A la suite de la découverte du cas positif, mercredi 22 juillet, sur un plant de polygale à feuille de myrte dans la zone commerciale de Propiano, le préfet a mis en œuvre le protocole suivant : désinsectiser la zone, arracher et brûler toutes les plantes dans un rayon de 100 mètres, et une surveillance accrue sur 10 km autour de la plante contaminée.
"Insuffisant" d'après le collectif puisque, d'après le préfet, la plante contaminée aurait été plantée depuis 2010 ou 2011. Étant donné qu'une plante contaminée dépérit rapidement, le foyer de la maladie serait donc ailleurs. Il faudrait donc, selon le collectif, "analyser toutes les pépinières environnantes , ce qui n'est pas prévu par le protocole du Préfet".
Lors de cette réunion, il a été émis l'idée que les élus membres du collectif Xylella demandent une séance exceptionnelle de l'Assemblée de Corse pour évoquer la situation. S'agissant du préfet et des ministères concernés, le collectif évoque la "défaillance de l'Etat".
Selon le eux, les pouvoirs publics "n'ont pas pris la mesure de la gravité et de l'ampleur de la situation". Par exemple, "le numéro vert mis en place ne servirait qu'à donner les horaires d'ouverture de la Fredon", c'est à dire la Fédérations Régionales de Défense contre les Organismes Nuisibles, censée être la tête de pont de la lutte contre la bactérie. Le collectif doute de l'efficacité moyens mis en place par l'État pour circonscrire le foyer et éradiquer la Xylella Fastidiosa.
L'échantillon prélevé à Propriano et envoyé à l'Inta d'Angers a confirmé la présence de la bactérie. Il faudra encore plusieurs semaines pour savoir s'il s'agit de la même souche qui a causé la mort de plusieurs dizaines de milliers d'hectares d'oliveraies dans la région des Pouilles en Italie.
Membre du collectif, oléicultrice et présidente du syndicat de l'inter profession et de l'AOC Sandrine Marfisi en tire une première conclusion :" Un épidémie représenterait la mort de nos professions et du couvert végétal de l'île, ça concerne tout le monde. L'État n'est pas à la hauteur de ce que l'on attendait, il n'y a pas de différence entre ce qui était fait avant et ce qui est fait maintenant qu'elle a été découverte. On demande à ce que les mesures soient réellement mises en place, pour l'instant c'est trop long par rapport à la réalité."
En attendant les résultats du prélèvement, le collectif appelle à la mobilisation. Une jeune apicultrice en installation, membre du collectif, tire la sonnette d'alarme :"C'est une catastrophe. Ça fait un an que l'on parle de cette histoire et ça ne touche personne. Lors de nos réunions nous sommes trop peu, une dizaine, une vingtaine... On ne ressent pas le soutien de la Chambre de l'Agriculture. Il faut que tout le monde prenne conscience de la gravité de la situation, la société civile comme les agriculteurs. Si on doit faire une action forte pour montrer qu'il y a un réel danger, il faut déjà que l'ensemble du monde agricole se mobilise. Et il faut arrêter de se dire "je ne vais pas à la réunion parce que tel syndicat ou tel parti politique soutient le mouvement", il faut se battre tous ensemble face à cette catastrophe."
Une nouvelle réunion aura lieu à Corte le mercredi 29 juillet à 18 heures au bâtiment de Droit de l'Université de Corse.