Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de la Corse, et Francesco Pigliaru, président de la Région autonome de la Sardaigne.
- Qu’est-ce qui a motivé cette visite en Sardaigne ?
- Un des axes stratégiques de la nouvelle politique, que nous voulons mettre en place, est de développer une véritable politique euro-méditerranéenne de la Corse, c’est-à-dire de construire des partenariats avec nos voisins, qu’ils s’agissent des îles ou des Nations sans Etat du pourtour de la Méditerranée, à titre prioritaire. Dans cette perspective-là, le premier partenaire naturel de la démarche est, bien sûr, la Sardaigne, de part sa proximité géographique, par les liens culturels, l’étroitesse des liens linguistiques et par les complémentarités économiques possibles avec cette île voisine qui est une île jumelle.
- Cela fait des années que les voyages et les rencontres se multiplient avec les Sardes sans que rien de concret n’aboutisse. Qu’est-ce ce voyage apporte de nouveau ?
- Il y a eu, effectivement, plusieurs phases, des frémissements, voire même des concrétisations prometteuses, avec l’initiative IMEDOC (Groupement des îles de la Méditerranée Occidentale) dans les années 90, lorsque Jean Baggioni était président de l’Exécutif. Ce groupement, qui était la préfiguration d’une confédération des îles, s’est, malheureusement, distendu jusqu’à disparaître. Sous la précédente mandature, un accord-cadre de coopération entre la Corse et la Sardaigne a été signé en 2013, mais n’a connu pratiquement aucune déclinaison concrète. C’est la raison pour laquelle, en 2014, lorsque j’étais maire de Bastia, avec des élus, notamment la 1ère adjointe, Emmanuelle De Gentili, alors responsable des affaires européennes à la CTC, et Jean-Félix Acquaviva, en sa qualité de président de la Fédération des élus de montagne, avec également des représentants du monde économique, nous avions reçu une délégation sarde.
- Qu’est-il advenu de la déclaration que vous avez signée alors ?
- La déclaration conjointe, que nous avons signée à Bastia en juin 2015, actait le principe de la relance de la coopération entre nos deux îles. Un voyage préalable en Sardaigne nous avait permis de prendre contact avec la quasi-totalité des groupes politiques représentés au Parlement sarde. Nous avons, ensuite, déposé, alors que nous étions toujours dans l’opposition, une motion qui a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, mais qui n’a pas eu de suite concrète. L’un de nos premiers actes, dès notre arrivée aux responsabilités, a été de mettre en conformité nos paroles et nos engagements de l’époque et de prendre la décision concrète de ce voyage en Sardaigne. Cette visite a revêtu une dimension politique symbolique très forte.
- Un des axes stratégiques de la nouvelle politique, que nous voulons mettre en place, est de développer une véritable politique euro-méditerranéenne de la Corse, c’est-à-dire de construire des partenariats avec nos voisins, qu’ils s’agissent des îles ou des Nations sans Etat du pourtour de la Méditerranée, à titre prioritaire. Dans cette perspective-là, le premier partenaire naturel de la démarche est, bien sûr, la Sardaigne, de part sa proximité géographique, par les liens culturels, l’étroitesse des liens linguistiques et par les complémentarités économiques possibles avec cette île voisine qui est une île jumelle.
- Cela fait des années que les voyages et les rencontres se multiplient avec les Sardes sans que rien de concret n’aboutisse. Qu’est-ce ce voyage apporte de nouveau ?
- Il y a eu, effectivement, plusieurs phases, des frémissements, voire même des concrétisations prometteuses, avec l’initiative IMEDOC (Groupement des îles de la Méditerranée Occidentale) dans les années 90, lorsque Jean Baggioni était président de l’Exécutif. Ce groupement, qui était la préfiguration d’une confédération des îles, s’est, malheureusement, distendu jusqu’à disparaître. Sous la précédente mandature, un accord-cadre de coopération entre la Corse et la Sardaigne a été signé en 2013, mais n’a connu pratiquement aucune déclinaison concrète. C’est la raison pour laquelle, en 2014, lorsque j’étais maire de Bastia, avec des élus, notamment la 1ère adjointe, Emmanuelle De Gentili, alors responsable des affaires européennes à la CTC, et Jean-Félix Acquaviva, en sa qualité de président de la Fédération des élus de montagne, avec également des représentants du monde économique, nous avions reçu une délégation sarde.
- Qu’est-il advenu de la déclaration que vous avez signée alors ?
- La déclaration conjointe, que nous avons signée à Bastia en juin 2015, actait le principe de la relance de la coopération entre nos deux îles. Un voyage préalable en Sardaigne nous avait permis de prendre contact avec la quasi-totalité des groupes politiques représentés au Parlement sarde. Nous avons, ensuite, déposé, alors que nous étions toujours dans l’opposition, une motion qui a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, mais qui n’a pas eu de suite concrète. L’un de nos premiers actes, dès notre arrivée aux responsabilités, a été de mettre en conformité nos paroles et nos engagements de l’époque et de prendre la décision concrète de ce voyage en Sardaigne. Cette visite a revêtu une dimension politique symbolique très forte.
Scontru in Badesi avec les 17 maires de la région de Gallura, des chefs d'entreprises, des responsables d'institutions.
- Laquelle ?
- C’était, d’abord, une visite officielle. Nous sommes venus en Sardaigne à l’invitation de mon homologue, Francesco Pigliaru, président de la Région autonome de la Sardaigne. Nous avons été reçu, au plan formel et protocolaire, à l’instar d’un gouvernement. Cette visite a été, ensuite, profondément marquante d’un point de vue humain. Nous avons reçu un accueil exceptionnel, aussi bien de la part des dirigeants que du peuple sarde. Cela nous a beaucoup touchés et émus ! Nous n’avions pas mesuré combien notre victoire du 13 décembre dernier avait eu un impact fort en Sardaigne, combien elle avait impressionné, fait réfléchir et, même, motivé, non seulement les forces nationalistes sardes, mais aussi les non-nationalistes. Elle a été interprétée comme un signe de dynamique positive, y compris pour la Sardaigne.
- C’est-à-dire ?
- Elle a été interprétée comme un signe de renouveau dans la vie politique corse, d’une affirmation plus marquée de la Corse en tant que peuple et en tant que nation dans l’espace méditerranéen. Les Sardes y ont vu un écho de leurs propres préoccupations. La Sardaigne a un statut d’autonomie beaucoup plus avancé que le nôtre, mais elle a, également, des difficultés à le faire respecter par l’Etat italien. Aussi l’aspiration à la construction d’une véritable conscience nationale est-elle en train de s’affirmer, de se renforcer et dépasse les simples mouvements nationalistes et indépendantistes ! Notre accession aux responsabilités a vraiment intéressé les responsables politiques comme l’ensemble des Sardes.
- Qui avez-vous rencontré ?
- Le premier jour, nous avons rencontré près de 27 maires de la région de Gallura et des acteurs socio-économiques de premier plan. Le deuxième jour, nous avons été reçu par Francesco Pigliaru avec qui je me suis, d’abord, entretenu personnellement. Puis, il a rencontré les membres du Conseil exécutif qui m’accompagnaient : Jean-Christophe Angelini pour l’action économique, Fabienne Giovanini pour l’aménagement du territoire et l’énergie, et Jean-Félix Acquaviva pour les transports. Etaient, également, présents Eléonore Cipriani, du cabinet de Jean-Guy Talamoni qui représentait le président de l’Assemblée de Corse, et Henri Franceschi, président du Conseil économique, social et culturel de la Corse (CESC). Nous avons tenu à sa présence car nous voulons renforcer le rôle du CESC dans les années à-venir. Nous considérons que l’implication de la société civile, aussi bien sur le terrain de la coopération euro-méditerranéenne que de façon générale, est essentielle pour la réussite de la nouvelle politique que nous voulons mener.
- Qu’avez-vous acté exactement ?
- Nous avons eu une séance de travail de plus de deux heures avec nos homologues, c’est-à-dire le président Pigliaru et ses assesseurs. Dans la foulée, j’ai, avec Francesco Pigliaru et le président de l’Assemblée, Gianfranco Ganau, donné une conférence de presse commune devant la presse corse, sarde et italienne. Pendant ce temps, les deux Exécutifs travaillaient en bilatéral. Ensuite, le président Ganau nous a reçus au Parlement pour une nouvelle réunion de travail avec le président Pigliaru et les chefs de groupe de tous les partis politiques. Nous avons acté le principe d’une collaboration dans des domaines privilégiés de réflexion et d’action. Nous allons décliner de façon beaucoup plus forte notre implication communes dans les différents programmes européens en cours. Par exemple, dans les transports maritimes et aériens. Pour le maritime, un groupement de coopération transfrontalière sera déposé cette semaine. L’idée est de mettre sur pied une continuité territoriale européenne et méditerranéenne.
- C’était, d’abord, une visite officielle. Nous sommes venus en Sardaigne à l’invitation de mon homologue, Francesco Pigliaru, président de la Région autonome de la Sardaigne. Nous avons été reçu, au plan formel et protocolaire, à l’instar d’un gouvernement. Cette visite a été, ensuite, profondément marquante d’un point de vue humain. Nous avons reçu un accueil exceptionnel, aussi bien de la part des dirigeants que du peuple sarde. Cela nous a beaucoup touchés et émus ! Nous n’avions pas mesuré combien notre victoire du 13 décembre dernier avait eu un impact fort en Sardaigne, combien elle avait impressionné, fait réfléchir et, même, motivé, non seulement les forces nationalistes sardes, mais aussi les non-nationalistes. Elle a été interprétée comme un signe de dynamique positive, y compris pour la Sardaigne.
- C’est-à-dire ?
- Elle a été interprétée comme un signe de renouveau dans la vie politique corse, d’une affirmation plus marquée de la Corse en tant que peuple et en tant que nation dans l’espace méditerranéen. Les Sardes y ont vu un écho de leurs propres préoccupations. La Sardaigne a un statut d’autonomie beaucoup plus avancé que le nôtre, mais elle a, également, des difficultés à le faire respecter par l’Etat italien. Aussi l’aspiration à la construction d’une véritable conscience nationale est-elle en train de s’affirmer, de se renforcer et dépasse les simples mouvements nationalistes et indépendantistes ! Notre accession aux responsabilités a vraiment intéressé les responsables politiques comme l’ensemble des Sardes.
- Qui avez-vous rencontré ?
- Le premier jour, nous avons rencontré près de 27 maires de la région de Gallura et des acteurs socio-économiques de premier plan. Le deuxième jour, nous avons été reçu par Francesco Pigliaru avec qui je me suis, d’abord, entretenu personnellement. Puis, il a rencontré les membres du Conseil exécutif qui m’accompagnaient : Jean-Christophe Angelini pour l’action économique, Fabienne Giovanini pour l’aménagement du territoire et l’énergie, et Jean-Félix Acquaviva pour les transports. Etaient, également, présents Eléonore Cipriani, du cabinet de Jean-Guy Talamoni qui représentait le président de l’Assemblée de Corse, et Henri Franceschi, président du Conseil économique, social et culturel de la Corse (CESC). Nous avons tenu à sa présence car nous voulons renforcer le rôle du CESC dans les années à-venir. Nous considérons que l’implication de la société civile, aussi bien sur le terrain de la coopération euro-méditerranéenne que de façon générale, est essentielle pour la réussite de la nouvelle politique que nous voulons mener.
- Qu’avez-vous acté exactement ?
- Nous avons eu une séance de travail de plus de deux heures avec nos homologues, c’est-à-dire le président Pigliaru et ses assesseurs. Dans la foulée, j’ai, avec Francesco Pigliaru et le président de l’Assemblée, Gianfranco Ganau, donné une conférence de presse commune devant la presse corse, sarde et italienne. Pendant ce temps, les deux Exécutifs travaillaient en bilatéral. Ensuite, le président Ganau nous a reçus au Parlement pour une nouvelle réunion de travail avec le président Pigliaru et les chefs de groupe de tous les partis politiques. Nous avons acté le principe d’une collaboration dans des domaines privilégiés de réflexion et d’action. Nous allons décliner de façon beaucoup plus forte notre implication communes dans les différents programmes européens en cours. Par exemple, dans les transports maritimes et aériens. Pour le maritime, un groupement de coopération transfrontalière sera déposé cette semaine. L’idée est de mettre sur pied une continuité territoriale européenne et méditerranéenne.
Réception a Badesi.
- Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
- Nous allons, déjà, nous donner les moyens de renforcer les rotations directes bilatérales entre la Corse et la Sardaigne, entre les ports sardes et les ports corses, notamment ceux de Bonifacio, Porto-Vecchio et Propriano. Nous réfléchirons, ensuite, à une vision plus globale. Par exemple, peut-on construire une continuité territoriale avec, en arrière plan, l’élaboration d’un modèle économique entre la Corse, la Sardaigne, la Toscane, les ports français et, demain, pourquoi pas, Barcelone et la Catalogne ? L’idée est de se positionner à l’échelle du bassin méditerranéen et non plus dans une relation bilatérale et verticale, la Corse avec le port de Marseille, et la Sardaigne avec l’Italie.
- Pensez-vous faire la même chose dans le domaine aérien ?
- Oui ! Le président sarde nous disait que c’est quand même incroyable que, pour aller de Cagliari à Bastia ou Ajaccio, on soit obligé de faire 3 heures et demi de voiture du Sud au Nord de la Sardaigne, d’attendre un hypothétique bateau pour rejoindre un port corse et de rouler encore 3 heures avant d’arriver à destination ! Nous étudierons la possibilité progressive de créer des vols directs entre la Corse et la Sardaigne. Nous avons réfléchi à une meilleure connexion entre nos deux îles, y compris d’un point de vue énergétique. Nous leur avons parlé de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). Nous avons évoqué le moyen d’échanger nos expériences en matière de gestion de la ressource en eau. Dans le domaine de l’économie, nous avons affiné un certain nombre d’axes privilégiés d’action, notamment dans les secteurs traditionnels, tels que le bâtiment et le tourisme.
- Quelles pistes avez-vous identifiées dans ces secteurs ?
- Par exemple, comment peut-on aller vers un tourisme durable ? Comment mieux gérer la ressource touristique ? Comment, dans un contexte de compétition mondiale, peut-on renforcer la complémentarité pour développer des offres touristiques communes ? Dans le domaine de l’agro-alimentaire, peut-on installer des centrales d’achat ? Peut-on exporter en Sardaigne ? Peut-on développer des circuits courts et trouver des débouchés dans nos îles ? Dans le domaine de la fiscalité dérogatoire, la Sardaigne et la Sicile ont obtenu, du Parlement européen, une résolution qui acte le principe d’une fiscalité dérogatoire au bénéfice des territoires insulaires de Méditerranée. Nous sommes intéressés pour en profiter. Ces mesures peuvent s’appliquer à la fiscalité des entreprises, notamment adapter le principe des aides à l’exportation pour compenser l’insularité…
- Nous allons, déjà, nous donner les moyens de renforcer les rotations directes bilatérales entre la Corse et la Sardaigne, entre les ports sardes et les ports corses, notamment ceux de Bonifacio, Porto-Vecchio et Propriano. Nous réfléchirons, ensuite, à une vision plus globale. Par exemple, peut-on construire une continuité territoriale avec, en arrière plan, l’élaboration d’un modèle économique entre la Corse, la Sardaigne, la Toscane, les ports français et, demain, pourquoi pas, Barcelone et la Catalogne ? L’idée est de se positionner à l’échelle du bassin méditerranéen et non plus dans une relation bilatérale et verticale, la Corse avec le port de Marseille, et la Sardaigne avec l’Italie.
- Pensez-vous faire la même chose dans le domaine aérien ?
- Oui ! Le président sarde nous disait que c’est quand même incroyable que, pour aller de Cagliari à Bastia ou Ajaccio, on soit obligé de faire 3 heures et demi de voiture du Sud au Nord de la Sardaigne, d’attendre un hypothétique bateau pour rejoindre un port corse et de rouler encore 3 heures avant d’arriver à destination ! Nous étudierons la possibilité progressive de créer des vols directs entre la Corse et la Sardaigne. Nous avons réfléchi à une meilleure connexion entre nos deux îles, y compris d’un point de vue énergétique. Nous leur avons parlé de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). Nous avons évoqué le moyen d’échanger nos expériences en matière de gestion de la ressource en eau. Dans le domaine de l’économie, nous avons affiné un certain nombre d’axes privilégiés d’action, notamment dans les secteurs traditionnels, tels que le bâtiment et le tourisme.
- Quelles pistes avez-vous identifiées dans ces secteurs ?
- Par exemple, comment peut-on aller vers un tourisme durable ? Comment mieux gérer la ressource touristique ? Comment, dans un contexte de compétition mondiale, peut-on renforcer la complémentarité pour développer des offres touristiques communes ? Dans le domaine de l’agro-alimentaire, peut-on installer des centrales d’achat ? Peut-on exporter en Sardaigne ? Peut-on développer des circuits courts et trouver des débouchés dans nos îles ? Dans le domaine de la fiscalité dérogatoire, la Sardaigne et la Sicile ont obtenu, du Parlement européen, une résolution qui acte le principe d’une fiscalité dérogatoire au bénéfice des territoires insulaires de Méditerranée. Nous sommes intéressés pour en profiter. Ces mesures peuvent s’appliquer à la fiscalité des entreprises, notamment adapter le principe des aides à l’exportation pour compenser l’insularité…
Rencontre avec les présidents sardes et les assesseurs du Conseil exécutif sarde.
- Ce voyage a-t-il permis de franchir un réel pas décisif dans la concrétisation de cette coopération ?
- Oui ! Au-delà de l’affirmation de principe d’une solidarité et d’une proximité que la langue, la culture, l’histoire et la géographie commandent, nous avons véritablement la volonté politique de nous inscrire dans une dimension très opérationnelle avec des déclinaisons très concrètes, notamment dans le domaine économique. La journée de vendredi a permis, effectivement, un pas important, de par sa dimension symbolique, politique et opérationnelle. Nous avons constaté la volonté commune, partagée, exprimée publiquement au plus haut niveau de la représentation de la Corse et de la Sardaigne de, désormais, cheminer de façon concertée dans le cadre d’un véritable partenariat stratégique.
- Qu’allez-vous faire maintenant ?
- Nous avons convenu de nous revoir les 14 et 15 mars. Cette fois-ci, c’est, au tour, du gouvernement autonome de venir à Ajaccio, à l’Assemblée de Corse, pour rencontrer l’Exécutif. Entre temps, nous travaillerons de façon concrète dans ces différents domaines. Le président sarde a, déjà, discuté avec la présidente des Baléares qui est intéressée par une convention multilatérale sur laquelle nous allons, également, plancher. Nous partirons, en mai prochain, aux Baléares, pour acter le principe d’une coopération multilatérale entre nos trois îles. Notre but est de faire prendre en compte le fait insulaire, tant par nos Etats respectifs de rattachement que par les instances européennes.
- Renforcer les liens avec la Sardaigne pour mieux peser en Europe est-ce une manière de contourner l’Etat français qui refuse toute avancée à la Corse ?
- C’est sûr ! Nous avons pris acte de la situation de blocage qui perdure avec le gouvernement et l’Etat. Nous avons pris acte du refus, jusqu’à aujourd’hui, de prendre en considération les délibérations votées par l’Assemblée de Corse, plus généralement, du refus d’accepter de rentrer dans une logique de dialogue vrai autour de problèmes, que nous identifions comme vitaux, et autour de propositions de solutions que nous considérons comme indispensables. Nous le regrettons profondément, mais nous ne pouvons pas rester dans cette situation d’attentisme. Nous continuons à construire un rapport de forces démocratiques avec Paris mais, effectivement, en parallèle, nous contournons la difficulté en créant des relations directes avec nos voisins méditerranéens pour, demain, nous adresser directement aux institutions de l’Union européenne.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Oui ! Au-delà de l’affirmation de principe d’une solidarité et d’une proximité que la langue, la culture, l’histoire et la géographie commandent, nous avons véritablement la volonté politique de nous inscrire dans une dimension très opérationnelle avec des déclinaisons très concrètes, notamment dans le domaine économique. La journée de vendredi a permis, effectivement, un pas important, de par sa dimension symbolique, politique et opérationnelle. Nous avons constaté la volonté commune, partagée, exprimée publiquement au plus haut niveau de la représentation de la Corse et de la Sardaigne de, désormais, cheminer de façon concertée dans le cadre d’un véritable partenariat stratégique.
- Qu’allez-vous faire maintenant ?
- Nous avons convenu de nous revoir les 14 et 15 mars. Cette fois-ci, c’est, au tour, du gouvernement autonome de venir à Ajaccio, à l’Assemblée de Corse, pour rencontrer l’Exécutif. Entre temps, nous travaillerons de façon concrète dans ces différents domaines. Le président sarde a, déjà, discuté avec la présidente des Baléares qui est intéressée par une convention multilatérale sur laquelle nous allons, également, plancher. Nous partirons, en mai prochain, aux Baléares, pour acter le principe d’une coopération multilatérale entre nos trois îles. Notre but est de faire prendre en compte le fait insulaire, tant par nos Etats respectifs de rattachement que par les instances européennes.
- Renforcer les liens avec la Sardaigne pour mieux peser en Europe est-ce une manière de contourner l’Etat français qui refuse toute avancée à la Corse ?
- C’est sûr ! Nous avons pris acte de la situation de blocage qui perdure avec le gouvernement et l’Etat. Nous avons pris acte du refus, jusqu’à aujourd’hui, de prendre en considération les délibérations votées par l’Assemblée de Corse, plus généralement, du refus d’accepter de rentrer dans une logique de dialogue vrai autour de problèmes, que nous identifions comme vitaux, et autour de propositions de solutions que nous considérons comme indispensables. Nous le regrettons profondément, mais nous ne pouvons pas rester dans cette situation d’attentisme. Nous continuons à construire un rapport de forces démocratiques avec Paris mais, effectivement, en parallèle, nous contournons la difficulté en créant des relations directes avec nos voisins méditerranéens pour, demain, nous adresser directement aux institutions de l’Union européenne.
Propos recueillis par Nicole MARI.
Réunion de travail avec le gouvernement autonome sarde.
Conférence de presse commune de Gilles Simeoni, président de l'Exécutif de Corse, Francesco Pigliaru, président de la Région autonome de la Sardaigne, et Gianfranco Ganau, président de l’Assemblée sarde.