Si ce n’est qu’un épisode de plus dans le feuilleton de l’îlot de la Poste, ce conseil municipal bastiais du 17 décembre 2021 est un épisode majeur. Une fin de saison marquant le début d’une autre : celle de la prise en main par le domaine privé. Pour ce dernier conseil municipal avant Noël, les élus bastiais ont voté et entériné la vente du bâtiment de l’îlot de la Poste à la SAS Antoniotti, un regroupement d’acteurs économiques, pour la somme de 3,2 millions d’euros.
Au programme, un parking souterrain de 300 places, 800 mètres carrés de commerces, 5 000 mètres carrés de bureaux dont ceux de la Poste et de France Télévision, 56 logements dont huit haut de gamme, 42 de standing et six « à prix maîtrisés », et pour finir, un hôtel de 60 chambres avec un espace dédié aux séminaires. Coût de l’opération pour les investisseurs privés : près de 50 millions d’euros.
Au programme, un parking souterrain de 300 places, 800 mètres carrés de commerces, 5 000 mètres carrés de bureaux dont ceux de la Poste et de France Télévision, 56 logements dont huit haut de gamme, 42 de standing et six « à prix maîtrisés », et pour finir, un hôtel de 60 chambres avec un espace dédié aux séminaires. Coût de l’opération pour les investisseurs privés : près de 50 millions d’euros.
Un dossier épineux tout en longueur
L'opposition municipale dénonce un projet "en manque d'ambition". Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Début 2021, la ville avait acheté le bâtiment pour 3,8 millions d’euros. Sur le plan comptable, Bastia perd 600 000 euros dans l’opération. « De l’argent largement récupéré grâce aux taxes générées par la suite », rassure le maire, Pierre Savelli en annonçant combler le manque à gagner avec 1 186 000 euros de redevance d’occupation du domaine public et de taxe d’aménagement.
Côté calendrier, si le feuilleton dure depuis 2016, date de la préemption de l’Office foncier de la Corse en lieu et place de la mairie de Bastia, il devrait connaître une fin, heureuse ou non, à l’horizon 2026, « en fin de mandature », précise Pierre Savelli, et passer par plusieurs phases importantes dont l’instruction et l’obtention des permis de construire.
Près de 10 ans se seront écoulés avant de voir l’aboutissement de la réhabilitation du bâtiment. Un temps long sur lequel l’opposition municipale a concentré ses critiques. « Déjà cinq ans de perdu », pour Julien Morganti, « un retard considérable », pour Jean Zuccarelli.
Côté calendrier, si le feuilleton dure depuis 2016, date de la préemption de l’Office foncier de la Corse en lieu et place de la mairie de Bastia, il devrait connaître une fin, heureuse ou non, à l’horizon 2026, « en fin de mandature », précise Pierre Savelli, et passer par plusieurs phases importantes dont l’instruction et l’obtention des permis de construire.
Près de 10 ans se seront écoulés avant de voir l’aboutissement de la réhabilitation du bâtiment. Un temps long sur lequel l’opposition municipale a concentré ses critiques. « Déjà cinq ans de perdu », pour Julien Morganti, « un retard considérable », pour Jean Zuccarelli.
Un manque d’ambition et de clarté pour l’opposition
Pour Julien Morganti, il s'agit "d'une nouvelle occasion manquée pour Bastia". Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
« Ce devait être un espace stratégique pour le centre-ville, ce sera un pâté d’immeuble comme les autres, banal », lance l’élu d’opposition François Tatti. Placé sur la même ligne que les autres opposants, il dénonce un projet « manquant d’ambition, de précision et dont la réalisation est déjà peut être compromise ». Sur ce dernier point, l’élu s’attarde et fait référence au parking souterrain. Sous la bâtisse coule la rivière du Fangu. Une difficulté technique à laquelle les promoteurs ne seraient « pas certains de pouvoir remédier » selon les élus de l’opposition.
Autre sujet de discorde, la nature de certains lots. « Vous parlez de six logements maîtrisés. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Leur prix sera plus bas ? Leur qualité est contrôlée ? Ils ne semblent pas assortis de conditions sociales », questionne François Tatti. Au fond de la salle, Julien Morganti parle « d’une nouvelle occasion manquée pour Bastia » et tente d’en savoir plus sur les commerces prévus : « de quels types sont-ils ? Parlons-nous de franchises ? Ou d’autre chose ? ». Le chef de file du mouvement « Un futur pour Bastia » souligne ce qu’il considère comme « un manque de vision et une absence d’informations ». Sur ce point, il est rejoint par Jean Zuccarelli qui parle « d’un flou entourant un certain nombre de choix ». Pour lui, ce dossier est « à l’image de la gestion par la majorité actuelle : au ralenti ! ».
Autre sujet de discorde, la nature de certains lots. « Vous parlez de six logements maîtrisés. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Leur prix sera plus bas ? Leur qualité est contrôlée ? Ils ne semblent pas assortis de conditions sociales », questionne François Tatti. Au fond de la salle, Julien Morganti parle « d’une nouvelle occasion manquée pour Bastia » et tente d’en savoir plus sur les commerces prévus : « de quels types sont-ils ? Parlons-nous de franchises ? Ou d’autre chose ? ». Le chef de file du mouvement « Un futur pour Bastia » souligne ce qu’il considère comme « un manque de vision et une absence d’informations ». Sur ce point, il est rejoint par Jean Zuccarelli qui parle « d’un flou entourant un certain nombre de choix ». Pour lui, ce dossier est « à l’image de la gestion par la majorité actuelle : au ralenti ! ».
« Vous êtes des sachants ! »
Bras croisés sur le torse, le maire écoute un à un ses opposants. Si jusque-là, le conseil avait été épargné par les joutes verbales, Pierre Savelli en a décidé autrement. « Vous êtes des sachants ! Vous êtes plus intelligents que les cabinets d’études spécialisés que nous avons mandatés », scande-t-il en direction de l’opposition municipale avant de passer au vote. Sans surprise, les modalités de cession ont été adoptées pas le conseil municipal, sans l’appui de l’opposition.
Au dernier rang, Julien Morganti se retourne vers le public et, à sotto-voce, d’un ton sarcastique, lance un discret : « ceux-là les débats ! ». Trop tard, la décision a été adoptée mais le feuilleton, lui, est loin d’être terminé.
Au dernier rang, Julien Morganti se retourne vers le public et, à sotto-voce, d’un ton sarcastique, lance un discret : « ceux-là les débats ! ». Trop tard, la décision a été adoptée mais le feuilleton, lui, est loin d’être terminé.