- Quel est l’objet de ce second plan sur les déchets dangereux ?
- C’est la poursuite et la réévaluation des actions à mener concernant les déchets toxiques et tous les déchets dangereux. Cela va des déchets des activités de soin à ceux du commerce et de l’artisanat comme les solvants ou les huiles de vidange, mais aussi les déchets des ménages qui ont une grande toxicité, comme les piles, les accumulateurs, les batteries… En bref, tous les déchets qui présentent un risque en matière de santé humaine et d’environnement et qui doivent bénéficier d’un traitement particulier. La Corse produit 12 000 tonnes de déchets toxiques par an, ce qui peut ne pas paraître énorme en volume, mais est très lourd en toxicité.
- Comment ces déchets sont-ils collectés ?
- Beaucoup de déchets bénéficient d’un système qu’on appelle la REP, la Récupération par les producteurs, suivant le principe du pollueur-payeur. Par exemple, on peut déposer les piles usagées dans des petits containers que l’on trouve à l’intérieur des centres commerciaux ou chez d’autres distributeurs. Ces piles sont collectées par ceux qui les ont vendues ou par un prestataire. Pour d’autres, comme les déchets de soin des médecins, des professions libérales, des patients en auto-traitement…, il faut prévoir des systèmes pour les collecter ou pour améliorer la collecte existante qui, pour l’instant, n’est pas optimale. Le but est de sortir ces déchets des ordures ménagères ou de la nature. Malheureusement, quand quelqu’un fait la vidange de sa voiture tout seul, - ce qui n’est pas du tout conseillé ! – souvent l’huile résiduelle est jetée dans la nature. C’est une catastrophe en matière de pollution !
- Ces déchets sont-ils aujourd’hui traités en Corse ?
- Un certain nombre de déchets, comme les déchets hospitaliers, sont récupérés à 100 % et inertés en Corse. Mais, beaucoup de déchets ne peuvent pas être traités sur place car ils exigent des traitements très pointus. Ils sont, donc, récupérés et, en général, envoyés sur le continent dans des entreprises de recyclage très spécialisées.
- Que prévoit ce nouveau plan ?
- Il fait déjà un inventaire de la situation, ce qui est très important parce qu’il faut bien identifier les gisements. Il dit là où il faut mettre l’accent et prévoit des fiches d’actions au niveau de la prévention et du traitement, notamment des actions de communication, pour essayer de diminuer le volume de ces déchets. L’Office de l’environnement est là pour soutenir toutes les actions qui seront menées et choisir les actions prioritaires, sachant qu’il est de la responsabilité de tous les producteurs de déchets dangereux de traiter eux-mêmes ces déchets et de les recycler. Nous insisterons beaucoup sur la prévention.
- De quelle manière ?
- En expliquant, par exemple, à la population que plutôt que d’utiliser des piles normales, elle peut opter pour des piles réutilisables indéfiniment par le biais de chargeurs de piles. Peut-être y a-t-il des actions de communication à faire sur le sujet… De la même façon qu’on a distribué des ampoules à économie d’énergie, on peut distribuer des chargeurs de piles. Bref, il s’agit de mettre en place des actions et beaucoup de communication pour apprendre aux gens, soit à éviter de produire ce type de déchets, soit à faire rentrer ces déchets produits dans le bon circuit, c’est-à-dire à ne pas jeter les piles ou les huiles de vidange n’importe où dans la nature. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire puisque sur les 12 000 tonnes produites, seules 8000 sont traitées. Il reste 4000 tonnes qui sont déversées, chaque année, dans la nature !
- N’y a-t-il pas nécessité de mettre en place ou de multiplier les systèmes ou les structures de récupération ?
- Les points de collecte existent déjà. Il faut les valoriser et donner une impulsion nouvelle pour aller beaucoup plus vite dans l’amélioration de la récupération de ces déchets qui sont vraiment très toxiques. Ce plan propose la mise en musique de tout ce qui n’a pas été fait et dont il faut vraiment accélérer la mise en œuvre. C’est un plan de longue durée sur dix ans qui devrait permettre un vrai travail de fond, filière par filière. Par exemple, les bateaux usagés, les véhicules hors d’usage, les déchets des médecins, des dentistes… Le rôle de l’Office est de soutenir ces actions et de communiquer.
- Quel appel lancez-vous aux particuliers ?
- De ne pas faire leur vidange eux-mêmes ! De la confier à un professionnel qui, lui, est équipé pour récupérer l’huile usagée. Et, surtout, de ne jamais jeter les piles, ni dans la nature, ni dans la poubelle, mais de les rapporter chez les distributeurs qui sont, tous, équipés de circuit de récupération. Les piles polluent énormément, pour l’instant, seules 17 % sont récupérées. Il faut vraiment que la population fasse l’effort de les ramener chez le vendeur et d’acheter des chargeurs de piles. C’est beaucoup plus économique et beaucoup moins dangereux. Cela permet, au moins, de ne pas faire de déchets nouveaux !
- Quel est le taux de nocivité de ces déchets en Corse ?
- Sur des déchets qui sont aussi diffus, c’est très compliqué à déterminer. L’observatoire des déchets est justement chargé d’améliorer cette connaissance. J’insiste : il faut vraiment agir. Il faut lancer un appel citoyen aux professionnels de santé qui sont déjà très réceptifs et trouver des solutions nouvelles de façon à ce que les déchets de soin ne soient plus jetés dans la poubelle, mais disposent d’un circuit de récupération. Comme ces déchets sont très dispersés, c’est un peu compliqué ! Mais, on va y arriver, on va y travailler le plus efficacement possible ! Il faut que tout le monde s’y mette parce que ces déchets-là sont beaucoup plus dangereux que les autres. Un litre d’huile de vidange peut polluer jusqu’à 1000 litres d’eau. il faut vraiment faire un gros effort !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- C’est la poursuite et la réévaluation des actions à mener concernant les déchets toxiques et tous les déchets dangereux. Cela va des déchets des activités de soin à ceux du commerce et de l’artisanat comme les solvants ou les huiles de vidange, mais aussi les déchets des ménages qui ont une grande toxicité, comme les piles, les accumulateurs, les batteries… En bref, tous les déchets qui présentent un risque en matière de santé humaine et d’environnement et qui doivent bénéficier d’un traitement particulier. La Corse produit 12 000 tonnes de déchets toxiques par an, ce qui peut ne pas paraître énorme en volume, mais est très lourd en toxicité.
- Comment ces déchets sont-ils collectés ?
- Beaucoup de déchets bénéficient d’un système qu’on appelle la REP, la Récupération par les producteurs, suivant le principe du pollueur-payeur. Par exemple, on peut déposer les piles usagées dans des petits containers que l’on trouve à l’intérieur des centres commerciaux ou chez d’autres distributeurs. Ces piles sont collectées par ceux qui les ont vendues ou par un prestataire. Pour d’autres, comme les déchets de soin des médecins, des professions libérales, des patients en auto-traitement…, il faut prévoir des systèmes pour les collecter ou pour améliorer la collecte existante qui, pour l’instant, n’est pas optimale. Le but est de sortir ces déchets des ordures ménagères ou de la nature. Malheureusement, quand quelqu’un fait la vidange de sa voiture tout seul, - ce qui n’est pas du tout conseillé ! – souvent l’huile résiduelle est jetée dans la nature. C’est une catastrophe en matière de pollution !
- Ces déchets sont-ils aujourd’hui traités en Corse ?
- Un certain nombre de déchets, comme les déchets hospitaliers, sont récupérés à 100 % et inertés en Corse. Mais, beaucoup de déchets ne peuvent pas être traités sur place car ils exigent des traitements très pointus. Ils sont, donc, récupérés et, en général, envoyés sur le continent dans des entreprises de recyclage très spécialisées.
- Que prévoit ce nouveau plan ?
- Il fait déjà un inventaire de la situation, ce qui est très important parce qu’il faut bien identifier les gisements. Il dit là où il faut mettre l’accent et prévoit des fiches d’actions au niveau de la prévention et du traitement, notamment des actions de communication, pour essayer de diminuer le volume de ces déchets. L’Office de l’environnement est là pour soutenir toutes les actions qui seront menées et choisir les actions prioritaires, sachant qu’il est de la responsabilité de tous les producteurs de déchets dangereux de traiter eux-mêmes ces déchets et de les recycler. Nous insisterons beaucoup sur la prévention.
- De quelle manière ?
- En expliquant, par exemple, à la population que plutôt que d’utiliser des piles normales, elle peut opter pour des piles réutilisables indéfiniment par le biais de chargeurs de piles. Peut-être y a-t-il des actions de communication à faire sur le sujet… De la même façon qu’on a distribué des ampoules à économie d’énergie, on peut distribuer des chargeurs de piles. Bref, il s’agit de mettre en place des actions et beaucoup de communication pour apprendre aux gens, soit à éviter de produire ce type de déchets, soit à faire rentrer ces déchets produits dans le bon circuit, c’est-à-dire à ne pas jeter les piles ou les huiles de vidange n’importe où dans la nature. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire puisque sur les 12 000 tonnes produites, seules 8000 sont traitées. Il reste 4000 tonnes qui sont déversées, chaque année, dans la nature !
- N’y a-t-il pas nécessité de mettre en place ou de multiplier les systèmes ou les structures de récupération ?
- Les points de collecte existent déjà. Il faut les valoriser et donner une impulsion nouvelle pour aller beaucoup plus vite dans l’amélioration de la récupération de ces déchets qui sont vraiment très toxiques. Ce plan propose la mise en musique de tout ce qui n’a pas été fait et dont il faut vraiment accélérer la mise en œuvre. C’est un plan de longue durée sur dix ans qui devrait permettre un vrai travail de fond, filière par filière. Par exemple, les bateaux usagés, les véhicules hors d’usage, les déchets des médecins, des dentistes… Le rôle de l’Office est de soutenir ces actions et de communiquer.
- Quel appel lancez-vous aux particuliers ?
- De ne pas faire leur vidange eux-mêmes ! De la confier à un professionnel qui, lui, est équipé pour récupérer l’huile usagée. Et, surtout, de ne jamais jeter les piles, ni dans la nature, ni dans la poubelle, mais de les rapporter chez les distributeurs qui sont, tous, équipés de circuit de récupération. Les piles polluent énormément, pour l’instant, seules 17 % sont récupérées. Il faut vraiment que la population fasse l’effort de les ramener chez le vendeur et d’acheter des chargeurs de piles. C’est beaucoup plus économique et beaucoup moins dangereux. Cela permet, au moins, de ne pas faire de déchets nouveaux !
- Quel est le taux de nocivité de ces déchets en Corse ?
- Sur des déchets qui sont aussi diffus, c’est très compliqué à déterminer. L’observatoire des déchets est justement chargé d’améliorer cette connaissance. J’insiste : il faut vraiment agir. Il faut lancer un appel citoyen aux professionnels de santé qui sont déjà très réceptifs et trouver des solutions nouvelles de façon à ce que les déchets de soin ne soient plus jetés dans la poubelle, mais disposent d’un circuit de récupération. Comme ces déchets sont très dispersés, c’est un peu compliqué ! Mais, on va y arriver, on va y travailler le plus efficacement possible ! Il faut que tout le monde s’y mette parce que ces déchets-là sont beaucoup plus dangereux que les autres. Un litre d’huile de vidange peut polluer jusqu’à 1000 litres d’eau. il faut vraiment faire un gros effort !
Propos recueillis par Nicole MARI.
Agnès Simonpietri, conseillère exécutive et présidente de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC).