Marie Paule Guiseppi, professeur d'italien et coordinatrice de la section européenne, Jean-Marc Pellegri, professeur d'histoire-géographie, Isabelle Simonpietri, proviseur adjoint du lycée Giocante de Casabianca, Vincent Andriuzzi, professeur de mathématiques, Fabrice Fenouillères, directeur du Parc Galéa et Jean Castela, Professeur à l'Université de Corse.
L’ouverture au monde, à commencer par le plus proche, le monde italien et méditerranéen, c’est l’ambition partagée par deux manifestations qui se sont tenues au même moment et à quelques mètres d’intervalle à Bastia, ces deux derniers jours. En se mettant à l’heure des échanges maritimes antiques, le colloque de la Société des Sciences historiques et naturelles sur les échanges commerciaux de la Corse à cette période (cf article par ailleurs) et la journée sur la navigation pendant la période étrusque organisée par la section européenne, option italien, du lycée Giocante de Casabianca, obéissaient au même souci de redonner à la Corse toute son importance dans cet environnement. La première en démontrant le rôle actif qu’elle y jouait alors, la seconde en préparant les générations futures à le reconquérir.
Une opportunité pédagogique
Cette concomitance de date n’est pas due au hasard. « Nous avons fait coïncider cette journée au lycée Giocante avec la tenue du colloque de la Société des Sciences historiques et naturelles pour profiter de la venue de Flavio Enei, archéologue et directeur du Museo del mare e della navigazione antica, situé à Santa Marinella en Italie. Il a fait une intervention en italien au colloque, jeudi, et, devant les élèves, vendredi matin », précise Jean Castela, professeur d’histoire-géographie à l'Université de Corse, responsable de la filière Guide-interprète et membre de l'INEACEM, un des chefs d’orchestre de cette journée.
Une opportunité d’autant plus intéressante à saisir que le thème de la navigation antique est au programme de la section européenne, coordonnée par Marie-Paule Giuseppi, professeur d’italien. « Au travers des relations de partenariat que nous avons nouées avec le Parc Galea, nous avons vu qu’il était possible et intéressant de créer un événement autour de cette thématique », ajoute Vincent Andriuzzi, professeur de mathématiques, membre de l’équipe pédagogique et animateur de la manifestation.
Un partenariat et une exposition
La journée a, d’ailleurs, débuté par la signature d’un partenariat entre le lycée Giocante et le Parc Galea dont l’objectif est de faire découvrir aux élèves le patrimoine naturel, culturel et humain de la Corse en le resituant dans l’aire méditerranéenne et en l’ouvrant sur le monde à travers le prisme de l’histoire, de la géographie, des sciences, des langues, de l’économie et des arts. Ceci, par le biais de sorties éducatives, de séminaires, de cycles de conférences, d’expositions et d’interventions en classe.
Le partenariat s’est déjà concrétisé par l’organisation d’une exposition sur la navigation antique qui fut l’un des points forts de cette journée. Montée grâce à l’aide du Parc Galea et de l’INEACEM, elle s’est installée dans le hall et l’auditorium du lycée pour une semaine. Elle a été, durant la journée de vendredi, animée et commentée par des étudiants guides-interprètes de l'université de Corse qui effectuait, ainsi, un stage in situ dans le cadre de leur cursus.
Démocratiser la culture
« L’idée principale du Parc Galea est de démocratiser la culture. Sur des thèmes culturels propres à la Corse, ouverts sur la Méditerranée ou sur le monde, nous avons pour vocation d’intéresser tous les publics. Autant il est important de les faire venir sur place au Parc pendant les mois d’ouverture, autant il est crucial d’exporter les expositions vers un public in situ. L’exposition présentée au lycée Giocante de Casabianca a, chez nous, une salle dédiée : Les Etrusques, les Romains, les Phéniciens et la mer. Le but était de la dupliquer et de l’amener au milieu des lycéens, c’est-à-dire au cœur du système pédagogique. Nous nous sommes donnés les moyens de la dédoubler avec l’INEACEM, qui est la cheville ouvrière de ce type de travail », explique Fabrice Fenouillères, directeur du Parc Galea.
L’exposition, qui a déjà tourné dans l’île et même sur le continent, sert de support aux professeurs d’histoire-géographie ou d’autres disciplines qui peuvent, ainsi, venir travailler dans le hall avec leurs élèves. Constituée de panneaux didactiques, de diaporamas, de cartes murales de 15 m² de la Méditerranée à l'époque archaïque, de reproductions d'ancres lithiques et d'amphores de l'époque et même d’écrans de télévision permettant de visualiser un certain nombre d’éléments, elle met en lumière la place de la Corse dans ce contexte.
Des conférences bilingues
Les deux conférences, données à l’amphithéâtre par Jean Castela et Flavio Enei, ont formé le second temps fort de cette journée. Le premier s’est attaché, en français, à repositionner la Corse dans la Méditerranée antique et à montrer la place importante qu’elle occupait, alors, dans les échanges maritimes, notamment pendant la période étrusque (cf interview à-venir). Le second a donné, en italien, des indications sur les techniques utilisées dans la navigation antique, abordant la question de la coque, des infiltrations d’eau dans les navires…
Deux langues d’intervention qui ne sont pas neutres puisque cette manifestation s’adresse, plus particulièrement à la section italien du lycée. « Cette manifestation s’inscrit dans le champ pédagogique de la section européenne tout en l’élargissant et en l’enrichissant. Au-delà du cursus habituel de cette section qui se caractérise par des activités supplémentaires en langue, notamment en langue italienne, nous avons voulu créer un évènement afin que les élèves entendent une conférence en italien. Notre objectif, ensuite, est de les emmener visiter le musée italien dans le cadre d’échanges que nous essayons de mettre en place », indique Vincent Andriuzzi.
Des échanges italo-corses
Cette journée sur la navigation antique n’est, en fait, qu’un point d’orgue de l’ambition du lycée à élargir et pérenniser son ouverture méditerranéenne, notamment, par la mise en place d’échanges avec des lycées italiens dans des séjours d’immersion tant pour les professeurs que pour les élèves. « Nous avons créé des échanges avec nos homologues italiens au niveau de la classe de seconde, notamment avec le lycée d’Arcidosso dans la province de Grossetto. Nos élèves seront reçus en décembre dans les familles d’élèves italiens qui, eux, viendront à Bastia au printemps prochain. Pour la classe de 1ère, nous avons un projet de plus grande envergure programmé sur deux ans. D’abord, nous ferons un court séjour de 48 heures à Florence pour visiter la Galerie des Offices et, surtout, montrer le tableau de Leonard de Vinci sur l’Annonciation. En classe de mathématiques, je fais travailler les élèves, à partir de ce tableau, sur le nombre d’or qui est au programme et qui permet des activités numériques, géométriques, de la programmation sur ordinateur… Cette transversalité sur les autres disciplines est pédagogiquement très intéressante », poursuit Vincent Andriuzzi.
Suivront, également, des échanges déjà programmés avec d’autres lycées italiens et, peut-être, d’autres rencontres et échanges que la section européenne tente de mettre en œuvre. Avec l’idée, qui tend à gagner tous les niveaux de la société insulaire, qu’aujourd’hui, comme hier, c’est, d’abord, dans son propre espace méditerranéen que la Corse doit se définir, s’épanouir et se développer.
N.M.
A suivre : interview de Jean Castela.
Une opportunité pédagogique
Cette concomitance de date n’est pas due au hasard. « Nous avons fait coïncider cette journée au lycée Giocante avec la tenue du colloque de la Société des Sciences historiques et naturelles pour profiter de la venue de Flavio Enei, archéologue et directeur du Museo del mare e della navigazione antica, situé à Santa Marinella en Italie. Il a fait une intervention en italien au colloque, jeudi, et, devant les élèves, vendredi matin », précise Jean Castela, professeur d’histoire-géographie à l'Université de Corse, responsable de la filière Guide-interprète et membre de l'INEACEM, un des chefs d’orchestre de cette journée.
Une opportunité d’autant plus intéressante à saisir que le thème de la navigation antique est au programme de la section européenne, coordonnée par Marie-Paule Giuseppi, professeur d’italien. « Au travers des relations de partenariat que nous avons nouées avec le Parc Galea, nous avons vu qu’il était possible et intéressant de créer un événement autour de cette thématique », ajoute Vincent Andriuzzi, professeur de mathématiques, membre de l’équipe pédagogique et animateur de la manifestation.
Un partenariat et une exposition
La journée a, d’ailleurs, débuté par la signature d’un partenariat entre le lycée Giocante et le Parc Galea dont l’objectif est de faire découvrir aux élèves le patrimoine naturel, culturel et humain de la Corse en le resituant dans l’aire méditerranéenne et en l’ouvrant sur le monde à travers le prisme de l’histoire, de la géographie, des sciences, des langues, de l’économie et des arts. Ceci, par le biais de sorties éducatives, de séminaires, de cycles de conférences, d’expositions et d’interventions en classe.
Le partenariat s’est déjà concrétisé par l’organisation d’une exposition sur la navigation antique qui fut l’un des points forts de cette journée. Montée grâce à l’aide du Parc Galea et de l’INEACEM, elle s’est installée dans le hall et l’auditorium du lycée pour une semaine. Elle a été, durant la journée de vendredi, animée et commentée par des étudiants guides-interprètes de l'université de Corse qui effectuait, ainsi, un stage in situ dans le cadre de leur cursus.
Démocratiser la culture
« L’idée principale du Parc Galea est de démocratiser la culture. Sur des thèmes culturels propres à la Corse, ouverts sur la Méditerranée ou sur le monde, nous avons pour vocation d’intéresser tous les publics. Autant il est important de les faire venir sur place au Parc pendant les mois d’ouverture, autant il est crucial d’exporter les expositions vers un public in situ. L’exposition présentée au lycée Giocante de Casabianca a, chez nous, une salle dédiée : Les Etrusques, les Romains, les Phéniciens et la mer. Le but était de la dupliquer et de l’amener au milieu des lycéens, c’est-à-dire au cœur du système pédagogique. Nous nous sommes donnés les moyens de la dédoubler avec l’INEACEM, qui est la cheville ouvrière de ce type de travail », explique Fabrice Fenouillères, directeur du Parc Galea.
L’exposition, qui a déjà tourné dans l’île et même sur le continent, sert de support aux professeurs d’histoire-géographie ou d’autres disciplines qui peuvent, ainsi, venir travailler dans le hall avec leurs élèves. Constituée de panneaux didactiques, de diaporamas, de cartes murales de 15 m² de la Méditerranée à l'époque archaïque, de reproductions d'ancres lithiques et d'amphores de l'époque et même d’écrans de télévision permettant de visualiser un certain nombre d’éléments, elle met en lumière la place de la Corse dans ce contexte.
Des conférences bilingues
Les deux conférences, données à l’amphithéâtre par Jean Castela et Flavio Enei, ont formé le second temps fort de cette journée. Le premier s’est attaché, en français, à repositionner la Corse dans la Méditerranée antique et à montrer la place importante qu’elle occupait, alors, dans les échanges maritimes, notamment pendant la période étrusque (cf interview à-venir). Le second a donné, en italien, des indications sur les techniques utilisées dans la navigation antique, abordant la question de la coque, des infiltrations d’eau dans les navires…
Deux langues d’intervention qui ne sont pas neutres puisque cette manifestation s’adresse, plus particulièrement à la section italien du lycée. « Cette manifestation s’inscrit dans le champ pédagogique de la section européenne tout en l’élargissant et en l’enrichissant. Au-delà du cursus habituel de cette section qui se caractérise par des activités supplémentaires en langue, notamment en langue italienne, nous avons voulu créer un évènement afin que les élèves entendent une conférence en italien. Notre objectif, ensuite, est de les emmener visiter le musée italien dans le cadre d’échanges que nous essayons de mettre en place », indique Vincent Andriuzzi.
Des échanges italo-corses
Cette journée sur la navigation antique n’est, en fait, qu’un point d’orgue de l’ambition du lycée à élargir et pérenniser son ouverture méditerranéenne, notamment, par la mise en place d’échanges avec des lycées italiens dans des séjours d’immersion tant pour les professeurs que pour les élèves. « Nous avons créé des échanges avec nos homologues italiens au niveau de la classe de seconde, notamment avec le lycée d’Arcidosso dans la province de Grossetto. Nos élèves seront reçus en décembre dans les familles d’élèves italiens qui, eux, viendront à Bastia au printemps prochain. Pour la classe de 1ère, nous avons un projet de plus grande envergure programmé sur deux ans. D’abord, nous ferons un court séjour de 48 heures à Florence pour visiter la Galerie des Offices et, surtout, montrer le tableau de Leonard de Vinci sur l’Annonciation. En classe de mathématiques, je fais travailler les élèves, à partir de ce tableau, sur le nombre d’or qui est au programme et qui permet des activités numériques, géométriques, de la programmation sur ordinateur… Cette transversalité sur les autres disciplines est pédagogiquement très intéressante », poursuit Vincent Andriuzzi.
Suivront, également, des échanges déjà programmés avec d’autres lycées italiens et, peut-être, d’autres rencontres et échanges que la section européenne tente de mettre en œuvre. Avec l’idée, qui tend à gagner tous les niveaux de la société insulaire, qu’aujourd’hui, comme hier, c’est, d’abord, dans son propre espace méditerranéen que la Corse doit se définir, s’épanouir et se développer.
N.M.
A suivre : interview de Jean Castela.