Or, sans la moindre concertation avec notre Exécutif, cette décision du ministre Blanquer sonne comme une provocation pour la Corse, dans son projet de développement de l’enseignement de notre langue, mais aussi comme un désaveu cinglant du choix opéré par la ministre Vallaud- Belkacem, et ce pour trois raisons :
"‘ L’agrégation va « tourner » selon les langues dites « régionales » sur un rythme tel que, dans le meilleur des cas, on comptera dix agrégés de corse dans ...trente ans !
"‘ Le choix de mettre chaque année une partie de ces langues au concours relève de la tentative de division entre leurs tenants respectifs. Le principe de reconnaissance suppose, a minima, un poste par an au concours pour chaque langue, en externe, en interne et par liste d’aptitude.
"‘ Dans le cas du corse, l’Etat renie sa parole. Alors qu’il avait été confirmé et annoncé en juin, le concours est finalement annulé, sans autre commentaire ou explication. Outre la dimension psychologiquement désastreuse a l’égard des candidats potentiels, et des personnels de formation, l’occasion est donnée de mesurer le dédain dans lequel est tenue la Langue Corse, a l’instar d’autres langues.
Cette décision va a l’encontre de l’équipement de la discipline langue corse et prend de front la volonté unanime de l’Assemblée de doter notre langue des outils nécessaires a sa survie et a son développement. Elle relève du déni, de la condescendance et du mépris dont l’actuel gouvernement se montre prodigue auprès du peuple corse et de ses représentants, via les personnels enseignants touches par cette décision scandaleuse et brutale.
D’ores et déjà, le Conseil Exécutif a alerté la Rectrice d’Académie et saisira jeudi les élus de l’Assemblée de Corse réunis en session pour exiger la réouverture du concours de l’agrégation de Corse 2019."