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Collectivité unique : Pierre-Jean Luciani et François Orlandi répliquent à Jean-Guy Talamoni


le Vendredi 27 Mai 2016 à 17:13

Pierre-Jean Luciani, président du conseil départemental de la Corse-du-Sud et François Orlandi, président du conseil départempental de la Haute-Corse, ont réagi presque simultanément, vendredi, aux propos tenus par Jean-Guy Talamoni, président de l'assemblée de Corse, lors de la session en cours



Pierre-Jean Luciani :"Une réforme onduite sans considération pour la proximité"

Pierre-Jean Luciani et François Orlandi
Pierre-Jean Luciani et François Orlandi
 "Hier (26 mai 2016), devant l'Assemblée de Corse, son Président s’est fendu de propos que je pourrais presque qualifiés de risibles si, en réalité, ils n’étaient pas tout simplement affligeants.
En fustigeant les deux Départements corses, M.Talamoni livre enfin sa pensée profonde. La création d’une Collectivité Unique se présente pour lui comme une "occasion de débarrasser la Corse des Conseils départementaux, royaumes de la pulitichella".
Lui qui n’a pas son pareil pour donner des leçons de corse, il devrait savoir qu’au sens propre du terme (et non dans l’emploi caricatural qu’il en fait) la pulitichella, la petite politique, est celle qui consiste à agir au plus près des besoins et des attentes des corses. Ce dont il semble désormais bien éloigné.
Si j’ai pris, avec d’autres, mes distances avec cette réforme, c’est précisément parce qu’elle est conduite sans considération pour la proximité, l’action sociale, la représentation des territoires et pour l’avenir des agents… Pour autant, je n’en suis pas moins légaliste et je m’impose, en toutes circonstances, le respect des lois de la République.
Lorsque M.Talamoni pourfendait Paris et son gouvernement, s’inquiétait-il de savoir si cela fragilisait l’unité de la Corse, si cela servait l’intérêt général ? Sa démarche répondait, à n’en pas douter, à la volonté de défendre le bien-fondé de ses convictions politiques ? Aujourd’hui, hissé au rang de dirigeant de la Corse, il est amusant de constater qu’exprimer des positions divergentes, elles-mêmes inspirées par une conviction comparable à la sienne, soit interprété comme un point de vue « artificiel ». Il est tout aussi surprenant de désigner les Départements comme un "nid du clientélisme". Prenez garde cependant, du haut de votre perchoir, à ne pas trop rapidement agiter le spectre du clanisme.
Compte tenu de l’état d’esprit qui anime les dirigeants nationalistes de la CTC, les corses dans leur ensemble, devraient commencer à s’interroger sur les avantages prétendus ou réels de l’avènement d’une seule et grande collectivité sans véritable contre-pouvoir. Jusqu’au bout, en votre nom, je défendrai une certaine idée de la politique, libérée de toute idéologie et de toute forme de sectarisme.
Je regrette enfin que M.Talamoni n’aime le débat que lorsqu’il lui est favorable et qu’hélas, la pensée unique fasse une nouvelle victime."

François Orlandi : "Prendre toute notre part aux discussions"

Dans l'édition du quotidien local du 27 mai 2016, Jean-Guy Talamoni, en sa qualité de Président de l'Assemblée de Corse, a tenu des propos choquants et inacceptables à l'encontre des deux Départements"" indique pour sa part François Orlandi
"Nous ne souhaitons pas polémiquer sur les lieux communs et les idées reçues  véhiculés concernant l'action de nos institutions. Le débat est ailleurs !
  Je tiens à affirmer notre adhésion totale, sans équivoque au principe de la collectivité unique, inscrit dans la loi Lebranchu
Aussi il nous appartient d’écrire ensemble son contenu. Notre légitimité issue du suffrage universel direct, de notre présence quotidienne et réelle auprès des populations, nous autorise à prendre toute notre part aux discussions. Il est clair que la politique de proximité et la représentation territoriale doivent être impérativement prises en considération. C'est là notre point de vue, un objectif commun qui je l’espère est partagé par Monsieur Talamoni. Oui, nous sommes soucieux sans doute plus que d’autres de l’avenir de nos territoires, de l’espace rural, de ceux qui y résident. Oui, nous sommes soucieux plus que d’autres de l’avenir de nos agents.
En tout état de cause nous demeurons des interlocuteurs disponibles pour poursuivre le dialogue sans propos outranciers et construire dans le seul et unique intérêt de la Corse.
Le reste n'est que polémique stérile et inutile."