Le mode de la conversation avait été choisi pour introduire cette problématique "Etre mère", lors de cette rencontre bastiaise qui s'est faite en préambule des 44e journées de l'école de la cause freudienne, qui se tiendront à Paris les 15 et 16 novembre 2014 au Palais des Congrès.
Jean-Pierre Denis nous a présenté en tout premier lieu le livre d'Alessandra Sublet. Son cas, reviendra dans les discussions, servant de lien à la conversation. Alessandra Sublet, star du petit écran, qui est une battante, qui a la niaque, et qui voulait accoucher comme dans les films... sauf que de la réalité à la fiction il y a un fossé!
" A bien y réfléchir, je pense que mon baby blues a commencé avant même la naissance de ma fille. Devant un étalage de pommes, très exactement. A un moment, tu ne sais pas pourquoi, tu commences à ta prendre la tête pour des trucs complètement débiles. Ce jour-là, on était au supermarché et mon homme n'avait pas choisi les bonnes pommes. Et je me suis mise à pleurer comme une Madeleine.
Mais après l'accouchement, en retrouvant le sommeil et ma ligne, enfin familiarisée avec les gestes et toute cette logistique compliquée de la parfaite jeune maman, je pensais le baby blues chassé à jamais. Je me disais que voilà, ça avait été un moment difficile à passer et qu'à présent, j'allais à nouveau croquer la vie à pleines dents. Tu parles!" A. S.
C'est le récit qu'Alessandra Sublet a écrit "A l'usage de toutes celles qui, comme moi, n'ont pas été prévenues..."
Malgré son caractère fort, sa maternité lui fait traverser une période difficile. Lorsqu'on devient mère on devient une étrangère à soi. Cela induit un phénomène animal : la naissance de l'enfant entraîne un risque de basculement pour la mère, qui éprouve au mieux une légère dépression mais qui peut aussi sombrer dans le baby blues.
L'écriture de ce livre lui a sans doute permis de se retrouver. Ce récit a été pour elle une façon de se refaire une image.
Jean-Pierre Denis nous a présenté en tout premier lieu le livre d'Alessandra Sublet. Son cas, reviendra dans les discussions, servant de lien à la conversation. Alessandra Sublet, star du petit écran, qui est une battante, qui a la niaque, et qui voulait accoucher comme dans les films... sauf que de la réalité à la fiction il y a un fossé!
" A bien y réfléchir, je pense que mon baby blues a commencé avant même la naissance de ma fille. Devant un étalage de pommes, très exactement. A un moment, tu ne sais pas pourquoi, tu commences à ta prendre la tête pour des trucs complètement débiles. Ce jour-là, on était au supermarché et mon homme n'avait pas choisi les bonnes pommes. Et je me suis mise à pleurer comme une Madeleine.
Mais après l'accouchement, en retrouvant le sommeil et ma ligne, enfin familiarisée avec les gestes et toute cette logistique compliquée de la parfaite jeune maman, je pensais le baby blues chassé à jamais. Je me disais que voilà, ça avait été un moment difficile à passer et qu'à présent, j'allais à nouveau croquer la vie à pleines dents. Tu parles!" A. S.
C'est le récit qu'Alessandra Sublet a écrit "A l'usage de toutes celles qui, comme moi, n'ont pas été prévenues..."
Malgré son caractère fort, sa maternité lui fait traverser une période difficile. Lorsqu'on devient mère on devient une étrangère à soi. Cela induit un phénomène animal : la naissance de l'enfant entraîne un risque de basculement pour la mère, qui éprouve au mieux une légère dépression mais qui peut aussi sombrer dans le baby blues.
L'écriture de ce livre lui a sans doute permis de se retrouver. Ce récit a été pour elle une façon de se refaire une image.
"www.maman-blues.fr" par Marie Josée Raybau
Il s'agit d'un site internet qui a été créé par deux femmes qui avaient vécu une douloureuse épreuve de maternité. C'est un site non médical de soutien, d'écoute et de conseils dans le cadre de la difficulté maternelle.
L'objectif de ce site est de donner du sens à l'insécurité. Les difficultés maternelles ne sont pas systématiquement psychologiques. Il y a un hiatus entre le désir d'enfant et le fait de devenir mère.
Il y a opposition entre deux écoles :
- le discours naturaliste qui tend à prouver que la maternité est affaire de nature, réglée par l'instinct.
- le discours culturaliste, qui dit que la maternité varie selon les cultures.
Un ouvrage collectif "Tremblements de mères" a été rédigé à partir des témoignages déposés sur ce site. Tremblement de mères lève le voile sur ces « accidents de maternité », qui touchent chaque année des milliers de femmes, des milliers d’enfants. Ces femmes racontent que mettre un enfant au monde ne signifie pas forcément devenir mère. Parfois, une souffrance intense envahit la relation naissante. Ces parcours, bouleversants, mettent en évidence la complexité de ces rendez-vous manqués. C’est l’histoire de chacune qui se noue et se dénoue. C’est aussi l’occasion d’une autre rencontre de soi, jusqu’aux limites de soi.
L'objectif de ce site est de donner du sens à l'insécurité. Les difficultés maternelles ne sont pas systématiquement psychologiques. Il y a un hiatus entre le désir d'enfant et le fait de devenir mère.
Il y a opposition entre deux écoles :
- le discours naturaliste qui tend à prouver que la maternité est affaire de nature, réglée par l'instinct.
- le discours culturaliste, qui dit que la maternité varie selon les cultures.
Un ouvrage collectif "Tremblements de mères" a été rédigé à partir des témoignages déposés sur ce site. Tremblement de mères lève le voile sur ces « accidents de maternité », qui touchent chaque année des milliers de femmes, des milliers d’enfants. Ces femmes racontent que mettre un enfant au monde ne signifie pas forcément devenir mère. Parfois, une souffrance intense envahit la relation naissante. Ces parcours, bouleversants, mettent en évidence la complexité de ces rendez-vous manqués. C’est l’histoire de chacune qui se noue et se dénoue. C’est aussi l’occasion d’une autre rencontre de soi, jusqu’aux limites de soi.
Marie-Rosalie di Giorgio explique qu'il ne suffit pas d'avoir un enfant pour devenir mère. Elle nous présente Aline, qui a une vignette clinique très simple. Il s'agit d'une femme qui veut un enfant et qui fait appel à la science. Elle a recours à la PMA (procréation médicalement assistée) mais c'est un échec. Le désir d'enfant venait d'abord de son conjoint. Elle a alors l'idée qu'elle a en elle quelque chose de monstrueux... Aline a un impératif, elle veut être enceinte. Il faut que ça marche!
Henri Bellone expose le cas de Céline qui suivait une thérapie cognitive pour équilibrer sa vie affective. Elle estime qu'elle a perdu 8 ans dans la construction de son couple. Elle a une liaison avec un collègue qui a 12 ans de plus qu'elle et qui est déjà père d'un enfant. Le désir d'enfant est très fort chez elle mais la médecine doit intervenir. Elle fera 4 essais de PMA qui se solderont pas autant d'échecs. Elle prend contact en Espagne où la grossesse peut avoir lieu, le don d'ovocytes n'a pas posé de problème à Céline. Le bébé qui naîtra sera un enfant de la science.
Freud énonçait "C'est l'enfant qui fait la mère!"
"Etre mère : conte de fée et de science fiction" par Catherine Lacaze-Paule
Catherine Lacaze-Paule relève quelques dates très importantes :
- 1961, création de la pilule aux USA
- 1978, premier bébé éprouvette né par FIV (fécondation in -vitro)
- 2005, Shon premier bébé né de trois mères
- 2007, Israël autorise que le sperme d'un père mort soit utilisé
- 2008, naissances de triplés à Port-Royal, la mère a 59 ans.
Si la science peut, je veux ! Plus rien ne semble impossible. On passe du désir au droit, avec des fécondations hors du corps. La citation "Le père est incertain, mais la mère est certaine" n'est plus vraie. C'est la science qui se penche sur les berceaux à notre époque. Le premier intervenant est l'échographe. La science fiction semble avoir remplacé les contes de fée.
Cependant au 21e siècle la mère "bio" est très tendance et l'on voit un retour à la nature.
Avec le numérique il n'est plus possible aux mères de ne pas savoir comment on agit avec un enfant.
La science évoluant sans cesse, on élimine les filles en Inde ou en Chine pour répondre à un enjeu de civilisation.
Si nous les savons porteurs de maladies, voudrons-nous encore des enfants? (problème des échographes)
Laisserons-nous aux femmes le droit à l'IVG? (interruption volontaire de grossesse)
Après ces interventions très enrichissantes l'assemblée s'est séparée non sans avoir communiqué les prochains rendez-vous de la rentrée, à savoir :
Vendredi 19 Septembre à 18h30 au Centre Culturel Una Volta : Discussion en présence d'Elisabeth Leclerc-Razavet, psychanalyste, autour de son ouvrage "L'inconscient sort de la bouche des enfants"
Samedi 4 Octobre de 10 à 18 heures dans la salle de l'auditorium du Musée de Bastia : Forum "Eclats de Violence, échos du réel"
Autant de questions que nous pouvons nous poser, et pour lesquelles nous n'avons pas encore de réponse.
Henri Bellone expose le cas de Céline qui suivait une thérapie cognitive pour équilibrer sa vie affective. Elle estime qu'elle a perdu 8 ans dans la construction de son couple. Elle a une liaison avec un collègue qui a 12 ans de plus qu'elle et qui est déjà père d'un enfant. Le désir d'enfant est très fort chez elle mais la médecine doit intervenir. Elle fera 4 essais de PMA qui se solderont pas autant d'échecs. Elle prend contact en Espagne où la grossesse peut avoir lieu, le don d'ovocytes n'a pas posé de problème à Céline. Le bébé qui naîtra sera un enfant de la science.
Freud énonçait "C'est l'enfant qui fait la mère!"
"Etre mère : conte de fée et de science fiction" par Catherine Lacaze-Paule
Catherine Lacaze-Paule relève quelques dates très importantes :
- 1961, création de la pilule aux USA
- 1978, premier bébé éprouvette né par FIV (fécondation in -vitro)
- 2005, Shon premier bébé né de trois mères
- 2007, Israël autorise que le sperme d'un père mort soit utilisé
- 2008, naissances de triplés à Port-Royal, la mère a 59 ans.
Si la science peut, je veux ! Plus rien ne semble impossible. On passe du désir au droit, avec des fécondations hors du corps. La citation "Le père est incertain, mais la mère est certaine" n'est plus vraie. C'est la science qui se penche sur les berceaux à notre époque. Le premier intervenant est l'échographe. La science fiction semble avoir remplacé les contes de fée.
Cependant au 21e siècle la mère "bio" est très tendance et l'on voit un retour à la nature.
Avec le numérique il n'est plus possible aux mères de ne pas savoir comment on agit avec un enfant.
La science évoluant sans cesse, on élimine les filles en Inde ou en Chine pour répondre à un enjeu de civilisation.
Si nous les savons porteurs de maladies, voudrons-nous encore des enfants? (problème des échographes)
Laisserons-nous aux femmes le droit à l'IVG? (interruption volontaire de grossesse)
Après ces interventions très enrichissantes l'assemblée s'est séparée non sans avoir communiqué les prochains rendez-vous de la rentrée, à savoir :
Vendredi 19 Septembre à 18h30 au Centre Culturel Una Volta : Discussion en présence d'Elisabeth Leclerc-Razavet, psychanalyste, autour de son ouvrage "L'inconscient sort de la bouche des enfants"
Samedi 4 Octobre de 10 à 18 heures dans la salle de l'auditorium du Musée de Bastia : Forum "Eclats de Violence, échos du réel"
Autant de questions que nous pouvons nous poser, et pour lesquelles nous n'avons pas encore de réponse.