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Corte : La douleur de la famille du Baron Mariani, Jean-Hugues Robert


Mario Grazi le Vendredi 25 Octobre 2024 à 10:45

Marie-Louise Robert a tragiquement disparu le 17 septembre dernier en mettant fin à ses jours à l’âge de 26 ans. Son père, le Baron Mariani, n’a toujours pas été en capacité d’organiser ses obsèques car le corps de sa fille est toujours conservé à l’institut médicolégal de Nice, en attente de résultats d’analyses. Dans une conférence de presse, il demande que le corps de sa fille lui soit rendu de manière à pouvoir lui rendre hommage digne qu’elle mérite…



Marie-Louise Robert
Marie-Louise Robert
Que peut-il y avoir de pire dans la vie de parents que de perdre un enfant dans la fleur de l’âge ? Certainement rien. A part, peut-être, de ne pas être en mesure de lui dire adieu et d’entamer son deuil pour tenter de supporter la douleur. C’est ce que vit actuellement le Baron Mariani, Jean-Hugues Robert. « Marie-Louise, ma fille de 26 ans, une jeune femme talentueuse et passionnée, a tragiquement mis fin à ses jours le 17 septembre dernier. Depuis ce jour, son corps est conservé à l’Institut Médicolégal de Nice, en attente des résultats d'analyses, et une interdiction de crémation persiste. Chaque jour qui passe, sans possibilité de procéder à sa crémation, aggrave la douleur de notre famille, nous empêchant de lui offrir l’adieu digne et respectueux qu'elle mérite. On se croirait dans une tragédie grecque, Antigone », explique-t-il.

Depuis près de 40 jours il attend que le corps de sa fille chérie lui soit rendu. Les jours passent et cette situation ne fait qu’accroître son désarroi : « Chaque jour j’attends que l’on me rende ma fille. Que nous puissions, en famille, lui rendre l’hommage qu’elle mérite et lui offrir une sépulture digne. Et être privé de ce devoir essentiel rend notre douleur encore plus vive. Nous voulons que les cendres de Marie-Louise rejoignent celle de ma mère, Marguerite, dans le caveau familial sous la chapelle à Minesteghju. Aujourd'hui, notre famille fait face à des délais administratifs et judiciaires qui prolongent notre souffrance. Chaque jour qui passe sans que nous puissions lui offrir une sépulture digne accroît notre peine et rend notre deuil encore plus insoutenable. En Corse, le respect des morts est profondément enraciné dans notre culture et nos traditions ».

Marie-Louise Robert était une artiste prometteuse. Elle avait admise en quatrième année à la Villa Arson, à Nice, après avoir brillamment suivi les Beaux-Arts de Nantes. Elle était aussi une jeune femme profondément engagée, dans sa vie personnelle comme dans ses combats publics. Elle a dû interrompre son parcours artistique pour aider sa mère en détresse en Bretagne, un acte qui témoigne de la grande importance qu'elle accordait à ses proches.

Au-delà de son talent artistique, Marie-Louise portait de nombreuses causes sociales et politiques. Elle militait pour la souveraineté du peuple en Corse et pour la démocratie directe, convaincue que les jeunes Corses devaient être entendus et représentés. Elle a même réitéré sa candidature lors des élections législatives de 2024 dans la seconde circonscription de Haute-Corse, défendant avec force les droits de sa génération et la souveraineté régionale. « Marie-Louise ne limitait pas son engagement à la politique corse. Elle militait aussi activement pour des causes sociales et humanitaires, notamment la protection des femmes et des enfants vulnérables, ainsi que la lutte contre les injustices sociales. Elle portait, partout où elle était, une attention particulière aux plus marginalisés, en se battant contre la maltraitance, les abus, et les discriminations, en cherchant à rendre notre société plus juste et plus humaine », poursuit son père.

Dans sa lettre d'adieu, Marie-Louise Robert a exprimé le souhait que ses œuvres artistiques soient confiées à ses amis, marquant l’importance qu'elle attachait à la transmission et au partage. « Pour honorer cette volonté et continuer à porter ses idéaux, nous prévoyons de créer un fonds de dotation intitulé "Les Amis de Malou". Ce fonds visera à soutenir les jeunes artistes en difficulté, à promouvoir des projets artistiques et sociaux, et à lutter contre le suicide, un sujet malheureusement lié à son propre drame. À travers ce fonds, ses combats pour un monde plus juste pourront ainsi perdurer ».

CNI adresse ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui ont été touchés par sa disparition.