Il aura fallu plus de 50 ans pour que soit enfin reconnue la responsabilité de l’Etat français dans la déportation de milliers de Juifs. Ce fut par la voix du Président Jacques Chirac dans une allocution prononcée le 16 juillet 1995 devant le monument qui commémore la rafle du 'Vél. d’Hiv'.
« Ces heures noires, déclarait-il, souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français. Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.(…) La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »