- Courant septembre, Ghjuvan Filippu Antolini, vous invitiez Corses et militants au débat, à travers un appel visant à réorganiser « le mouvement de résistance patriotique face à l’Etat français ». Cet appel a-t-il été entendu ?
- Oui, il a été plus qu’entendu, nous avons eu énormément de coups de fil, ça a bougé et fait parler. On a pu voir dans l’amphithéâtre de Corti, le 15 octobre, que l’amphi était trop petit pour contenir la masse de militants présents.
- Qu’est-ce qui est ressorti de cette concertation avec les militants ?
- Une volonté d’occuper le terrain. On nous a demandé de venir dans les régions, ce que nous avons fait pendant trois mois à travers dix réunions politiques. On a rencontré près de 600 militants. Ces militants ont discuté avec nous de leurs préoccupations, de leurs motivations. Le principal problème qui revient, c’est la colonisation de peuplement, à travers des arrivées massives de Français. Notre population est passée de 250 000 habitants en 1990 à 350 000 aujourd’hui, sachant qu’on n’a pas eu de retour de la diaspora et qu’on a un solde décès/naissances équivalent. Donc ce sont de nouveaux arrivants non corses qui ont débarqué (NDLR : selon l’INSEE, la Corse est la région de France qui a le plus vu sa population augmenter entre 2014 et 2020, mais le profil de ces nouveaux arrivants n’est pas renseigné. En revanche, toujours selon l’INSEE, un habitant sur dix en Corse était un immigré en 2018, catégorie dans laquelle les personnes originaires du Continent n’entrent évidemment pas en ligne de compte). Quel pays au monde peut accepter une telle immigration ? On est en train de devenir minoritaire et on va disparaître.
- Au deuxième rang des préoccupations de vos militants, vous mentionnez le sujet de la spéculation immobilière. Comment faire pour y remédier ?
- C’est un problème très grave, parce qu’on a des sociétés françaises qui vont venir construire des immeubles entiers en Corse et qui vont les réserver aux locations estivales, tout en faisant une concurrence déloyale à notre hôtellerie. On a un prix du neuf qui est déjà inabordable pour les jeunes Corses. Si en plus, et c’est le cas actuellement, on n’arrive même plus à avoir une location à l’année, les jeunes Corses n’arrivent plus à se loger.
- Oui, il a été plus qu’entendu, nous avons eu énormément de coups de fil, ça a bougé et fait parler. On a pu voir dans l’amphithéâtre de Corti, le 15 octobre, que l’amphi était trop petit pour contenir la masse de militants présents.
- Qu’est-ce qui est ressorti de cette concertation avec les militants ?
- Une volonté d’occuper le terrain. On nous a demandé de venir dans les régions, ce que nous avons fait pendant trois mois à travers dix réunions politiques. On a rencontré près de 600 militants. Ces militants ont discuté avec nous de leurs préoccupations, de leurs motivations. Le principal problème qui revient, c’est la colonisation de peuplement, à travers des arrivées massives de Français. Notre population est passée de 250 000 habitants en 1990 à 350 000 aujourd’hui, sachant qu’on n’a pas eu de retour de la diaspora et qu’on a un solde décès/naissances équivalent. Donc ce sont de nouveaux arrivants non corses qui ont débarqué (NDLR : selon l’INSEE, la Corse est la région de France qui a le plus vu sa population augmenter entre 2014 et 2020, mais le profil de ces nouveaux arrivants n’est pas renseigné. En revanche, toujours selon l’INSEE, un habitant sur dix en Corse était un immigré en 2018, catégorie dans laquelle les personnes originaires du Continent n’entrent évidemment pas en ligne de compte). Quel pays au monde peut accepter une telle immigration ? On est en train de devenir minoritaire et on va disparaître.
- Au deuxième rang des préoccupations de vos militants, vous mentionnez le sujet de la spéculation immobilière. Comment faire pour y remédier ?
- C’est un problème très grave, parce qu’on a des sociétés françaises qui vont venir construire des immeubles entiers en Corse et qui vont les réserver aux locations estivales, tout en faisant une concurrence déloyale à notre hôtellerie. On a un prix du neuf qui est déjà inabordable pour les jeunes Corses. Si en plus, et c’est le cas actuellement, on n’arrive même plus à avoir une location à l’année, les jeunes Corses n’arrivent plus à se loger.
- Si la spéculation immobilière existe, c’est aussi parce que des Corses ont vendu leur terre…
- Il y a bien sûr des responsabilités de la part des Corses qui ont vendu la terre. Peut-être que si la collectivité territoriale avait préempté les terres vendues pour en faire des espaces remarquables, nous aurions pu sauver ces terres-là.
- Le processus d’autonomie de la Corse est en cours et pourrait aboutir avant la fin de l’année. Cette voie tracée politiquement entre l’exécutif de la Corse et l’Etat français, vous n’y croyez pas ?
- Le processus a été initié en avril 2022 suite aux mobilisations de rue qui ont été portées par la jeunesse corse. Si lors de la première réunion avec le ministre français Darmanin, en avril, tout le monde avait été convié, très rapidement l’exécutif s’est emparé de cette démarche et n’a plus consulté, ni la société civile, ni les étudiants, ni les anciens prisonniers politiques. Aujourd’hui, on a connu le chemin de l’absurde avec un président de la République française qui est venu au cœur de notre Assemblée de Corse insulter notre intelligence en nous disant qu’il allait donner l’autonomie à la Corse, mais sans pouvoir législatif, sans reconnaissance du peuple corse, sans reconnaissance de la langue corse. Et on a vu des élus de l’Assemblée de Corse se lever et applaudir le discours. On se serait cru dans les colonies au Sénégal en 1930… Pour nous, il ne peut pas y avoir d’autonomie sans pouvoir législatif ni reconnaissance du peuple corse. Il faut avoir tous les leviers en main, et ces leviers passent par l’indépendance. Nous allons expliquer aux Corses pourquoi l’indépendance, ce n’est pas une régression économique. Au contraire, c’est aller vers la souveraineté pour relancer notre économie en fonction de nos propres intérêts.
- Lors des dernières élections territoriales, les partis indépendantistes (Core in Fronte et Corsica Libera) ont été devancés par les autonomistes. Aujourd’hui, pensez-vous que la donne a changé ?
- Nous ne sommes pas dans une période électorale. Les militants décideront si nous irons ou pas aux prochaines élections. Nous, notre but, c’est de sauver ce qui peut encore l’être en mobilisant les énergies dans la société civile. Et dans un premier temps, ça passe
- Vous n’excluez donc pas cette hypothèse électorale…
- La seule chose que nous excluons, c’est de prendre des décisions à la place des militants. Dans un premier temps, nous déciderons comment évoluera la démarche Chjama Patriotta (le 28 janvier à 14 heures à Corti, au cours d'une assemblée générale constitutive).
- Samedi, environ 500 personnes se sont réunies à Bastia pour scander « Racailles fora » à l’initiative du mouvement Palatinu. Quel regard portez-vous sur ce rassemblement ?
- Nous n’avons pas vocation à commenter les actions ou les déclarations des autres structures. Nous avons lancé un appel trans-partisans aux militants. Nous disons que la Corse est en danger parce qu’il y a une immigration de plus de 4 000 personnes par an en Corse. Et nous ne ciblons pas une communauté plus qu’une autre. Nous disons simplement : il faut arrêter immédiatement, car nous ne pouvons plus nous permettre d’en accueillir autant, quelle que soit leur origine.
- Il y a bien sûr des responsabilités de la part des Corses qui ont vendu la terre. Peut-être que si la collectivité territoriale avait préempté les terres vendues pour en faire des espaces remarquables, nous aurions pu sauver ces terres-là.
- Le processus d’autonomie de la Corse est en cours et pourrait aboutir avant la fin de l’année. Cette voie tracée politiquement entre l’exécutif de la Corse et l’Etat français, vous n’y croyez pas ?
- Le processus a été initié en avril 2022 suite aux mobilisations de rue qui ont été portées par la jeunesse corse. Si lors de la première réunion avec le ministre français Darmanin, en avril, tout le monde avait été convié, très rapidement l’exécutif s’est emparé de cette démarche et n’a plus consulté, ni la société civile, ni les étudiants, ni les anciens prisonniers politiques. Aujourd’hui, on a connu le chemin de l’absurde avec un président de la République française qui est venu au cœur de notre Assemblée de Corse insulter notre intelligence en nous disant qu’il allait donner l’autonomie à la Corse, mais sans pouvoir législatif, sans reconnaissance du peuple corse, sans reconnaissance de la langue corse. Et on a vu des élus de l’Assemblée de Corse se lever et applaudir le discours. On se serait cru dans les colonies au Sénégal en 1930… Pour nous, il ne peut pas y avoir d’autonomie sans pouvoir législatif ni reconnaissance du peuple corse. Il faut avoir tous les leviers en main, et ces leviers passent par l’indépendance. Nous allons expliquer aux Corses pourquoi l’indépendance, ce n’est pas une régression économique. Au contraire, c’est aller vers la souveraineté pour relancer notre économie en fonction de nos propres intérêts.
- Lors des dernières élections territoriales, les partis indépendantistes (Core in Fronte et Corsica Libera) ont été devancés par les autonomistes. Aujourd’hui, pensez-vous que la donne a changé ?
- Nous ne sommes pas dans une période électorale. Les militants décideront si nous irons ou pas aux prochaines élections. Nous, notre but, c’est de sauver ce qui peut encore l’être en mobilisant les énergies dans la société civile. Et dans un premier temps, ça passe
- Vous n’excluez donc pas cette hypothèse électorale…
- La seule chose que nous excluons, c’est de prendre des décisions à la place des militants. Dans un premier temps, nous déciderons comment évoluera la démarche Chjama Patriotta (le 28 janvier à 14 heures à Corti, au cours d'une assemblée générale constitutive).
- Samedi, environ 500 personnes se sont réunies à Bastia pour scander « Racailles fora » à l’initiative du mouvement Palatinu. Quel regard portez-vous sur ce rassemblement ?
- Nous n’avons pas vocation à commenter les actions ou les déclarations des autres structures. Nous avons lancé un appel trans-partisans aux militants. Nous disons que la Corse est en danger parce qu’il y a une immigration de plus de 4 000 personnes par an en Corse. Et nous ne ciblons pas une communauté plus qu’une autre. Nous disons simplement : il faut arrêter immédiatement, car nous ne pouvons plus nous permettre d’en accueillir autant, quelle que soit leur origine.