Emmanuelle De Gentili, 1ére adjointe à la mairie de Bastia, secrétaire nationale du Parti socialiste, siège pour la première fois au Conseil départemental. Elle a choisi de rejoindre les rangs de l'opposition et des non-inscrits.
Un jour à peine après leur élection, les deux nouveaux conseillers départementaux du canton III de Bastia ont fait leur entrée au Conseil départemental de Haute-Corse lors de la session publique de mardi. C'est, à la fois, un retour et une première pour le binôme de la majorité municipale qui a rejoint les rangs de l’opposition. Si le nationaliste Joseph Gandolfi retrouve naturellement sa place dans l’hémicycle au sein du groupe Inseme per Bastia, la socialiste Emmanuelle De Gentili inaugure son premier mandat dans cette institution et opte pour les non-inscrits. Un retour et une arrivée qui ne semblent pas du goût de tout le monde, les traditionnelles allocutions de bienvenue ont donné lieu à un bref échange de propos aigres-doux. Mais avant cela, la session a débuté par une minute de silence et un hommage à l’ancien conseiller général du canton de La Porta, Ours-Pierre Grimaldi, décédé la semaine dernière.
De l’amertume !
Puis, comme il est de tradition, le président François Orlandi a félicité les nouveaux élus et affirmé que « le temps de la campagne est fini, les bonnes volontés sont les bienvenues pour le Département ». Tout en saluant Marie-Claire Poggi pour « son engagement loyal et actif », il a regretté l’absence de l’ex-conseillère tattiste, éliminée dès le 1er tour de scrutin et qu’il avait soutenu pendant la campagne électorale, comme il a soutenu l’union de la gauche au 2nd tour. Avant de passer à l’ennemi, Marie-Claire Poggi avait été élue, en mars 2015, sous l’étiquette de la majorité municipale bastiaise, en binôme avec José Gandolfi qui n’apprécie pas. « Je m’aperçois qu’il y a de l’amertume dans votre voix, mais ce sont les résultats de l’élection, ce sont les électeurs qui ont décidé ! Vous serez obligés de me supporter pendant un an ! », lance-t-il au président Orlandi qui s’en défend.
De l’amertume !
Puis, comme il est de tradition, le président François Orlandi a félicité les nouveaux élus et affirmé que « le temps de la campagne est fini, les bonnes volontés sont les bienvenues pour le Département ». Tout en saluant Marie-Claire Poggi pour « son engagement loyal et actif », il a regretté l’absence de l’ex-conseillère tattiste, éliminée dès le 1er tour de scrutin et qu’il avait soutenu pendant la campagne électorale, comme il a soutenu l’union de la gauche au 2nd tour. Avant de passer à l’ennemi, Marie-Claire Poggi avait été élue, en mars 2015, sous l’étiquette de la majorité municipale bastiaise, en binôme avec José Gandolfi qui n’apprécie pas. « Je m’aperçois qu’il y a de l’amertume dans votre voix, mais ce sont les résultats de l’élection, ce sont les électeurs qui ont décidé ! Vous serez obligés de me supporter pendant un an ! », lance-t-il au président Orlandi qui s’en défend.
La carotte et le bâton
L’élu nationaliste, heureux d’être de retour, se dit prêt à travailler, mais d’abord pour défendre les habitants de son canton. Sans se faire d’illusion pour autant : « Je reviens avec un sentiment partagé. Le système au département, c’est un peu la carotte et le bâton ! On vous fait miroiter des tas d’avancées, mais, au fin de compte, on s’aperçoit que cette institution, quoi qu’il en soit, supporte le bilan des années précédentes. Il est difficile de s’en extraire. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait une véritable volonté politique de sortir du chemin établi ». Les prérogatives de Marie-Claire Poggi devant être réattribuées, José Gandolfi se porte, de nouveau, candidat pour siéger à l’Office HLM : « Je suis légitimement élu dans un canton qui totalise 75% du parc HLM de la Haute-Corse. Il serait malvenu que je ne siège pas, encore une fois, à l’Office HLM, et plus spécialement à l’attribution des logements. Je pense que les électeurs comprendraient très mal mon absence ».
Natio-compatible
Si, en son temps, Marie-Claire Poggi avait, à peine installée, rejoint les rangs de la majorité départementale, Emmanuelle De Gentili choisit la loyauté à son engagement municipal bastiais et aux accords conclus avec les Nationalistes. Elle a tenu, d’emblée, à clarifier certains points sur son positionnement politique au sein de l’assemblée : « Je ne me situe pas dans la majorité départementale. Je vais, donc, comme je l’avais annoncé, siégé en tant que non-inscrit. Je m’inscris, par contre, dans une majorité municipale bastiaise avec Jean-Louis Milani, Gilles Simeoni et, aujourd’hui, Pierre Savelli. Il y aura, donc, unité de vote sur les dossiers qui concernent la ville de Bastia. Sur les autres dossiers qui concernent le département, voire la région ou même des questions nationales, je garde, en tant que socialiste, mon autonomie de décision ». Elle a, également, clarifié son engagement local : « Je suis représentante d’un parti politique, le Parti socialiste. J’incarne une gauche autonomiste et progressiste au sein d’un parti national. Je suis compatible avec les Nationalistes et je l’assume complètement, mais je ne suis pas Nationaliste ! ».
Des priorités bastiaises
La nouvelle élue compte s’investir pleinement pendant cette année de transition vers la Collectivité unique et affiche ses priorités : « C’est une année importante à deux niveaux. Tout d’abord, dans le cadre de la transformation vers la Collectivité territoriale unique, je vais m’inscrire dans un travail constructif, à la fois avec la majorité et les membres de l’opposition, pour que le service aux citoyens soit maintenu au plus près de leurs besoins, particulièrement à Bastia. Pour des dossiers plus locaux, je serai, avec José Gandolfi, porte-voix du canton de Bastia III. Notre dossier prioritaire sera l’Office HLM, sa gestion, la prise en compte des demandes de travaux d’urgence, l’affectation des logements, la vacance des logements sociaux… Au-delà du canton, je me positionnerai sur l’ensemble des dossiers du département, notamment sur les problèmes au niveau de la ruralité. C’est un sujet qui me préoccupe tout autant que les questions bastiaises ».
L’élu nationaliste, heureux d’être de retour, se dit prêt à travailler, mais d’abord pour défendre les habitants de son canton. Sans se faire d’illusion pour autant : « Je reviens avec un sentiment partagé. Le système au département, c’est un peu la carotte et le bâton ! On vous fait miroiter des tas d’avancées, mais, au fin de compte, on s’aperçoit que cette institution, quoi qu’il en soit, supporte le bilan des années précédentes. Il est difficile de s’en extraire. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait une véritable volonté politique de sortir du chemin établi ». Les prérogatives de Marie-Claire Poggi devant être réattribuées, José Gandolfi se porte, de nouveau, candidat pour siéger à l’Office HLM : « Je suis légitimement élu dans un canton qui totalise 75% du parc HLM de la Haute-Corse. Il serait malvenu que je ne siège pas, encore une fois, à l’Office HLM, et plus spécialement à l’attribution des logements. Je pense que les électeurs comprendraient très mal mon absence ».
Natio-compatible
Si, en son temps, Marie-Claire Poggi avait, à peine installée, rejoint les rangs de la majorité départementale, Emmanuelle De Gentili choisit la loyauté à son engagement municipal bastiais et aux accords conclus avec les Nationalistes. Elle a tenu, d’emblée, à clarifier certains points sur son positionnement politique au sein de l’assemblée : « Je ne me situe pas dans la majorité départementale. Je vais, donc, comme je l’avais annoncé, siégé en tant que non-inscrit. Je m’inscris, par contre, dans une majorité municipale bastiaise avec Jean-Louis Milani, Gilles Simeoni et, aujourd’hui, Pierre Savelli. Il y aura, donc, unité de vote sur les dossiers qui concernent la ville de Bastia. Sur les autres dossiers qui concernent le département, voire la région ou même des questions nationales, je garde, en tant que socialiste, mon autonomie de décision ». Elle a, également, clarifié son engagement local : « Je suis représentante d’un parti politique, le Parti socialiste. J’incarne une gauche autonomiste et progressiste au sein d’un parti national. Je suis compatible avec les Nationalistes et je l’assume complètement, mais je ne suis pas Nationaliste ! ».
Des priorités bastiaises
La nouvelle élue compte s’investir pleinement pendant cette année de transition vers la Collectivité unique et affiche ses priorités : « C’est une année importante à deux niveaux. Tout d’abord, dans le cadre de la transformation vers la Collectivité territoriale unique, je vais m’inscrire dans un travail constructif, à la fois avec la majorité et les membres de l’opposition, pour que le service aux citoyens soit maintenu au plus près de leurs besoins, particulièrement à Bastia. Pour des dossiers plus locaux, je serai, avec José Gandolfi, porte-voix du canton de Bastia III. Notre dossier prioritaire sera l’Office HLM, sa gestion, la prise en compte des demandes de travaux d’urgence, l’affectation des logements, la vacance des logements sociaux… Au-delà du canton, je me positionnerai sur l’ensemble des dossiers du département, notamment sur les problèmes au niveau de la ruralité. C’est un sujet qui me préoccupe tout autant que les questions bastiaises ».
Retour de la DGS
Autre retour remarqué : celui de Marie Hélène Djivas. La Directrice générale des services du département a été mise en examen, en mai dernier, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d'emplois fictifs présumés. Placée sous contrôle judiciaire, elle a été, pendant près de cinq mois, suspendue de ses fonctions avec interdiction de présence dans les locaux du Conseil départemental. Le juge, ayant en début de semaine, satisfait à la demande, formulée par son avocat, d’alléger son contrôle judiciaire, la DGS a, aussitôt, retrouvé ses fonctions. Le président Orlandi s’est réjoui de cette décision « souhaitée et attendue » et a remercié ceux qui ont assuré l’intérim.
Soutien aux détenus
Deux motions ont, ensuite, été votées à l’unanimité.
La première concerne l’amnistie et le rapprochement des prisonniers politiques. Déjà votée à deux reprises en juin 2010 et juin 2015, elle intervient après les condamnations, la semaine dernière, devant la Cour d’Assises Spéciale de Paris, de Nicolas Battini, Ghjaseppu Maria Verdi et Stéphane Tomasini. La motion condamne leur comparution devant une juridiction d’exception et « appelle le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour conduire à un apaisement que l’ensemble des élus et de la population insulaires appellent de leurs vœux ».
Soutien aux jeunes agriculteurs
La deuxième, déposée par les élus du rural, Jean-Marie Vecchioni, Pierre-Marie Mancini et Francis Guidici, apporte son soutien aux jeunes agriculteurs et à l’ensemble de la profession agricole qui réclament le paiement immédiat de l’indemnité de compensation des handicaps naturels (ICHN) 2015 dont l’instruction est terminée depuis un an. Alors que certaines régions l’ont déjà perçue, la Corse attend toujours. « Nous avons déposé cette motion parce qu’on se devait de prendre position pour les jeunes, mais nous sommes, aussi, tous les trois concernés. Nous percevons, pour ceux qui sont en montagne, une ICHN. Nous arrivons en fin d’année avec une trésorerie essoufflée. Ce que nous demandons est tout à fait normal ! Nous ne pouvons pas concevoir que des dossiers soient clos depuis un an et que nous n’ayons pas encore obtenu le paiement. Tout cela pour un problème informatique ! J’ai entendu, ce matin, le président de l’ODARC (Office de développement agricole et rurale de la Corse) qui disait attendre un virement sous n’importe quelle forme pour pouvoir subvenir aux besoins de nos agriculteurs. Nous sommes, bien sûr, tous solidaires ! », explique Jean-Marie Vecchioni. Estimant que « ce retard de paiement met en péril l’équilibre financier des exploitations agricoles », le Conseil départemental demande à l’Etat d’apporter une « solution immédiate » pour que tout le monde soit payé avant la fin de l’année. D’autant qu’il s’agit de l’ICHN pour l’année 2015 et qu’il faudrait bien aussi verser celle de 2016.
N.M.
Autre retour remarqué : celui de Marie Hélène Djivas. La Directrice générale des services du département a été mise en examen, en mai dernier, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d'emplois fictifs présumés. Placée sous contrôle judiciaire, elle a été, pendant près de cinq mois, suspendue de ses fonctions avec interdiction de présence dans les locaux du Conseil départemental. Le juge, ayant en début de semaine, satisfait à la demande, formulée par son avocat, d’alléger son contrôle judiciaire, la DGS a, aussitôt, retrouvé ses fonctions. Le président Orlandi s’est réjoui de cette décision « souhaitée et attendue » et a remercié ceux qui ont assuré l’intérim.
Soutien aux détenus
Deux motions ont, ensuite, été votées à l’unanimité.
La première concerne l’amnistie et le rapprochement des prisonniers politiques. Déjà votée à deux reprises en juin 2010 et juin 2015, elle intervient après les condamnations, la semaine dernière, devant la Cour d’Assises Spéciale de Paris, de Nicolas Battini, Ghjaseppu Maria Verdi et Stéphane Tomasini. La motion condamne leur comparution devant une juridiction d’exception et « appelle le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour conduire à un apaisement que l’ensemble des élus et de la population insulaires appellent de leurs vœux ».
Soutien aux jeunes agriculteurs
La deuxième, déposée par les élus du rural, Jean-Marie Vecchioni, Pierre-Marie Mancini et Francis Guidici, apporte son soutien aux jeunes agriculteurs et à l’ensemble de la profession agricole qui réclament le paiement immédiat de l’indemnité de compensation des handicaps naturels (ICHN) 2015 dont l’instruction est terminée depuis un an. Alors que certaines régions l’ont déjà perçue, la Corse attend toujours. « Nous avons déposé cette motion parce qu’on se devait de prendre position pour les jeunes, mais nous sommes, aussi, tous les trois concernés. Nous percevons, pour ceux qui sont en montagne, une ICHN. Nous arrivons en fin d’année avec une trésorerie essoufflée. Ce que nous demandons est tout à fait normal ! Nous ne pouvons pas concevoir que des dossiers soient clos depuis un an et que nous n’ayons pas encore obtenu le paiement. Tout cela pour un problème informatique ! J’ai entendu, ce matin, le président de l’ODARC (Office de développement agricole et rurale de la Corse) qui disait attendre un virement sous n’importe quelle forme pour pouvoir subvenir aux besoins de nos agriculteurs. Nous sommes, bien sûr, tous solidaires ! », explique Jean-Marie Vecchioni. Estimant que « ce retard de paiement met en péril l’équilibre financier des exploitations agricoles », le Conseil départemental demande à l’Etat d’apporter une « solution immédiate » pour que tout le monde soit payé avant la fin de l’année. D’autant qu’il s’agit de l’ICHN pour l’année 2015 et qu’il faudrait bien aussi verser celle de 2016.
N.M.
Jean-Marie Vecchioni, Pierre-Marie Mancini et Francis Guidici, auteurs de la motion de soutien aux jeunes agriculteurs.