Lucia et Elisabeth Gillio, André Casabianca et René Rossi, fondateur de l'association culturelle "Bastia Citadelle"
L’histoire des Gillio en Corse commence avec Joseph, né en 1814 dans le Piémont à Suza. Après avoir été relieur, puis bouquiniste à Turin de 1834 à 1839, il devient peintre ornemaniste et séjourne à Nice quelque temps. En 1840, il arrive à Bastia où il ouvre la première bouquinerie. Il exercera en parallèle le métier de peintre décorateur jusqu’à sa mort en 1891. En 1847, il épouse une Bastiaise, Marie-Madeleine Siri, avec qui il a deux fils Jean-Baptiste et Roch. Dès leur adolescence, les enfants Gillio sont attirés par le dessin et la peinture. Ils aident leur père dans son métier de décorateur.
Jean-Baptiste, né à Bastia en 1851 et mort en 1932, travaille avec Malfanti, petit maître italien qui séjourne dans la ville. Il apprend avec lui tous les secrets du trompe-l’œil. Il peint la voûte centrale de l’église Saint-Jean-Baptiste et décore le rideau du théâtre de Bastia, inauguré en 1879. Il sera aussi sollicité pour peindre de nombreux décors d’intérieur dans des appartements privés : par exemple la maison Bronzini de Caraffa, rue Droite à Bastia. Il travaille beaucoup à Bastia, dans le Cap Corse, en Balagne et à Ajaccio. Il a contribué à décorer avec ses trompe-l’œil les beaux appartements et villas de la bourgeoisie corse. Beaucoup de ces décors sont toujours visibles. Il pratique la peinture de chevalet quand il en a le temps. Seul le public bastiais a pu voir ses tableaux (exposition artistique bastiaise en 1900). Il ne consentira jamais à exposer sur le continent, ni à quitter l’île, ne serait-ce que pour un voyage.
Quant à Albert Gillio, il est né à Bastia le 6 janvier 1892 et y est mort le 4 août 1964. Il est le fils de Jean-Baptiste et de Julie Poggi, qui exerçait le métier de couturière. Enfant, il commence à dessiner d’après les modèles de son père et il l’accompagne sur les chantiers. Il a 21 ans quand éclate la Grande Guerre. Il revient en Corse en 1918 décoré de la Croix de Guerre. En 1921, la ville de Bastia fait de lui l’un des derniers bénéficiaires du legs Sisco. II passera trois ans à l’Institut des Beaux-Arts de Rome. Il s'inscrit également à l'Ecole Libre du Nu, puis à la « Regia Accademia di belli Arti ». En 1930, à Nice, il participe à la rénovation des Galeries Lafayette.A son retour à Bastia, il installe son atelier au 15 Quai Sud, devenu récemment le quai Albert Gillio . Il travaille à la fois à sa peinture de chevalet et sur des décors muraux et fonde en 1934, à Bastia, une école de peinture, dessin et arts décoratifs.
Jusqu’au début des années 50, il y a encore du travail pour les peintres décorateurs. Albert Gillio peint la nef de l’église de Rogliano (1934) et celle de l’église de Pero-Casevecchie (1947). Il restaure également les décors de l’église Saint-Jean-Baptiste, au-dessus du Vieux Port et ceux de la cathédrale de Bastia. On lui confie l’embellissement des prestigieuses villas et des appartements privés. Il intervient également au château de Malaspina à Belgodère. Il décore le palais Cardo, grand immeuble résidentiel de Bastia construit en 1936. Il décore aussi en partie le palais saint Roch à Centuri. Symbole de la réussite économique et sociale de son commanditaire, cette demeure bâtie en 1869 et inspirée des modèles néo-classiques des villas toscanes, est caractéristique d'une architecture ostentatoire et décorative. L’entreprise Mattei lui commande aussi une grande partie de ses publicités murales de l’époque.
En 1933, il est remarqué par des journalistes d’une revue parisienne « Minerve ». Ils organisent une exposition et lui réclament un « Vieux Port » de Bastia. « Un peintre hier inconnu vient de surgir de son île splendide » (Minerve, 19 juin 1933). Le public bastiais s’intéresse et apprécie de plus en plus sa peinture de chevalet. Il peindra environ plusieurs centaines de tableaux. Son thème privilégié : le Vieux Port de Bastia qu’il a peint sous toutes les lumières. On note aussi qu’il reste grâce à ses tableaux un témoin privilégié du Bastia des années 40, 50 et 60. Quelques-unes de ses toiles sont exposées au musée de Bastia, en attendant on l’espère, une grande exposition que l’artiste mérite.
Cette conférence de jeudi suivie d’une mini-exposition a été conçue et réalisée par l’artiste peintre André Casabianca, membre de l’association « Bastia citadelle ». Cette association, présidée par Maurice Bovo, qui regroupe déjà une cinquantaine d’adhérents, souhaite développer et animer le quartier de la citadelle de Bastia tout au long de l’année par le biais de la culture. « L’association est ouverte à tout le monde » souligne René Rossi. « On a en projet conférences et expositions sur l’art, animations musicales ou culinaires, intégrant les habitants du quartier et ouvertes aux acteurs locaux. Des appels à candidatures vont être lancés pour faire venir des artistes insulaires, mais aussi étrangers ».
CNI était présent à la galerie « Le perchoir » lors de cet évènement, jeudi.
* Association « Bastia citadelle » : « Le perchoir », citadelle de Bastia : 06.88.64.23.07
Renerossi2b@icloud.com
Jean-Baptiste, né à Bastia en 1851 et mort en 1932, travaille avec Malfanti, petit maître italien qui séjourne dans la ville. Il apprend avec lui tous les secrets du trompe-l’œil. Il peint la voûte centrale de l’église Saint-Jean-Baptiste et décore le rideau du théâtre de Bastia, inauguré en 1879. Il sera aussi sollicité pour peindre de nombreux décors d’intérieur dans des appartements privés : par exemple la maison Bronzini de Caraffa, rue Droite à Bastia. Il travaille beaucoup à Bastia, dans le Cap Corse, en Balagne et à Ajaccio. Il a contribué à décorer avec ses trompe-l’œil les beaux appartements et villas de la bourgeoisie corse. Beaucoup de ces décors sont toujours visibles. Il pratique la peinture de chevalet quand il en a le temps. Seul le public bastiais a pu voir ses tableaux (exposition artistique bastiaise en 1900). Il ne consentira jamais à exposer sur le continent, ni à quitter l’île, ne serait-ce que pour un voyage.
Quant à Albert Gillio, il est né à Bastia le 6 janvier 1892 et y est mort le 4 août 1964. Il est le fils de Jean-Baptiste et de Julie Poggi, qui exerçait le métier de couturière. Enfant, il commence à dessiner d’après les modèles de son père et il l’accompagne sur les chantiers. Il a 21 ans quand éclate la Grande Guerre. Il revient en Corse en 1918 décoré de la Croix de Guerre. En 1921, la ville de Bastia fait de lui l’un des derniers bénéficiaires du legs Sisco. II passera trois ans à l’Institut des Beaux-Arts de Rome. Il s'inscrit également à l'Ecole Libre du Nu, puis à la « Regia Accademia di belli Arti ». En 1930, à Nice, il participe à la rénovation des Galeries Lafayette.A son retour à Bastia, il installe son atelier au 15 Quai Sud, devenu récemment le quai Albert Gillio . Il travaille à la fois à sa peinture de chevalet et sur des décors muraux et fonde en 1934, à Bastia, une école de peinture, dessin et arts décoratifs.
Jusqu’au début des années 50, il y a encore du travail pour les peintres décorateurs. Albert Gillio peint la nef de l’église de Rogliano (1934) et celle de l’église de Pero-Casevecchie (1947). Il restaure également les décors de l’église Saint-Jean-Baptiste, au-dessus du Vieux Port et ceux de la cathédrale de Bastia. On lui confie l’embellissement des prestigieuses villas et des appartements privés. Il intervient également au château de Malaspina à Belgodère. Il décore le palais Cardo, grand immeuble résidentiel de Bastia construit en 1936. Il décore aussi en partie le palais saint Roch à Centuri. Symbole de la réussite économique et sociale de son commanditaire, cette demeure bâtie en 1869 et inspirée des modèles néo-classiques des villas toscanes, est caractéristique d'une architecture ostentatoire et décorative. L’entreprise Mattei lui commande aussi une grande partie de ses publicités murales de l’époque.
En 1933, il est remarqué par des journalistes d’une revue parisienne « Minerve ». Ils organisent une exposition et lui réclament un « Vieux Port » de Bastia. « Un peintre hier inconnu vient de surgir de son île splendide » (Minerve, 19 juin 1933). Le public bastiais s’intéresse et apprécie de plus en plus sa peinture de chevalet. Il peindra environ plusieurs centaines de tableaux. Son thème privilégié : le Vieux Port de Bastia qu’il a peint sous toutes les lumières. On note aussi qu’il reste grâce à ses tableaux un témoin privilégié du Bastia des années 40, 50 et 60. Quelques-unes de ses toiles sont exposées au musée de Bastia, en attendant on l’espère, une grande exposition que l’artiste mérite.
Cette conférence de jeudi suivie d’une mini-exposition a été conçue et réalisée par l’artiste peintre André Casabianca, membre de l’association « Bastia citadelle ». Cette association, présidée par Maurice Bovo, qui regroupe déjà une cinquantaine d’adhérents, souhaite développer et animer le quartier de la citadelle de Bastia tout au long de l’année par le biais de la culture. « L’association est ouverte à tout le monde » souligne René Rossi. « On a en projet conférences et expositions sur l’art, animations musicales ou culinaires, intégrant les habitants du quartier et ouvertes aux acteurs locaux. Des appels à candidatures vont être lancés pour faire venir des artistes insulaires, mais aussi étrangers ».
CNI était présent à la galerie « Le perchoir » lors de cet évènement, jeudi.
* Association « Bastia citadelle » : « Le perchoir », citadelle de Bastia : 06.88.64.23.07
Renerossi2b@icloud.com