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Ajaccio : dans le quartier du Loretto, la construction de nouveaux immeubles inquiète les riverains


le Lundi 7 Octobre 2024 à 13:16

L’association de défense du quartier ajaccien tenait une conférence de presse ce samedi afin d’alerter sur le manque d’aménagements routiers, alors que deux résidences doivent prochainement être construite dans le secteur, impliquant l’arrivée de nouveaux véhicules.



(Photos : association de défense du quartier du Loretto)
(Photos : association de défense du quartier du Loretto)
« Cela fait 40 ans qu’on demande à la municipalité d’élargir les routes sans que l’on ne voit rien venir ». Baptiste Simeoni, le président de l'association de défense du quartier du Loretto, ne croit plus aux promesses. Depuis des années, aux côtés des riverains, il ne cesse d’alerter sur les problèmes d’accès au quartier ajaccien situé derrière la caserne Battesti.  Et l’annonce de la construction de deux nouveaux immeubles dans le secteur a fait déborder le vase. Un cri de colère que quelques membres de ce collectif ont entendu faire entendre samedi dernier lors d’une conférence de presse, afin d’exprimer leur ras le bol et leur crainte face à l’enclavement de leurs résidences. 
 
« Les aménagements ne sont pas faits du tout. C’est l’abandon complet », grince le président de l'association en regrettant : « D’un côté nous avons un sens interdit, et de l’autre le chemin de Biancarello qui est à sens unique et très étroit. De plus, comme il n’y a pas assez de parking, les gens se garent sur ce petit chemin ». Pour lui, pas de doute, les nouvelles constructions, impliquant de facto l’arrivée de nouveaux résidents et de nouveaux véhicules ajouteront encore une difficulté pour circuler dans ce quartier déjà engorgé. « Déjà aujourd’hui il y a des problèmes aux heures où les enfants entrent ou sortent de l’école et quand les gens se rendent au travail. Nous sommes pratiquement bloqués au niveau de la gendarmerie et il faut prendre son mal en patience », abonde-t-il. 

La mairie affirme que la construction de nouvelles voies est prévue
 
Une rencontre a été organisée la semaine dernière avec Nicole Ottavy, l’adjointe à l’urbanisme afin de tenter de trouver un terrain d’entente. « Mais elle se retranche derrière le PLU, alors que nous estimons que ce PLU n’est plus valable car beaucoup de choses n’ont pas été réalisées. Le contournement de la chapelle est par exemple prévu depuis 20 ans. Sur les plans c’est très bien, mais il n’y aucune réalisation qui est faite », fustige Baptiste Simeoni. Nicole Ottavy assure pour sa part que la construction de nouvelles voies d’accès pour le quartier est bel et bien prévue. « Dans ce quartier, un peu comme partout à Ajaccio, c’est vrai qu’il n’y a pas d’accès routiers formidables. Cependant, il y a deux barreaux de liaison qui sont prévus, c’est-à-dire que des espaces ont été réservés pour pouvoir mettre en œuvre les routes. De plus le tracé de la prolongation de la future rocade arrive à cet endroit. À terme, il ne devrait plus y avoir autant de problème de circulation », affirme-t-elle. Par ailleurs, elle souligne que les permis de construire concerne « deux petits immeubles de 50 et 60 logements ». « Alors que nous refusons certains permis du fait d’accès insuffisant, là les services de la voirie de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien et de la mairie ont estimé que les accès étaient suffisants », appuie-t-elle.
 
Pas convaincus, « tant qu’aucune infrastructure ne sera faite », les riverains ont toutefois demandé l’annulation pure et simple des permis de construire. Une hypothèse inenvisageable pour l’élue à l’urbanisme qui pointe en parallèle l’importance de la construction de nouveaux logements sur Ajaccio. « J’ai demandé au collectif de rencontrer assez rapidement l’élu en charge de la voirie et de la proximité, Jacques Billard, pour voir s’il n’y avait pas déjà des solutions à mettre en place dès maintenant. Des fois, il suffit d’un petit quelque chose pour améliorer la vie quotidienne », pose-t-elle comme solution transitoire. En attendant, les membres de l'association ne cachent pas faire face à un certain « sentiment d’abandon ». « Nous n’avons aucun service public, nous ne sommes desservis par aucun car : c’est le désert complet. Et si une catastrophe arrive, aujourd’hui nous n’avons aucune voie pour sortir. D’un côté nous faisons face à un sens interdit, et de l’autre on se retrouve devant le petit chemin étroit », déplore encore Baptiste Simeoni.