Venus des quatre coins du département, ils ont défilé entre le palais de Justice et la préfecture de Haute-Corse pour protester contre le projet gouvernemental visant notamment la vente de médicaments dans les grandes surfaces.
"Médicaments en grande surface et tu trépasses" pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par le cortège qui a descendu le boulevard Paoli, en reprenant, en chœur, les arguments des manifestants qui ne manquent pas.
D’abord, la délivrance des médicaments qui est très réglementée en France. Il y a une traçabilité, une sécurité de la production à la délivrance.
Et il y a le pharmacien. Le spécialiste celui qui connaît les interactions médicamenteuses et assure au patient des garanties sanitaires.
Un système de pharmacovigilance fonctionne aussi puisque les effets indésirables indiqués par les patients remontent jusqu'aux laboratoires.
Il y a encore un vrai service de proximité qui est créé avec le médecin et le patient. « On connaît les parcours de santé de chacun et seule une pharmacie dispose du dossier pharmaceutique avec les traitements prescrits ».
Avec des médicaments en grande surface qu'adviendra t-il de tout cela ?
Autre argument : la menace de répartition territoriale qui pèse sur les pharmacies insulaires.
Enfin, le pharmacien est actuellement à la fois propriétaire et responsable de son officine. Avec le projet, les investisseurs extérieurs peuvent acquérir une pharmacie.
Pour les pharmaciens cela répond davantage à une logique de profit que de santé. Et tout cela au détriment du patient.
Et ils ne veulent rien entendre du projet gouvernemental.
Ils sont allés le dire, déterminés, aux représentants de l'Etat !