L’œuvre de Louis de Casabianca matérialise, tant sur le plan de l’architecture que de la peinture, l’expression d’une modernité corse.
Né dans une famille bourgeoise à Bastia en 1904, il développe très tôt un goût prononcé pour le dessin. Après son baccalauréat, il intègre à Paris l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs dans la section architecture, puis l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.
En 1934, il obtient son titre d’architecte avec mention très bien. Son style est alors marqué par l’art moderne et l’art décoratif en vogue en Europe.
Son premier grand projet est celui du Pavillon de la Corse réalisé dans le cadre de l’Exposition Internationale de Paris en 1937, pour lequel il décroche une médaille d’or.
En 1940, il est nommé Architecte des Monuments Historiques de la Corse et Architecte en Chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux. Pour le compte du Musée National des Arts et Traditions Populaires, il mène dans l’île des enquêtes ethnographiques qui lui permettent de se familiariser avec le style et les matériaux architecturaux traditionnels qu’il intègrera à ses réalisations de conception moderne.
La période de l’après-guerre marque un tournant dans sa carrière professionnelle. Louis de Casabianca occupe successivement les postes d’Architecte du Gouvernement au service départemental des dommages de guerre, d’Architecte en Chef du ministère de la Reconstruction pour le département de la Corse, et l’Architecte conseiller technique du Commissariat Général à l’Education et au Sport. A Bastia, ces différentes fonctions l’amènent à superviser la reconstruction de la ville au service de laquelle il met ses connaissances d’architecte et d’urbaniste.
Ainsi, à partir de l’après-guerre, le paysage bastiais est-il particulièrement marqué par ses réalisations : le groupe scolaire de Toga, le Pouillon sur le Vieux-Port, le groupe d’habitation à loyer modéré de la rue Luce de Casabianca–Emile Sari, le Novelty, l’église Notre-Dame des Victoires dans le quartier de Lupino ou encore la manufacture de tabacs Macotab à Furiani. Il réalise également les plans des collèges de l’Ile-Rousse et Vescovato.
Son activité ne se concentre pas uniquement sur Bastia et la Haute-Corse. On lui doit également une dizaine d’écoles en Corse-du-Sud comme à Sagone, Vico ou Propriano mais aussi, à Ajaccio, l’imposante demeure de fonction de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et l’Inspection académique.