Jean Marc Ayrault vient d'annoncer en Bretagne sa volonté d'accélérer la ratification par la France de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires. Ce revirement intervient alors qu'au printemps dernier, François Hollande avait annoncé qu'il renonçait à la promesse n°56 de son programme, celle par laquelle il s'engageait à cette ratification.
Entre-temps, beaucoup de voix se sont élevées. Il y a eu celle du Parlement Européen qui a adopté par 645 voix sur 700 le rapport que j'ai présenté, qui donne injonction aux Etats qui ne l'ont pas encore fait de ratifier cette Charte. Il y a eu l'initiative du Conseil de l'Europe au Sénat qui, en tenant sa conférence au sein même du Parlement français, et y associant la présentation de mon rapport
au Parlement Européen, a exercé une « pression diplomatique » remarquée pas plus tard que la semaine dernière.
Il y a eu aussi la montée d'un mouvement identitaire puissant en Bretagne, dans la foulée des « bonnets rouges », et bien sûr la délibération de l'Assemblée de Corse demandant que la langue corse soit langue officielle en Corse.
Ce lobbying tous azimuts a fini par entraîner le revirement gouvernemental, Jean Marc Ayrault annonçant un débat parlementaire pour janvier prochain.
Nous continuons à être vigilants car nous savons que les verrous jacobins sont multiples qui bloquent toutes les évolutions de la France en ce domaine, y compris pour se hisser aux standards européens tels qu'ils sont définis par les critères de Copenhague.
C'est cependant une première victoire dont la portée sera mieux appréciée à la lumière des textes qui seront finalement adoptés.