Cette année, la saison a officiellement débuté le 10 octobre à la Coopérative Oléicole de Balagne.
" Nous avons commencé avec un peu d'avance car les olives étaient mûres plus tôt" précise Thierry Cervoni, président de la coopérative.
Une maturité due au climat mais aussi aux différentes variétés. "Certaines sont en avance et d'autres dans les temps. Comme variétés, nous avons la Sabina qui elle est en avance, la Ghjermana de Casinca et de Balagna. Chaque micro-région a sa variété. 2017 était une petite année. 2018 est une très bonne année même si nous avons encore des étapes à franchir comme le gel ou la neige. Nous avons déjà pressé environ 200 tonnes d'olives depuis le 10 octobre. Nous travaillons jour et nuit avec Lionel, René Colombani, l'ancien président et Angélique qui elle gère toutes les commandes et le stock, les entrées et sorties de l'huile. De nombreux coopérateurs nous donnent également, en même temps que leurs récoltes, un coup de main durant les coups de bourré. Nous dépassons la moyenne de cette période".
Les grosses productions se font tous les 2 ans
Il y a une année où l'on produit beaucoup et une plus creuse où il y a moins d'olives. La Sabina de Balagna produit une année sur 2, c'est comme ça ! Les vieux oliviers gardent le fruit très tard, jusqu'à mai ou juin. Pour la ghjermana, les producteurs ramassent très trop et chaque année.
Grosse récolte mais petit rendement pour 2018
Le rendement moyen pour cette année est de 10 % environ pour 100 kilos. Entre 10 et 18 litres. Normalement, à cette période on devrait être entre 18 et 20 %, 20 et 23 litres. Pour les olives de filets la moyennes est entre 30 et 35 litres.
Créée en 1982, la Coopérative Oléicole de Balagne, est unique en Corse et ouverte à tous.
Suttanacci, capicursini, balanini, du plus gros producteur d'huile insulaire au plus petit récoltant, tout le monde peut venir triturer à la "coopé".
" Chacun peut y amener sa récolte. Ici il y a ceux qui viennent avec 10 ou 15 tonnes tous les feux jours et ceux qui viennent avec 100 kilos pour leur récolte personnelle".
Venu de Corte Ange-Michel Sorenti vient à la coopérative de Balagne pour faire son huile.
"C'est pour notre consommation personnelle. Nous portons entre 100 et 150 kilos d'olives, ce qui fait environ 20 litres. En temps normal nous les recoltons dans les filets mais cette année, nous avons du les gauler sinon elles prennent trop d'eau est ne seront plus bonnes" .
Avec une centaine d'adhérents qui laissent une partie de leur production à la société, la "coopé" commercialise son huile " l'Oliu di Balagna", une l'huile très réputée
" Notre objectif c'est que tous jouent le jeu. Dans les grosses années, c'est facile pour les producteurs de nous laisser de l'huile mais dans les années plus calmes, nous devons tout de même fournir nos clients. Nous avons des marchés sur le continent".
La nouveauté 2018 de la coopérative
Les 2 gammes AOP seront commercialisées.
" On pourra y trouver les 2 huiles AOP. Récolte à l'ancienne dans les filets et sur l'arbre". Cette deuxième étant très appréciée par les continentaux. "Les locaux préfèrent la traditionnelle alors que sur le continent, ils préfèrent une huile plus verte. Pour notre production, nous ne mélangeons pas les olives. Nous faisons des assemblages d'huiles qui se ressemblent, pour proposer un meilleur produit. Mais nous essayons de laisser au maximum le marché local aux petits producteurs. Nous exportons pour des grosses enseignes, comme Carrefour ou Leclerc qui vendent notre huile sous leurs étiquettes, sur lesquelles on peut lire "huile AOP Corse produite à la Coopérative Oléicole de Balagne".
Mais cette année nous serons obligés de revenir sur le marché local, pour écouler notre stock. On peut également la trouver au magaisn à côté de la coopé, chez Lucienne et Jean-Luc Costa.
L'oliu di Balagna sera présent comme chaque année à la Foire de l'Olivier à Montegrossu et au mois de février le Salon de l'Agriculture. " Nous attendons également les résultats du jury AOP pour notre premier lot de dix milles litres. L’huile est déjà réservée et attendue pour l’export ! ".
Mais quels sont les secrets pour produire une bonne huile ?
" Il faut de belles olives, qui ne sont pas piquées. Le temps entre la récolte et l'arrivée au moulin doit être le plus court possible et des olives qui tirent sur le mûr, pas trop vertes. Mais cette année, avec l'eau qu'il y a eu, les olives vertes donnent une huile bien plus douce que d'habitude.
Cette année, nous espérons produire à la coopé 150 tonnes d'huile, entre 160 000 et 170 000 litres d'huile. C'est ma première grosse année depuis que je suis président.
Sur place il est également possible d'acheter tout le materiel pour récolter les olives.
"Nous vendons des filets, des bidons de transport en inox ou en plastique, des peignes pour récolter sur l'arbre. Ce qui est bien aujourd'hui, c'est que tout le monde essaie de récolter pour produire son huile, ce qui nous fait plaisir. Il y a beaucoup de jeunes. Mais il ne faut pas que ce soit un effet de mode.
À la Coopérative Oléicole de Balagne, chaque saison a son activité
Nettoyage, effeuillage, triturage, décantation, centrifugeuse et mise ne bidon. En période de récolte, la coopérative ressemble à une véritable ruche, "il peut y avoir jusqu'à 20 récoltants qui attendent sur place". Puis vient celle de la fabrication, de l'embouteillage, de la livraison et celle du nettoyage.".