Conxita Bosch, responsable des relations internationales de Solidaritat Catalana per la Independència.
- Que se passe-t-il, aujourd’hui, politiquement en Catalogne ?
- La Catalogne a passé une année très intense avec beaucoup de répression. Je crois qu’il n’y a pas un seul pays au monde où le gouvernement est, soit en prison, soit en exil. Malgré tout, les Indépendantistes sont toujours plus déterminés et plus nombreux à lutter pour notre indépendance et notre liberté. Le combat n’est pas fini. Nous le poursuivons. C’est le message que je suis venue délivrer en Corse.
- L’indépendance de la Catalogne semble mal engagée, pourtant vous n’avez aucun doute sur son avènement. Qu’est-ce qui vous rend si confiante ?
- Oui ! Je suis très confiante ! Je suis une Indépendantiste de la première heure. Quand nous avons débuté notre mouvement, nous étions en tout à peine 5 000 personnes, puis 10 000 personnes. Nous ne pouvions pas penser à cette époque qu’en moins de dix ans, les Indépendantistes deviendraient plus de 2 millions. Peut-être sommes-nous encore plus ? Nous ne savons pas parce que nous n’avons pas eu la possibilité de voter avec un référendum normal. Nous avons voté et nous avons gagné, mais plus de 5000 votes n’ont pas été comptabilisés parce la police les a saisi, elle a empêché les gens de voter. Si nous avons été capable de convaincre autant de gens en aussi peu de temps, alors nous serons capable d’augmenter notre base sociale, de l’élargir autant que nous avons besoin pour obtenir la victoire finale. C’est l’objectif de notre gouvernement.
- Qu’est-ce qui a permis une telle montée de l’indépendantisme ?
- Il y a beaucoup de facteurs qui ont joué, mais le plus important a été le nouveau statut d’autonomie de la Catalogne. Le Parlement catalan l’a adopté, les députés de Madrid l’ont voté, mais le PPE (Parti populaire espagnol) a saisi le Tribunal constitutionnel espagnol qui, en 2010, l’a retoqué. Or, c’est un statut que la population avait voté démocratiquement. C’est la principale raison qui a conduit le peuple catalan à se rebeller. L’autre facteur important a été la crise économique. Nous avons l’espoir qu’avec l’indépendance, notre gouvernement pourra utiliser pour la Catalogne l’argent des impôts des Catalans. Aujourd’hui, nous sommes victimes d’une très grande spoliation fiscale de la part de Madrid. Les autres motivations sont liées à la défense de notre langue, de notre culture…
- Le nouveau gouvernement à Madrid, qui a bénéficié du soutien des partis indépendantistes, ne va-t-il pas permettre de changer la donne ?
- Non ! A mon avis, sur la question de la Catalogne, le gouvernement Sanchez est pareil au précédent. Il n’y a que la forme qui change. Je ne veux pas oublier que si le Parti socialiste espagnol ne donne pas appui au gouvernement conservateur PPE pour appliquer l’article 155 de la constitution, c’est-à-dire la dissolution du Parlement catalan et la suspension de l’autonomie, Rajoy ne l’aurait pas fait. Le Parti socialiste a été un acteur très important de l’application de cet article contre la Catalogne. Nous sommes, cependant, prêts à discuter et à négocier. Mais la première réunion, qui a eu lieu entre les représentants du gouvernement catalan et les représentants du gouvernement de Madrid, n’a rien donné. Madrid ne veut entendre parler, ni de prisonniers politiques, ni de droit à l’autodétermination. Mais si on ne peut pas parler de cela, alors le dialogue est vide, il sera très difficile de le maintenir.
- Par contre la situation de votre ex-président Carles Puigdemont s’améliore. Est-ce déjà une victoire ?
- Oui ! Il est libre. Il peut désormais aller dans tous les pays d’Europe, excepté l’Espagne. Le juge allemand, qui s’occupe de l’affaire, a suspendu la procédure d’extradition et le juge espagnol a retiré les mandats d’arrêts internationaux lancés contre lui et quatre autres dirigeants. Par contre s’il rentre en Espagne, le mandat d’arrêt reste en vigueur. C’est une grande victoire ! Mais, nous n’oublions pas que, pour les mêmes motifs, tous nos autres représentants, les autres ministres de son gouvernement et le vice-président, sont en prison. L’Europe ne peut pas accepter cela !
- Que dit le nouveau gouvernement de Madrid sur ces élus emprisonnés ?
- Il en appelle toujours à la séparation des pouvoirs. Il dit : « Le pouvoir judiciaire suit son chemin. Nous n’y pouvons rien ! ». Mais oui, ils peuvent ! Madrid est allé chercher en Catalogne et a mis en prison et inculpé un gouvernement qui n’a rien fait d’illégal ! Bientôt, les procès vont s’ouvrir, les leaders indépendantistes sont accusés de rébellion et risquent jusqu’à 30 ans de prison. Nos avocats travaillent pour porter tout cela devant les Nations Unies et la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg. Nous sommes très inquiets ! Nous allons organiser de grandes mobilisations en Catalogne pour protester contre ces procès.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- La Catalogne a passé une année très intense avec beaucoup de répression. Je crois qu’il n’y a pas un seul pays au monde où le gouvernement est, soit en prison, soit en exil. Malgré tout, les Indépendantistes sont toujours plus déterminés et plus nombreux à lutter pour notre indépendance et notre liberté. Le combat n’est pas fini. Nous le poursuivons. C’est le message que je suis venue délivrer en Corse.
- L’indépendance de la Catalogne semble mal engagée, pourtant vous n’avez aucun doute sur son avènement. Qu’est-ce qui vous rend si confiante ?
- Oui ! Je suis très confiante ! Je suis une Indépendantiste de la première heure. Quand nous avons débuté notre mouvement, nous étions en tout à peine 5 000 personnes, puis 10 000 personnes. Nous ne pouvions pas penser à cette époque qu’en moins de dix ans, les Indépendantistes deviendraient plus de 2 millions. Peut-être sommes-nous encore plus ? Nous ne savons pas parce que nous n’avons pas eu la possibilité de voter avec un référendum normal. Nous avons voté et nous avons gagné, mais plus de 5000 votes n’ont pas été comptabilisés parce la police les a saisi, elle a empêché les gens de voter. Si nous avons été capable de convaincre autant de gens en aussi peu de temps, alors nous serons capable d’augmenter notre base sociale, de l’élargir autant que nous avons besoin pour obtenir la victoire finale. C’est l’objectif de notre gouvernement.
- Qu’est-ce qui a permis une telle montée de l’indépendantisme ?
- Il y a beaucoup de facteurs qui ont joué, mais le plus important a été le nouveau statut d’autonomie de la Catalogne. Le Parlement catalan l’a adopté, les députés de Madrid l’ont voté, mais le PPE (Parti populaire espagnol) a saisi le Tribunal constitutionnel espagnol qui, en 2010, l’a retoqué. Or, c’est un statut que la population avait voté démocratiquement. C’est la principale raison qui a conduit le peuple catalan à se rebeller. L’autre facteur important a été la crise économique. Nous avons l’espoir qu’avec l’indépendance, notre gouvernement pourra utiliser pour la Catalogne l’argent des impôts des Catalans. Aujourd’hui, nous sommes victimes d’une très grande spoliation fiscale de la part de Madrid. Les autres motivations sont liées à la défense de notre langue, de notre culture…
- Le nouveau gouvernement à Madrid, qui a bénéficié du soutien des partis indépendantistes, ne va-t-il pas permettre de changer la donne ?
- Non ! A mon avis, sur la question de la Catalogne, le gouvernement Sanchez est pareil au précédent. Il n’y a que la forme qui change. Je ne veux pas oublier que si le Parti socialiste espagnol ne donne pas appui au gouvernement conservateur PPE pour appliquer l’article 155 de la constitution, c’est-à-dire la dissolution du Parlement catalan et la suspension de l’autonomie, Rajoy ne l’aurait pas fait. Le Parti socialiste a été un acteur très important de l’application de cet article contre la Catalogne. Nous sommes, cependant, prêts à discuter et à négocier. Mais la première réunion, qui a eu lieu entre les représentants du gouvernement catalan et les représentants du gouvernement de Madrid, n’a rien donné. Madrid ne veut entendre parler, ni de prisonniers politiques, ni de droit à l’autodétermination. Mais si on ne peut pas parler de cela, alors le dialogue est vide, il sera très difficile de le maintenir.
- Par contre la situation de votre ex-président Carles Puigdemont s’améliore. Est-ce déjà une victoire ?
- Oui ! Il est libre. Il peut désormais aller dans tous les pays d’Europe, excepté l’Espagne. Le juge allemand, qui s’occupe de l’affaire, a suspendu la procédure d’extradition et le juge espagnol a retiré les mandats d’arrêts internationaux lancés contre lui et quatre autres dirigeants. Par contre s’il rentre en Espagne, le mandat d’arrêt reste en vigueur. C’est une grande victoire ! Mais, nous n’oublions pas que, pour les mêmes motifs, tous nos autres représentants, les autres ministres de son gouvernement et le vice-président, sont en prison. L’Europe ne peut pas accepter cela !
- Que dit le nouveau gouvernement de Madrid sur ces élus emprisonnés ?
- Il en appelle toujours à la séparation des pouvoirs. Il dit : « Le pouvoir judiciaire suit son chemin. Nous n’y pouvons rien ! ». Mais oui, ils peuvent ! Madrid est allé chercher en Catalogne et a mis en prison et inculpé un gouvernement qui n’a rien fait d’illégal ! Bientôt, les procès vont s’ouvrir, les leaders indépendantistes sont accusés de rébellion et risquent jusqu’à 30 ans de prison. Nos avocats travaillent pour porter tout cela devant les Nations Unies et la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg. Nous sommes très inquiets ! Nous allons organiser de grandes mobilisations en Catalogne pour protester contre ces procès.
Propos recueillis par Nicole MARI.