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Barrage filtrant et distribution de tracts à l'Ile-Rousse en soutien à Jean-Louis Emmanuelli


Jean-Paul-Lottier le Mercredi 25 Mai 2016 à 11:35

Le comité de soutien à Jean-Louis Emmanuelli accusé de "violences volontaires sur dépositaire de l’autorité publique" et condamné à une lourde peine a organisé mercredi matin à L'Ile-Rousse un barrage filtrant avec distribution de tracts. Cette opération intervient avant le grand rassemblement programmé le 30 mai place Paoli toujours à L'Ile-Rousse. Rassemblement au cours duquel des révélations importantes seront portées à la connaissance du public.



Barrage filtrant et distribution de tracts  à l'Ile-Rousse en soutien à Jean-Louis Emmanuelli

Les faits remontent au 6 février dernier à Monticello. Ce jour là, des policiers et des gendarmes procèdent en Balagne à plusieurs interpellations de personnes soupçonnées de trafic de drogue.
"Le père d'un des interpellés, Jean-Louis Emmanuelli, 52 ans, commerçant connu et apprécié de tous, rentrait chez lui, à ce moment-là, au volant de sa camionnette. Pris de panique à la vue de deux hommes sans cagoule mais avec des armes de poing, il tente de fuir dans une impasse et se retrouve face à une voiture. Deux autres assaillants cagoulés en sortent et le mettent en joue avec des fusils d'assaut. Jean-Louis prend peur, enclenche la marche arrière et se retrouve face aux deux précédents intervenants qui ouvrent le feu (des tirs de sommation diront-ils plus tard). A demi couché sur la banquette avant, il continue sa marche arrière et subit, alors, le feu des fusils d'assaut : entre 30 et 40 douilles seront retrouvées dont 11 impacts dans le camion et plusieurs à hauteur de portière. Poursuivi, Jean-Louis abandonne son camion, il a le sentiment d'être sauvé !.

Revenant sur ses pas Jean-Louis reçoit un  appel téléphonique de son épouse l’informant que c’est la Police.
Aussitôt il se rend tout en précisant qu’il ignorait que c’était la Police et qu’il pensait être tombé dans un guet-apens."


Accusé de violences volontaires sur dépositaire de l’autorité publique après qu’il a effectué une marche arrière puis une marche avant en direction de gendarmes  il était "jugé en comparution immédiate et contre toute attente", condamné à 5 années de prison, dont 3 fermes, et 5 ans d'annulation de permis de conduire. Son véhicule de travail a été confisqué.


Un comité de soutien s’est aussitôt créé pour dénoncer cette injustice. La mobilisation est très forte à Ile-Rousse et en Balagne avec notamment une conférence de presse publique rassemblant plus d’un millier de personnes. Des barrages filtrants sont également organisés. L’affaire prend des proportions gigantesques via les réseaux sociaux. Des pétitions papier et numérique sont signées par plus de 8000 personnes. Du fond de sa cellule, Jean-Louis reçoit une multitude de messages d’amis mais aussi d’inconnus qui lui font chaud au cœur.
Le 20 avril dernier, ils sont encore plusieurs centaines devant la prison de Borgo pour demander sa libération immédiate en attendant son procès en appel alors que le juge des libertés examinait sa demande.
En soirée, avec le soulagement que l’on imagine Jean-Louis pouvait enfin retrouver les siens.
Le lendemain matin, pour Corse Net Infos il était revenu sur les faits, précisant notamment : « A aucun moment, je n'ai pu identifier les personnes en face de moi. Ce n'est qu'après avoir essuyé 17 coups de feu sur mon véhicule, dont certains à hauteur d'homme que j'ai entendu le mot "Police".
Très sincèrement je pensais être tombé dans un guet-apens
J'avais en face de moi 4 hommes cagoulés et d'autres en civil. Comme l'atteste la vidéo surveillance de mon domicile, ils n'avaient pas de brassards Police ».

Très affecté, il avait ajouté avec beaucoup d’émotion : « "Je veux bien tout accepter, mais en plus de me faire tirer dessus, de subir l'incarcération et les versions des gendarmes, il faudrait que je me taise. Non je ne suis pas un voyou, non je n'ai jamais eu à faire à la justice. Je peux comprendre qu'un gendarme ait pu avoir peur lorsque je suis parti en marche arrière dans le seul but d'échapper à ce que je croyais être un guet-apens. En revanche, si je comprends bien  cet homme a le droit d'avoir peur, moi  non ».
Oui, aujourd'hui je l'affirme haut et fort: c'est un miracle que je sois toujours en vie. On m'a tiré dessus comme un sanglier".


Barrage filtrant en attendant le rassemblement du 30 mai
Ce mercredi à 10 heures,  au carrefour du Fogata à L'Ile-Rousse, le Comité de soutien était encore là pour organiser un barrage filtrant, avant le rassemblement le 30 mai à 19 heures, place Paoli.
Ce soir-là, à deux jours du procès en appel, des révélations importantes sur cette affaire seront révélées au public.

La teneur du tract distribué : Ghjustizia per Jean-Louis
Victime d’une bavure policière, suivie  d’une bavure judiciaire, Jean-Louis a écopé en première instance de 5 années de prison dont 3 fermes, ainsi que d’une suppression de son permis de conduire pour 5 ans et la confiscation de sa camionnette de travail. 
 Jean-Louis est toujours condamné et risque de retourner en prison le 1er juin. 
Des policiers ont mitraillé le véhicule de Jean-Louis au fusil  d’assaut, dans un lotissement, au risque de le tuer et les impacts de balles en attestent. Leur parole ne peut pas servir d’arguments pour une condamnation. D’ailleurs la décision du juge des libertés rendu le 20 avril laisse peu de place à la fiabilité de leurs dépositions. 
Un certain nombre de faits nouveaux accablants pour l'accusation vous seront révélés... 
8 000 signatures en un mois, votre mobilisation a été remarquable et déterminante. Elle a permis grâce à vous, la mise en liberté provisoire de Jean Louis. 
Merci 
Tous ensemble, continuons à le Soutenir. 
Un rassemblement de soutien et d'information aura lieu le lundi 30 Mai à 19 heures sur la place Paoli, 2 jours avant son procès en appel. 
Soutenons Jean Emmanuelli jusqu'à sa liberté totale et définitive. 


Peu après 11 heures, le barrage était levé sans que le moindre incident n'ait été signalé.