Oreste qui a également été professeur d’italien dans le secondaire et maître de conférences à l’Université connaît le cinéma Italien sur le bout des doigts et n’a manqué aucun Festival à Bastia depuis près de 20 ans !
Il se souvient : « C’est à cannes que René Vialle, en quête d’un présentateur avait rencontré mon ami Antoine Compagnone, Monsieur Festival de Villerupt qui m’avait alors chaudement recommandé. Cette année-là, je suis venu seulement 3 jours histoire « de voir » ce qui m’attendait (rires). Depuis, je n’ai manqué aucune manifestation. »
Il est alors devenu un habitué et surtout une référence pour les Festivaliers, rythmant la compétition par ses présentations mais servant aussi d’interprète pour la presse et la radio.
- Cette année, sûrement encore plus que d’habitude, la sélection rend compte du cinéma Italien actuel. Il y a moins de comédie que les autres années mais elles sont de qualité. Comme par exemple Loro chi ? avec Marco Giallini et Edoardo Leo qui a été spécialement sous-titré pour être présenté à Villerupt ou encore L’abbiamo fatta grossa de Carlo Verdone. Gli ultimi saranno ultimi en est également un bon exemple, une comédie mais dramatique, qui prouve qu’on peut rire tout en abordant des sujets plus difficiles. Il est évident que, contrairement à Villerupt qui se déroule sur 15 jours et dans un plus grand nombre de salles, la sélection est parfois dictée par la taille du théâtre de Bastia, qui ne peut se permettre de diffusé certains films plus « difficiles » ou moins « grand public ». Comme l’étrange I Tempi felici verranno presto vu à Cannes cette année.
A titre personnel, mes deux coups de cœur sont Fiore de Claudio Govannesi que l’on suit depuis son premier film et que les bastiais avait découvert l’an dernier avec le très réussi Ali a les Yeux Bleus et La Ragazza del mondo de Marco Danieli qui n’a laissé personne indifférent, semble-t-il, ni le public, ni le Jury.
- Toi qui es le spécialiste du cinéma Italien que dire de son état actuel ?
- Comme dans beaucoup de pays, c’est souvent un seul film, en l’occurrence l’an dernier la comédie de Checcho Zalone, Quo Vado, qui a réalisé 50% des entrées à lui seul.
Mais, la nouveauté, c’est que les comédies de Noël n’ont pas eu un grand succès. Il semblerait que le public commence à désirer un autre type de cinéma. Le rapport entre les films italiens et américains reste encore malheureusement en faveur du second. Cette tendance devrait, je l’espère, s’inverser dans le futur, l’Italie ayant voté une nouvelle loi dans ce sens. Elle a d’ailleurs aboutie sur un accord entre le Ministère de la culture, de l’éducation et le CNC local visant à introduire le cinéma à l’école.
- 2017, 30e édition, quelle surprise nous prépare le Festival ?
- 30e à Bastia en effet et 40e à Villerupt ! L’occasion, bien entendu de célébrer ces deux anniversaires comme il se doit. Mais, le secret, c’est de ne pas trop en faire non plus, en pensant déjà aux 31e et 41e éditions !
Oreste, prudent, ne compte pas abandonner de sitôt cette passion pour le cinéma Italien. Pour notre plus grand plaisir de spectateur.