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Conseil départemental de la Haute-Corse : Les paroles et les actes


le Mardi 15 Mars 2016 à 15:47

La session du Conseil départemental de la Haute-Corse a débuté mardi matin par une véritable charge du président de l'assemblée contre le groupe Inseme. François Orlandi, au cours d'une longue intervention a fait le tour des reproches qui lui sont adressés depuis plusieurs semaines par le groupe nationaliste et montré du doigt sa demande de vouloir obtenir une liste des personnes mises en examen dans l'affaire des gîtes ruraux, sur les propos qui ont succédé à sa conférence de presse commune avec Pierre-Jean Luciani, président du conseil départemental de Corse-du-Sud, sur les mails qui lui sont adressés critiquant le fonctionnement des diverses commissions. Un véritable tir de barrages qui a surpris l'opposition nationaliste qui a décidé de retirer sa demande et sa motion visant à solliciter l'assemblée départementale afin qu'elle confirme sa volonté de véritablement vouloir aller vers la collectivité unique. Mais après les paroles, vives, l'assemblée est passée aux actes. Celle de son ordre du jour. Les réactions de François Orlandi et de José Gandolfi du groupe Inseme sur un fond d'images vidéos saisies durant la session.



Conseil départemental de la Haute-Corse : Les paroles et les actes

François Orlandi : "Un échange constructif"

- Pourquoi ce débat en ouverture de la session ?
-
 Ça été un échange par moments assez vif  mais je crois que ça a été un échange constructif puisque à la lumière des débats, au cours duquel on s'est les choses de manière très franche. Nous avions souhaité communiquer et dire que l'état d'esprit et l'atmosphère qui semblaient se constituer autour des différents travaux menés par notre collectivité avaient quelque fois un retentissement ou une transmission, aux yeux du public ,qui était erronée, transformée, qui ne correspondait pas à une réalité. On a donc voulu réaffirmer ce qu'étaient les travaux du département, l'engagement des agents, des élus dont la qualité les travaux  dans la clarté et la transparence en commission, en assemblée et à tous les niveaux où les élus se retrouvent, a été reconnue. C'est une mise au point était nécessaire. Elle a été faite. Et tout le monde est revenu sur des décisions qui sont partagées.

- Les propos ont quand même été sévères à votre encontre ?

- Les propos ont peut-être été sévères, peut-être que mes réponses l'ont été aussi. Je crois que quand l'on se dit les choses très directement et très honnêtement, même si elles sont empruntes d'une forme d'intensité, cela ne porte pas préjudice au débat. Ce que je retiens, c'est surtout la conclusion : un état d'esprit conforté, renouvelé et une synergie entre les différents acteurs du Département qui veulent tous travailler dans le même sens et rejeter des démarches qui viendraient polluer cet état d'esprit qui a toujours été très respectueux dans cette enceinte.

- Il y a quand même un climat de suspicion qui plane au-dessus du Conseil départemental ,
-  J'ai plutôt enregistré une conclusion qui démontrait le contraire. La suspicion elle semble être alimentée à travers les réseaux sociaux, des informations tronquées, des non-dits, des contre-vérités. Je crois que ce débat a été l'occasion d'une mise au point très claire. Les conseillers départementaux se sont exprimés, quelle que soient leurs tendances, pour revenir à l'essentiel  : le travail de la collectivité au service de la population.

- L'attitude des élus d'Inseme ?
- Ils ont affirmé et réaffirmé la clarté et la transparence qui prévaut et qui préside aux travaux des différentes commissions auxquels ils participent comme les autres. A aucun moment ils ne sont revenus sur une quelconque suspicion ou un doute sur un doute sur le fonctionnement du Conseil départemental depuis que j'ai l'honneur de le présider et surtout depuis qu'ils participent aux travaux de notre collectivité. Je n'ai pas entendu de reproche de suspicion j'ai plutôt entendu une volonté de travailler ensemble  dans un esprit reconstruit. Les choses, je le répète, ont été dites, bien dites pour repartir de l'avant.
 

José Gandolfi : "La justice tranchera"

- Pourquoi a t-on eu droit à ces attaques virulentes dont le ton change avec celui qui est habituellement employé en politique ?
- En déposant cette motion nous avions un seul souci : après la conférence de presse tenue par le président du Conseil départemental de Haute-Corse avec son homologue de Corse-du-Sud, il nous semblait opportun de redemander l'avis des nouveaux conseillers départementaux et qu'une fois pour toutes le Conseil départemental  se positionne comme un des éléments-clefs pour la mise en place de la Collectivité territoriale unique et qu'il respecte scrupuleusement le calendrier. Le président a voulu rebondir sur des faits ou de demandes dont nous ignorons totalement l'origine. Je pense que c'est dans un souci  politique qu'il a voulu argumenter dans ce sens. Notre souci n'était ni de débattre, ni de polémiquer. On voulait simplement clarifier la situation politique : aujourd'hui la Corse s'interroge sur l'avenir institutionnel du Pays. On voulait une fois encore remettre en cause la décision unilatérale des deux Conseils départementaux de condamner et la démarche et surtout la mise en place de la prochaine collectivité.

- Votre demande, finalement retirée, d'une liste des personnes mises en examen dans l'affaire des gîtes ruraux ?
- Nous ne demandions pas de liste, mais, comme le droit nous le permet, que des pièces relatives au dossier, parce que le Département est aussi partie civile dans cette affaire, nous soient communiquées. Nous n'avons jamais demandé de liste pour lancer des noms en pâture, ou établir une "liste noir" :  nous avons toujours respecté les personnes qui sont mises en examen mais il se trouve que le président  fait obstruction à cette demande depuis des mois. Mais on ne va pas s'évertuer éternellement  à faire la même démarche : la justice va suivre son cours. Nous lui faisons tranquillement confiance. De toutes façons le débat n'avait nullement besoin de s'éterniser : il y a eu des malversations au sein  de cette institution, il y a eu des errances. Nous n'en sommes pas responsables. La justice tranchera…