La Brigade d'Interventions Poétiques, très applaudie en fin de spectacle
Pour cette 17 ème édition du Printemps des poètes, initiée par l'association "Une minute de soleil en plus", Marie-Hélène Muraccioli (bibliothécaire) accueillait l'assistance en lisant un texte de Jean-Pierre Siméon (poète, romancier, dramaturge, critique, enseignant), Directeur artistique du Printemps des Poètes depuis 2001. Texte dans lequel Jean-Pierre Siméon définit la poésie ainsi : "Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage."
Jean-François Pietri prenait ensuite la parole pour présenter "L'insurrection poétique" mise à l'honneur cette année. Il citait Vladimir Maïakovski : "Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent". Puis il était rendu hommage à René Char qui a écrit : "Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."
Après cette magnifique introduction, la soirée commençait, s'articulant un peu à la manière d'une symphonie, et comportant cinq mouvements, pendant lesquels étaient récités des poésies en corse, en français, en espagnol, en russe, mais aussi des textes, des chants, des citations. Un espace de parole était accordé au public qui pouvait nous faire découvrir sa production de poèmes.
Jean-François Pietri prenait ensuite la parole pour présenter "L'insurrection poétique" mise à l'honneur cette année. Il citait Vladimir Maïakovski : "Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent". Puis il était rendu hommage à René Char qui a écrit : "Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."
Après cette magnifique introduction, la soirée commençait, s'articulant un peu à la manière d'une symphonie, et comportant cinq mouvements, pendant lesquels étaient récités des poésies en corse, en français, en espagnol, en russe, mais aussi des textes, des chants, des citations. Un espace de parole était accordé au public qui pouvait nous faire découvrir sa production de poèmes.
Au tranchant des mots...:
Après une préface de Léo Ferré, la poésie "Pido la paz y la palabra" de Blas de Otero était déclamée suivie d'un chant "La poesia es un arma" de Gabriel Celaya et Paco Ibanez.
- Au bout de la nuit :
Nous pouvions écouter des poésies, "Rossufocu" de Maria-Anghjula Antonetti, "La plus drôle des créatures" de Nâzim Hikmet, "Carte Postale" de Guillaume Apollinaire, "Le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud; des chansons, "Si je mourais" là-bas (Apollinaire/Ferrat), "Les corbeaux" (Rimbaud/Ferré), "Le déserteur" de Boris Vian; et des textes "17 janvier 91" (début de la guerre du Golfe) de Jean Vasca, et "Je refuse la guerre" de Louis-Ferdinand Céline, extrait de "Voyage au bout de la nuit" :
"Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant
comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a
dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne
pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes
qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraientils
neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui
ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir
ce que je veux : je ne veux plus mourir.
- Mais c'est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n'y a que les
fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger...
- Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les
lâches ! Vous souvenez-vous d'un seul nom par exemple, Lola, d'un de ces
soldats tués pendant la guerre de Cent ans ? ... Avez-vous jamais cherché
à en connaître un seul de ces noms ? ... Non, n'est-ce pas ? ... Vous
n'avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus
inconnus que le dernier atome de ce presse-papiers devant nous, que
votre crotte du matin ... Voyez donc bien qu'ils sont morts pour rien,
Lola ! Pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l'affirme ! La
preuve est faite ! Il n'y a que la vie qui compte. Dans dix mille ans d'ici, je
vous fais le pari que cette guerre, si remarquable qu'elle nous paraisse à
présent, sera complètement oubliée... A peine si une douzaine d'érudits se
chamailleront encore par-ci, par-là, à son occasion et à propos des dates
des principales hécatombes dont elle fut illustrée... C'est tout ce que les
hommes ont réussi jusqu'ici à trouver de mémorable au sujet les uns des
autres à quelques siècles, à quelques années et même à quelques heures
de distance... Je ne crois pas à l'avenir, Lola..."
(Voyage au bout de la nuit - Celine)
François Marchisio n'avait pas manqué d'intervenir en glissant quelques citations :
- "Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne", Woody Allen
- "Il ne faut pas désespérer les imbéciles, avec un peu d'entraînement on peut en faire des militaires", Pierre Desproges
En cette fin de première partie la parole était donnée à deux poètes amateurs :
- De et par Georges Azzopardi, "Qui a le droit?"
- De Xavier Acquaviva, "Prima d'avviatti"
A corps et à cœurs
Poésies : "Verdenatura" de Maria-Anghjula Antonetti, "D'où me vient la tendresse" de Marina Tsvetaïeva, "Danseuse" de Raoul Locatelli, "Venir" de Raoul Locatelli, "Je suis comme je suis" de Jacques Prévert, "La rue" d'Antonin Artaud.
Chants : "La tendresse" (Noël Roux/Hubert Giraud), "Marizibill" (Apollinaire/Ferré), "Je vous aime" de Jean Ferrat :
"Pour ce rien cet impondérable
Qui fait qu'on croit à l'incroyable
Au premier regard échangé
Pour cet instant de trouble étrange
Où l'on entend rire les anges
Avant même de se toucher
Pour cette robe que l'on frôle
Ce châle quittant vos épaules
En haut des marches d'escalier
Je vous aime
Je vous aime"
(...)
(Jean Ferrat)
Deux citations
- "L'amour... il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font. A partir de quoi il m'apparaît urgent de me taire.", Pierre Desproges
- "Je me souviens très bien de la première fois où j'ai fait l'amour. J'ai encore le reçu.", Groucho Marx
Bruits de bottes
Poésies : "Negrunotte" de Maria-Anghjula Antonetti, "Requiem" d'Anna Akhmatova, "En cinq lignes" de Nazîm Hikmet, "Quale so" de Norbert Paganelli, "El monte y el rio" de Pablo Neruda, "Les doigts du poète" de Raoul Locatelli (écrit dans les semaines qui ont suivi le coup d'état du 11 septembre 1973 au Chili).
Chants : "La vérité" de Guy Béart, "Camarade Chili" de Jean-Max Brua (écrit dans les jours qui ont suivi le coup d'état au Chili en 1973), "Requiem pour n'importe qui" de Georges Moustaki :
"Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Un enfant de l'Andalousie
Ou un frère du soldat Schveik.
Il est mort, la guerre est finie.
On lui fait des funérailles,
Chacun retourne à son travail.
Il est mort et je suis en vie.
Il est mort comme un feu de paille,
ça s'est passé très loin d'ici.
C'est loin l'Afrique et loin l'Asie,
Des mercenaires et ses G.I.
Il est mort de n'avoir su vivre
Quand il fallait vivre à genoux,
Noyé de sang, noyé de boue.
La mort enfin l'a rendu libre.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Le frère de Théodoraki,
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Le frère de Théodoraki,
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort, pitié pour ses cendres.
Ce n'est ni l'heure ni l'endroit
Pour demander des comptes à rendre,
Mais les mots viennent malgré moi."
(Georges Moustaki)
Deux citations :
- "Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse.", Woody Allen
- "Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin.", Pierre Dac
Deux invités parmi le public :
- Par Martine Pietri, en français et en russe, "La table" de Robert Rojdestvenski
- De et par Melisa Ortali, "Chemin de mon enfance"
Demain peut-être...:
Poésies : "Azurchinu" de Maria-Anghjula Antonetti, "Rebelle" d'Andrée Chedid, "A tous les repas" de René Char, "Dà è piddà" de Norbert Paganelli, "Retrouver le goût de l'utopie" de Raoul Locatelli, "24 septembre 1945" de Nâzim Hikmet :
"Le plus beau des océans
Est celui que l’on n’a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
N’a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
Sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
Sont ceux que je ne t’ai pas encore dits.
Que c’est beau de penser à toi :
A travers les rumeurs de mort et de victoire
En prison
Alors que j’ai passé la quarantaine…
Que c’est beau de penser à toi :
Ta main oublié sur un tissu bleu
Et dans tes cheveux
La fière douceur de ma terre bien-aimé d’Istanbul…
C’est comme un second être en moi
Que le bonheur de t’aimer…
Le parfum de la feuille de géranium au bout de tes doigts,
Une quiétude ensoleillée
Et l’invite de la chair :
Striée d’écarlate
L’obscurité
Chaude
Dense…"
(Nâzim Hikmet)
Chants : "Noël" (Luc Bérimont/Ferré) pour célébrer le 100 ème anniversaire de la naissance de Luc Bérimont, "Un jour un jour" 'Aragon/Ferrat), "Voilà" (Nâzim Hikmet/Claude Réva), "Nous sommes deux, nous sommes trois..." (Mikis Theodorakis/G. Moustaki)
Une citation
- "Le bonheur date de la plus haute antiquité. Il est quand même tout neuf car il a peu servi.", Alexandre Vialatte.
La Brigade d'Interventions Poétiques et les poètes invités ont été très applaudis, cette belle soirée ayant permis aux spectateurs d'entendre des poésies, textes ou chansons connus, mais aussi de faire de très belles découvertes. Une soirée qui se voulait assez sérieuse puisqu'elle prônait l'insurrection poétique, mais qui a su véhiculer beaucoup d'émotions, de bonne humeur et aussi fait sourire.
A l'issue de cette savoureuse soirée toute l'assemblée s'est retrouvée devant un sympathique verre de l'amitié.
Après une préface de Léo Ferré, la poésie "Pido la paz y la palabra" de Blas de Otero était déclamée suivie d'un chant "La poesia es un arma" de Gabriel Celaya et Paco Ibanez.
- Au bout de la nuit :
Nous pouvions écouter des poésies, "Rossufocu" de Maria-Anghjula Antonetti, "La plus drôle des créatures" de Nâzim Hikmet, "Carte Postale" de Guillaume Apollinaire, "Le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud; des chansons, "Si je mourais" là-bas (Apollinaire/Ferrat), "Les corbeaux" (Rimbaud/Ferré), "Le déserteur" de Boris Vian; et des textes "17 janvier 91" (début de la guerre du Golfe) de Jean Vasca, et "Je refuse la guerre" de Louis-Ferdinand Céline, extrait de "Voyage au bout de la nuit" :
"Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant
comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a
dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne
pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes
qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraientils
neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui
ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir
ce que je veux : je ne veux plus mourir.
- Mais c'est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n'y a que les
fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger...
- Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les
lâches ! Vous souvenez-vous d'un seul nom par exemple, Lola, d'un de ces
soldats tués pendant la guerre de Cent ans ? ... Avez-vous jamais cherché
à en connaître un seul de ces noms ? ... Non, n'est-ce pas ? ... Vous
n'avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus
inconnus que le dernier atome de ce presse-papiers devant nous, que
votre crotte du matin ... Voyez donc bien qu'ils sont morts pour rien,
Lola ! Pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l'affirme ! La
preuve est faite ! Il n'y a que la vie qui compte. Dans dix mille ans d'ici, je
vous fais le pari que cette guerre, si remarquable qu'elle nous paraisse à
présent, sera complètement oubliée... A peine si une douzaine d'érudits se
chamailleront encore par-ci, par-là, à son occasion et à propos des dates
des principales hécatombes dont elle fut illustrée... C'est tout ce que les
hommes ont réussi jusqu'ici à trouver de mémorable au sujet les uns des
autres à quelques siècles, à quelques années et même à quelques heures
de distance... Je ne crois pas à l'avenir, Lola..."
(Voyage au bout de la nuit - Celine)
François Marchisio n'avait pas manqué d'intervenir en glissant quelques citations :
- "Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne", Woody Allen
- "Il ne faut pas désespérer les imbéciles, avec un peu d'entraînement on peut en faire des militaires", Pierre Desproges
En cette fin de première partie la parole était donnée à deux poètes amateurs :
- De et par Georges Azzopardi, "Qui a le droit?"
- De Xavier Acquaviva, "Prima d'avviatti"
A corps et à cœurs
Poésies : "Verdenatura" de Maria-Anghjula Antonetti, "D'où me vient la tendresse" de Marina Tsvetaïeva, "Danseuse" de Raoul Locatelli, "Venir" de Raoul Locatelli, "Je suis comme je suis" de Jacques Prévert, "La rue" d'Antonin Artaud.
Chants : "La tendresse" (Noël Roux/Hubert Giraud), "Marizibill" (Apollinaire/Ferré), "Je vous aime" de Jean Ferrat :
"Pour ce rien cet impondérable
Qui fait qu'on croit à l'incroyable
Au premier regard échangé
Pour cet instant de trouble étrange
Où l'on entend rire les anges
Avant même de se toucher
Pour cette robe que l'on frôle
Ce châle quittant vos épaules
En haut des marches d'escalier
Je vous aime
Je vous aime"
(...)
(Jean Ferrat)
Deux citations
- "L'amour... il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font. A partir de quoi il m'apparaît urgent de me taire.", Pierre Desproges
- "Je me souviens très bien de la première fois où j'ai fait l'amour. J'ai encore le reçu.", Groucho Marx
Bruits de bottes
Poésies : "Negrunotte" de Maria-Anghjula Antonetti, "Requiem" d'Anna Akhmatova, "En cinq lignes" de Nazîm Hikmet, "Quale so" de Norbert Paganelli, "El monte y el rio" de Pablo Neruda, "Les doigts du poète" de Raoul Locatelli (écrit dans les semaines qui ont suivi le coup d'état du 11 septembre 1973 au Chili).
Chants : "La vérité" de Guy Béart, "Camarade Chili" de Jean-Max Brua (écrit dans les jours qui ont suivi le coup d'état au Chili en 1973), "Requiem pour n'importe qui" de Georges Moustaki :
"Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Un enfant de l'Andalousie
Ou un frère du soldat Schveik.
Il est mort, la guerre est finie.
On lui fait des funérailles,
Chacun retourne à son travail.
Il est mort et je suis en vie.
Il est mort comme un feu de paille,
ça s'est passé très loin d'ici.
C'est loin l'Afrique et loin l'Asie,
Des mercenaires et ses G.I.
Il est mort de n'avoir su vivre
Quand il fallait vivre à genoux,
Noyé de sang, noyé de boue.
La mort enfin l'a rendu libre.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Le frère de Théodoraki,
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort comme du bois sec.
Ça pouvait être n'importe qui,
Le frère de Théodoraki,
Un enfant de Zorba le Grec.
Il est mort, je suis en exil
Et je meurs un peu avec lui,
Chaque fois que tombe la nuit
Sur le soleil du mois d'avril.
Il est mort, pitié pour ses cendres.
Ce n'est ni l'heure ni l'endroit
Pour demander des comptes à rendre,
Mais les mots viennent malgré moi."
(Georges Moustaki)
Deux citations :
- "Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse.", Woody Allen
- "Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin.", Pierre Dac
Deux invités parmi le public :
- Par Martine Pietri, en français et en russe, "La table" de Robert Rojdestvenski
- De et par Melisa Ortali, "Chemin de mon enfance"
Demain peut-être...:
Poésies : "Azurchinu" de Maria-Anghjula Antonetti, "Rebelle" d'Andrée Chedid, "A tous les repas" de René Char, "Dà è piddà" de Norbert Paganelli, "Retrouver le goût de l'utopie" de Raoul Locatelli, "24 septembre 1945" de Nâzim Hikmet :
"Le plus beau des océans
Est celui que l’on n’a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
N’a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
Sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
Sont ceux que je ne t’ai pas encore dits.
Que c’est beau de penser à toi :
A travers les rumeurs de mort et de victoire
En prison
Alors que j’ai passé la quarantaine…
Que c’est beau de penser à toi :
Ta main oublié sur un tissu bleu
Et dans tes cheveux
La fière douceur de ma terre bien-aimé d’Istanbul…
C’est comme un second être en moi
Que le bonheur de t’aimer…
Le parfum de la feuille de géranium au bout de tes doigts,
Une quiétude ensoleillée
Et l’invite de la chair :
Striée d’écarlate
L’obscurité
Chaude
Dense…"
(Nâzim Hikmet)
Chants : "Noël" (Luc Bérimont/Ferré) pour célébrer le 100 ème anniversaire de la naissance de Luc Bérimont, "Un jour un jour" 'Aragon/Ferrat), "Voilà" (Nâzim Hikmet/Claude Réva), "Nous sommes deux, nous sommes trois..." (Mikis Theodorakis/G. Moustaki)
Une citation
- "Le bonheur date de la plus haute antiquité. Il est quand même tout neuf car il a peu servi.", Alexandre Vialatte.
La Brigade d'Interventions Poétiques et les poètes invités ont été très applaudis, cette belle soirée ayant permis aux spectateurs d'entendre des poésies, textes ou chansons connus, mais aussi de faire de très belles découvertes. Une soirée qui se voulait assez sérieuse puisqu'elle prônait l'insurrection poétique, mais qui a su véhiculer beaucoup d'émotions, de bonne humeur et aussi fait sourire.
A l'issue de cette savoureuse soirée toute l'assemblée s'est retrouvée devant un sympathique verre de l'amitié.