- L’année 2022 aura à nouveau été marquée par diverses crises qui se sont conjuguées, provoquant inexorablement une nouvelle hausse des personnes en situation de précarité sur l’île. Une situation que vous avez vécu de plein fouet au niveau du Secours Catholique de Corse ?
- Oui, depuis janvier nous avons une augmentation du nombre de familles qui nous sollicitent du fait de l’augmentation du coût de la vie et de celle de l’énergie, et, malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à tout le monde. En outre, les demandes d’aides sont de plus en plus importantes : la moyenne est désormais supérieure à 200 euros, ce qui pour nous est énorme car nous ne fonctionnons qu’avec des dons. C’est une grande différence par rapport aux autres années. Et puis, même si les demandes d’aides alimentaires restent toujours importantes, nous avons passé un pallier au niveau des factures que les gens n’arrivent plus à payer. C’est désormais une grosse problématique. Avant, on pouvait se dire que les gens n’avaient pas de quoi manger parce qu’ils privilégiaient le paiement du loyer, de l’électricité, du gaz, de l’eau... Aujourd’hui, on s’aperçoit c’est qu’en plus de galérer pour s’alimenter, ils arrivent de moins en moins à payer leurs factures, car elles sont devenues très importantes pour des gens qui ont parfois moins de 1000€ par mois.
- Face à la crise énergétique qui s’annonce, le Secours Catholique de Corse s’attend donc à de prochains mois encore plus difficiles ?
- Oui. Là, on commence à en voir les prémices car les premières factures sont tombées, mais cela va s’accroitre avec la crise. Et puis, actuellement, il n’y a pas encore les factures de chauffage, mais quand elles vont arriver en plus cela va devenir très compliqué. Nous nous attendons donc à un hiver 2022 et à un printemps 2023 qui vont très être compliqués, y compris au niveau alimentaire.
- Les différentes crises que l’on subit depuis deux ans ont-elles quelque part créé des nouveaux pauvres ?
- C’est vrai que sommes désormais sollicités par des gens que l’on ne voyait pas avant. Cela avait un peu commencé avec le début du Covid, parce que des gens s’étaient retrouvés sans revenus à cause du confinement dans un premier temps. Mais, désormais, nous avons aussi des gens qui travaillent mais qui n’arrivent plus à pouvoir vivre et viennent nous demander une aide parce que se nourrir est devenu très cher, tout comme pouvoir se chauffer, et ce même avec un revenu normal. Nous avons aussi beaucoup de retraités qui nous sollicitent de plus en plus. C’est une tendance qu’on a vu arriver depuis 2020 et qui va en s’accroissant parce que leurs retraites ne suffisent plus. Ceux qui s’adressent à nous ont bien sûr de petites retraites, mais ils arrivaient à se débrouiller avant 2020. Aujourd’hui, ils n’y arrivent plus parce que tout a augmenté et que la vie du quotidien est très chère.
- Afin de briser l’isolement des plus démunis, le Secours Catholique de Corse entreprend chaque jour diverses actions. Récemment, dans cette optique, vous avez ouvert un nouvel espace de solidarité à Porto-Vecchio. Il était important d’avoir une telle antenne dans cette microrégion ?
- Nous essayons d’être au plus près des populations pour que les gens puissent venir vers nous plus facilement, parce que si on n’a pas de quoi manger, on n’a pas non plus de quoi mettre de l’essence pour faire 50 ou 70 km pour aller à notre rencontre. Notre envie et notre souhait c’est d’être plus présents en proximité. C’est pour cela que l’on essaye de développer nos activités et d’être installés à peu près partout sur l’ensemble des micros-régions l’île. Et puis il faut se dire que si on ouvre quelque part c’est qu’on a identifié des besoins importants. Ce centre était l’un des derniers projets du bureau dans lequel Michel Kemel (président du Secours Catholique de Corse décédé en août dernier, ndlr) était président. Cela lui tenait beaucoup à cœur d’avoir un tel lieu sur la troisième ville de Corse, où peu d’associations sont présentes. Avec ce centre, nous avons mis en place un accueil de jour avec des douches, une laverie, un accès à Internet, et des casiers consignes. Ces locaux serviront aussi à l’accueil des familles en situation de précarité, avec une permanence qui les aidera à constituer leurs dossiers. Et puis nous allons aussi mettre en place des ateliers informatiques pour pouvoir aider ceux qui en ont besoin à accéder aux applications qui leur sont utiles comme la CAF, la CPAM, Pôle Emploi, pour éviter le plus possible des coupures de droits ou faire en sorte que ces droits soient actualisés.
- Oui, depuis janvier nous avons une augmentation du nombre de familles qui nous sollicitent du fait de l’augmentation du coût de la vie et de celle de l’énergie, et, malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à tout le monde. En outre, les demandes d’aides sont de plus en plus importantes : la moyenne est désormais supérieure à 200 euros, ce qui pour nous est énorme car nous ne fonctionnons qu’avec des dons. C’est une grande différence par rapport aux autres années. Et puis, même si les demandes d’aides alimentaires restent toujours importantes, nous avons passé un pallier au niveau des factures que les gens n’arrivent plus à payer. C’est désormais une grosse problématique. Avant, on pouvait se dire que les gens n’avaient pas de quoi manger parce qu’ils privilégiaient le paiement du loyer, de l’électricité, du gaz, de l’eau... Aujourd’hui, on s’aperçoit c’est qu’en plus de galérer pour s’alimenter, ils arrivent de moins en moins à payer leurs factures, car elles sont devenues très importantes pour des gens qui ont parfois moins de 1000€ par mois.
- Face à la crise énergétique qui s’annonce, le Secours Catholique de Corse s’attend donc à de prochains mois encore plus difficiles ?
- Oui. Là, on commence à en voir les prémices car les premières factures sont tombées, mais cela va s’accroitre avec la crise. Et puis, actuellement, il n’y a pas encore les factures de chauffage, mais quand elles vont arriver en plus cela va devenir très compliqué. Nous nous attendons donc à un hiver 2022 et à un printemps 2023 qui vont très être compliqués, y compris au niveau alimentaire.
- Les différentes crises que l’on subit depuis deux ans ont-elles quelque part créé des nouveaux pauvres ?
- C’est vrai que sommes désormais sollicités par des gens que l’on ne voyait pas avant. Cela avait un peu commencé avec le début du Covid, parce que des gens s’étaient retrouvés sans revenus à cause du confinement dans un premier temps. Mais, désormais, nous avons aussi des gens qui travaillent mais qui n’arrivent plus à pouvoir vivre et viennent nous demander une aide parce que se nourrir est devenu très cher, tout comme pouvoir se chauffer, et ce même avec un revenu normal. Nous avons aussi beaucoup de retraités qui nous sollicitent de plus en plus. C’est une tendance qu’on a vu arriver depuis 2020 et qui va en s’accroissant parce que leurs retraites ne suffisent plus. Ceux qui s’adressent à nous ont bien sûr de petites retraites, mais ils arrivaient à se débrouiller avant 2020. Aujourd’hui, ils n’y arrivent plus parce que tout a augmenté et que la vie du quotidien est très chère.
- Afin de briser l’isolement des plus démunis, le Secours Catholique de Corse entreprend chaque jour diverses actions. Récemment, dans cette optique, vous avez ouvert un nouvel espace de solidarité à Porto-Vecchio. Il était important d’avoir une telle antenne dans cette microrégion ?
- Nous essayons d’être au plus près des populations pour que les gens puissent venir vers nous plus facilement, parce que si on n’a pas de quoi manger, on n’a pas non plus de quoi mettre de l’essence pour faire 50 ou 70 km pour aller à notre rencontre. Notre envie et notre souhait c’est d’être plus présents en proximité. C’est pour cela que l’on essaye de développer nos activités et d’être installés à peu près partout sur l’ensemble des micros-régions l’île. Et puis il faut se dire que si on ouvre quelque part c’est qu’on a identifié des besoins importants. Ce centre était l’un des derniers projets du bureau dans lequel Michel Kemel (président du Secours Catholique de Corse décédé en août dernier, ndlr) était président. Cela lui tenait beaucoup à cœur d’avoir un tel lieu sur la troisième ville de Corse, où peu d’associations sont présentes. Avec ce centre, nous avons mis en place un accueil de jour avec des douches, une laverie, un accès à Internet, et des casiers consignes. Ces locaux serviront aussi à l’accueil des familles en situation de précarité, avec une permanence qui les aidera à constituer leurs dossiers. Et puis nous allons aussi mettre en place des ateliers informatiques pour pouvoir aider ceux qui en ont besoin à accéder aux applications qui leur sont utiles comme la CAF, la CPAM, Pôle Emploi, pour éviter le plus possible des coupures de droits ou faire en sorte que ces droits soient actualisés.