Jean-Félix Acquaviva et Laurent Marcangeli
Les députés Jean-Félix Acquaviva (Liot) et Laurent Marcangeli (Horizons), président et rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'agression mortelle du militant indépendantiste en prison en 2022, avaient écrit au procureur dans une lettre datée du 5 juillet au titre de l'article 40 du code de procédure pénale face à "l'existence de faits pouvant, selon eux, constituer une infraction".
Dans le cadre des travaux de la commission d'enquête, une surveillante de la maison d'arrêt d'Arles (Bouches-du-Rhône), où a eu lieu l'agression, a indiqué à plusieurs reprises avoir "reporté dans le logiciel Genesis (de traitement de données sur les détenus, ndlr) des faits importants", notamment un "changement d'attitude" de Franck Elong Abé, le détenu qui a mortellement agressé Yvan Colonna le 2 mars, poursuit leur courrier.
"Cependant, nous avons pu constater que ces observations ne figurent ni dans le logiciel de surveillance Genesis, ni dans l'onglet complémentaire transmis par la direction de l'administration pénitentiaire", écrivaient il y a quelques jours les deux élus.
"Si ces agissements venaient à être vérifiés à la suite des investigations menées sous votre autorité, il nous incombe également de vous signaler des faits de non-assistance à personne en danger ayant entraîné la mort de M. Yvan Colonna", ajoutaient-ils.
Dans son rapport publié en mai, la commission d'enquête sur l'agression mortelle du militant indépendantiste condamné pour l'assassinat du préfet Erignac avait pointé de "graves défaillances" dans l'appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé, une "rigueur" excessive à l'égard d'Yvan Colonna, et des "dysfonctionnements" d'ordre général.