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DOSSIER. Comment rompre l’isolement des seniors en Corse ?


le Dimanche 19 Février 2023 à 18:50

Tout au long de l’année, les centres communaux d’action sociale proposent de nombreux dispositifs pour que les personnes âgées continuent à maintenir le si précieux lien social. Ateliers de loisirs, portage de repas, ou encore visites de convivialité sont notamment déployés.



Le CIAS du Pays Ajaccien propose de nombreuses actions tout au long de l'année pour maintenir le lien social des plus de 60 ans, comme ici avec l'organisation d'un karaoké pour la fête de la musique (Photo:  CIAS du Pays Ajaccien)
Le CIAS du Pays Ajaccien propose de nombreuses actions tout au long de l'année pour maintenir le lien social des plus de 60 ans, comme ici avec l'organisation d'un karaoké pour la fête de la musique (Photo: CIAS du Pays Ajaccien)
Afin de briser les affres de la solitude et de l’isolement, souvent difficiles à supporter pour les seniors, partout en Corse les centres communaux d’action sociale se mobilisent pour leur proposer un large panel de dispositifs. « C’est un travail de fond qui s’organise sur toute l’année », assure Barbara Serreri, directrice du Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) du Pays Ajaccien. « Pour créer du lien social, nous proposons tout un tas d’activités, d’animations, de réunions d’information, et plus ponctuellement d’évènements festifs. Pour les actions d’animation, nous faisons une programmation trimestrielle, cela nous permet d’actualiser et de proposer des activités adaptées à la saison. Nous balayons très large : il y a des ateliers créatifs, des balades, de la gym, des conférences, des visites au musée, des thés dansants, des repas spectacles… », détaille-t-elle. En outre, en plus de ces ateliers programmés quasiment tous les jours, la porte du CIAS est également ouverte à tous les seniors, du lundi au vendredi de 8h à 17h. « Nous avons une salle qui leur est réservée en permanence, où ils peuvent venir pour discuter, jouer aux cartes, tricoter, pour prendre un café. Ils viennent et partent quand ils veulent », glisse Barbara Serreri.
 
Même dynamique du côté de Bastia, où le Centre Communal d’Action Sociale a notamment créé a Casa di l’anziani en janvier 2019. « Nous avons voulu que ce soit un lieu de rencontres, pour permettre aux personnes âgées d’avoir un site qui leur est consacré. Tout le monde peut venir pour se retrouver, échanger, apprendre et maintenir le plus longtemps possible la meilleure condition physique et intellectuelle », indique Françoise Filippi, la vice-présidente du CCAS de Bastia. Tout au long de l’année, un large programme d’activités, dont certaines en partenariat avec la CdC, y sont ainsi mises en place à l’instar de la gym douce, de l’aquagym, d’ateliers d’arts plastiques ou de cuisine. Et là-aussi, le très attendu thé dansant, le dernier dimanche après-midi de chaque mois. « Certains ne viennent même pas pour danser mais pour passer un moment et rompre leur isolement », sourit Françoise Filippi. 

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Les thés dansants sont toujours un moment très attendu à Bastia (photo : CCAS de Bastia)
Les thés dansants sont toujours un moment très attendu à Bastia (photo : CCAS de Bastia)
« Nous les poussons à sortir, leur montrons qu’il y a un tas de choses à faire. Nous faisons aussi des sorties patrimoine, culturelles », livre-t-elle en insistant également sur l’importance des ateliers informatiques, indispensables pour tenter de réduire la fracture numérique qui existe toujours pour beaucoup de seniors. « Nous leur apprenons à utiliser un ordinateur, une boite mail et pour faire des démarches administratives avec eux. Nous avons mis en place aussi une formation intense aux tablettes numériques. À l’issue de celle-ci, nous octroyons un bon de 250 euros pour qu’ils puissent s’acheter une tablette. Ainsi, le lien demeure entre les personnes qui ont suivi les formations. Elles créent une adresse mail, se contactent entre elles et viennent ensuite se perfectionner avec les ateliers numériques. Elles apprennent aussi comment pouvoir appeler leurs enfants et petits-enfants en visio », détaille la vice-présidente du CCAS de Bastia. Une action également entreprise par le CIAS du Pays Ajaccien. « Pour les accompagner sur ces outils, nous faisons des formations avec des agents qui se déplacent même à domicile pour apprendre aux seniors à prendre en mains une tablette. Et puis, nous pouvons ensuite leur prêter des tablettes », souligne la directrice en précisant en outre que pratiquement toutes les activités que propose le CIAS sont déclinées en visio, afin de faciliter le maintien du lien social. 
 
Au-delà de ces ateliers, les deux centres proposent aussi de nombreux autres dispositifs pour réduire l’isolement des seniors. À commencer par le portage des repas que le CCAS de Bastia a mis en place depuis décembre 2017. « Cela permet aussi de retisser un lien social. Depuis septembre dernier, nous avons en outre, pour les bénéficiaires qui le souhaitent, mis en place la possibilité de recevoir l’agent social livreur des repas dans l’après-midi pour des visites de convivialité l’après-midi », explique Françoise Filippi. « L’agent peut alors passer un moment avec la personne chez elle, ou la faire sortir en l’amenant au cinéma, aux différentes manifestations du CCAS, ou même juste boire un café, ou se promener à l’Aldilonda. Le but, c’est vraiment que la personne ne se sente pas isolée », reprend-elle. 
 
Sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, le CIAS propose lui aussi le portage de repas, ainsi que des services de petit bricolage, des visites de courtoisie, et un transport à la demande. Une façon de prendre des nouvelles régulières des bénéficiaires. Même s’il peut être au départ parfois un peu compliqué de convaincre le senior d’adhérer à ces services. « La difficulté quand les personnes sont un peu isolées et renfermées dans leur logement, c’est d’arriver à les toucher. Une fois qu’elles ont passé notre porte, on va aller vers elles avec de l’information, on va avoir un lien qui va être assez régulier. Par exemple, quand il y a des périodes dans l’année où les personnes âgées sont un peu sensibles, comme pendant une canicule, nous sommes aussi vigilants pour transmettre de l’information », livre encore Barbara Serreri.