.


Des prix hors de portée des Corses
Pour le parti indépendantiste, cette situation est symptomatique d’une spéculation immobilière qui menace les équilibres sociaux et culturels insulaires. « Nazione s’oppose avec la plus grande fermeté aux conséquences néfastes de la spéculation immobilière que subit la Corse de la part de sociétés immobilières qui font de la prédation systématique l’alpha et l’oméga d’une économie de services », ont affirmé les porte-parole.

Pour Nazione, cette situation s’inscrit dans une dynamique plus globale. Le parti dénonce une « spéculation effrénée » favorisée par l’absence de régulation adaptée. « C’est un cas d’école : une société basée à Paris, dont la seule boîte aux lettres est en Corse, réalise une opération hors-sol qui ne génère aucune retombée locale », a affirmé Petr’Antò Tomasi.

Le mouvement met également en garde contre les conséquences de ces pratiques : une hausse des loyers et des prix de l’immobilier, une difficulté croissante pour les Corses à se loger, et la création d’enclaves sur l’île où les résidents locaux sont exclus.


Un appel à des mesures fortes

Au-delà de cette mobilisation, Nazione appelle à des mesures politiques fermes pour réguler ces pratiques. Parmi les propositions avancées, le parti demande la reconnaissance des droits spécifiques du peuple corse en matière d’accès à la propriété et une régulation stricte des locations saisonnières de type Airbnb, afin de limiter les abus des multipropriétaires extérieurs à l’île.. « Les politiques corses ne peuvent rester inertes face à cette crise. Il est temps de prendre des décisions qui garantissent aux Corses le droit de vivre et travailler sur leur terre », a insisté le mouvement indépendantiste.


Les militants.
Les militants.