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Assemblée de Corse : Une résolution prioritaire sur la sécurité publique et l'intégrisme islamique


le Mercredi 27 Juillet 2016 à 23:02

Tragique actualité oblige ! Une résolution prioritaire sur la sécurité publique et l'intégrisme islamique, rédigée conjointement par Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif, et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, sera mise en débat et au vote, lors de la session qui se tiendra jeudi et vendredi. Estimant que cette vague d’attentats sans précédent appelle une double réponse, à la fois en termes de sécurité publique et de lutte contre l’islamisme radical, et que la Corse est particulièrement exposée en cette période estivale, les deux leaders nationalistes demandent à l’Etat la fermeture des lieux de culte constituant des foyers de radicalisation et le renforcement de la sécurité dans les lieux de grande fréquentation. Ils proposent, également, d’organiser des Assises sur le modèle de société à promouvoir dans l’île.



Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.

Le Président du Conseil exécutif de Corse et le Président de l'Assemblée de Corse 
- CONSIDERANT la vague d'attentats particulièrement meurtriers et barbares qui frappent la France, l'Europe et le Monde depuis plusieurs mois et jusque dans les dernières heures ; 
- CONSIDERANT que cette situation nouvelle, sans précédent dans l'histoire contemporaine, appelle une double réponse : - D'une part sur le terrain de la sécurité, de l'ordre public, et de l'ordre public international ; - D'autre part en termes de réponses politiques et sociétales à l'islamisme radical qui porte atteinte aux valeurs fondamentales qui sont au coeur de notre vision commune de la société ; 

I- Concernant la sécurité et l'ordre public
- CONSIDERANT QUE le premier point, celui de la sécurité, de l'ordre public, comme d'ailleurs celui de l'ordre international, relève pour l'heure des compétences régaliennes ;
- CONSIDERANT QUE les institutions de la Corse estiment néanmoins qu'il est de leur devoir et de leur responsabilité de veiller à ce que toutes les mesures utiles soient prises par l'Etat en matière de prévention et de lutte contre l'islamisme radical, dans ses expressions idéologiques comme dans le risque d'attaques terroristes ;
- CONSIDERANT QUE la Corse apparaît actuellement particulièrement exposée ;
- CONSIDERANT en effet la présence avérée sur le territoire de l'île de foyers d'influence salafiste, soit à titre permanent, soit à l'occasion de venues récurrentes dans l'île de prédicateurs se réclamant de ce courant qui, comme le rappelle Antoine Sfeir condamne « toute influence occidentale, comme le mode de vie et la société de consommation, mais également la démocratie et la laïcité » ; 
- CONSIDERANT QUE ces orientations sont inconciliables avec nos 
valeurs ; 
- CONSIDERANT QUE la Corse est, depuis Pasquale Paoli, une terre de liberté de culte mais qu'elle ne saurait accepter ni communautarisme, ni intégrisme.
- CONSIDERANT au surplus que cette vision rigoriste et intégriste de l'Islam est rejetée par la quasi-totalité des musulmans vivant en Corse, les représentants du culte musulman ayant au demeurant interdit récemment à des prédicateurs salafistes l'accès aux lieux de culte ;
- CONSIDERANT QUE l'Etat, conformément à ses fonctions régaliennes et dans le respect des règles de droit, doit mettre en oeuvre de façon systématique les mesures coercitives de nature à empêcher toute présence ou manifestation du fondamentalisme religieux (expulsion, conformément au droit, des imams tenant des discours incompatibles avec les valeurs et droits fondamentaux ; fermeture des lieux de réunion où de tels discours sont tenus) ;
- CONSIDERANT par ailleurs la question de la sécurité des personnes, les institutions de la Corse demandent à l'Etat de renforcer les mesures de sécurisation, et ce d'autant mieux que de multiples facteurs (fréquentation estivale, situation géographique, climat de stigmatisation contre la Corse développé notamment sur les réseaux sociaux) peuvent conduire à exposer l'île à des risques majorés ; 

Il - Les réponses politiques et sociétales à l'islamisme radical  
- CONSIDERANT QUE la guerre déclarée par l'islamisme radical, et notamment par Daesh, vise également à faire éclater la cohésion des sociétés qu'il vise, et à introduire une logique de guerre civile et interconfessionnelle ;
- CONSIDERANT QUE la situation actuelle pose également de façon nécessaire la question de la place du fait religieux et de la laïcité dans nos sociétés, ainsi que du modèle d'appartenance citoyenne qu'il convient de promouvoir ;
- CONSIDERANT QUE la Corse et son peuple, dont l'histoire est caractérisée par un combat incessant pour les valeurs de démocratie, de liberté, de tolérance et d'ouverture, peuvent et doivent contribuer à la construction, pour la Corse, d'un modèle de société et d'appartenance citoyenne fort et harmonieux ;
- CONSIDERANT QUE la situation actuelle impose l'ouverture d'un large débat, sous la forme d'Etats généraux impliquant l'ensemble des forces vives de l'île ainsi que les représentants des différents cultes religieux autour du thème : « La Corse et son peuple : quel modèle de société et d'appartenance citoyenne ? 

L'ASSEMBLEE DE CORSE,  CONJOINTEMENT AVEC LE CONSEIL EXECUTIF, 
- EXPRIME sa compassion et, à travers elle, la solidarité du peuple corse envers les victimes des évènements tragiques qui ont frappé la France, l'Europe et le Monde.
- DECIDE DE l'organisation d'Assises impliquant l'ensemble des forces vives de l'île ainsi que les représentants des différents cultes religieux autour du thème : « La Corse et son peuple : quel modèle de société et d'appartenance citoyenne ? »
- DEMANDE à l'Etat la fermeture immédiate des lieux de culte ou de réunion constituant des foyers de radicalisation avérés ou dans lesquels sont tenus des discours de haine créant un climat favorable à la violence.
-DEMANDE également à l'Etat de renforcer les mesures nécessaires à la sécurisation des principaux lieux de fréquentation estivale et de façon plus générale, de mettre tout en oeuvre pour assurer la sécurité de la population de l'île.