(Image d'illustration)
Ce sont des lieux où les adolescents peuvent venir chercher une oreille attentive, des informations ou des conseils gratuitement et en toute confidentialité. Développées partout en France depuis les années 2000, les Maisons des Adolescents (MDA) sont de précieuses ressources pour des jeunes à la recherche de réponses ou d’un accompagnement face à des difficultés. Alors que les adolescents sont aujourd’hui touchés par une forte vague de mal-être et une augmentation alarmante des épisodes dépressifs ainsi que des idées suicidaires, ces structures ont vu leur fréquentation faire un bond au cours des deux années passées. « Au niveau national en MDA, nous avons estimé l’augmentation des demandes à 18% entre 2018 et maintenant », indique Sophie Ettori, psychologue clinicienne qui exerce à la Maison des Adolescents (MDA) Sud Corse, à Porto-Vecchio, depuis une dizaine d’années. « Au-delà de cela, nous constatons une aggravation des présentations cliniques. Avant, les adolescents venaient nous voir avec des problématiques typiques de cette période de la vie, mais pas dans des états aussi dégradés. Actuellement, quand ils viennent nous voir, ils peuvent déjà avoir des troubles installés qui sont parfois importants comme des troubles anxieux, des troubles du sommeil ou encore des scarifications », ajoute-t-elle.
Un boom des troubles en santé mentale que la praticienne relie, comme beaucoup, aux conséquences de la crise sanitaire, mais aussi à tout ce qui fait la Une d’une actualité angoissante depuis lors. « L’urgence climatique, la guerre en Ukraine, le recul des droits, notamment des femmes, dans beaucoup d’endroits dans le monde, a participé à faire une toile anxiogène chez tout le monde, chez les jeunes, mais aussi chez leurs parents et leurs professeurs », estime-t-elle en notant que ce sont « les adolescents qui pâtissent le plus » de cette situation qui peut être « déstabilisante » pour eux.
LIRE AUSSI Mal-être chez les adolescents. Pour Marcel Rufo "La pédopsychiatrie est en limite de charge"
Un boom des troubles en santé mentale que la praticienne relie, comme beaucoup, aux conséquences de la crise sanitaire, mais aussi à tout ce qui fait la Une d’une actualité angoissante depuis lors. « L’urgence climatique, la guerre en Ukraine, le recul des droits, notamment des femmes, dans beaucoup d’endroits dans le monde, a participé à faire une toile anxiogène chez tout le monde, chez les jeunes, mais aussi chez leurs parents et leurs professeurs », estime-t-elle en notant que ce sont « les adolescents qui pâtissent le plus » de cette situation qui peut être « déstabilisante » pour eux.
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Une génération plus anxieuse que ses aînées
Elle dévoile par ailleurs que si pendant le premier confinement, l’activité des MDA a ralenti grâce au rôle « protecteur » qu’a pu jouer cette situation inédite sur certains jeunes, l’augmentation des demandes a pour sa part commencé à se faire sentir dès la fin 2020. « Nous nous sommes retrouvés face à des situations très dégradées où il fallait parfois hospitaliser, ou plus renvoyer vers la pédopsychiatrie que ce que nous faisons à l’accoutumée », explique-t-elle. Dans la même ligne, elle relève que la reprise de l’école après ces moments de coupure a pu renforcer les troubles anxieux scolaires chez certains adolescents fragiles. « C'est une génération qui est peut-être plus anxieuse que les précédentes, parce que plus consciente de ce qui l’entoure. Je pense qu’avant, les jeunes n'avaient pas cette conscience là des enjeux globaux. Maintenant, l'information circule en continu, et ils sont quand même très, très au fait de ce qui se passe autour d'eux », souligne-t-elle.
Ainsi, lors de ses consultations en MDA, la psychologue constate que les adolescents ont régulièrement un réel besoin d’exprimer leurs angoisses vis-à-vis de certains problèmes comme les violences, notamment sexuelles et sexistes, mais aussi de la guerre en Ukraine ou de l’éco anxiété. « Très souvent, quand ils viennent de leur propre chef, c'est parce qu'ils en ont discuté avec un ami à eux qui a déjà profité des dispositifs par le passé et qu’ils ont vu ce que cela a pu lui apporter », dévoile-t-elle, « Et puis, dans une très forte proportion des cas, les adolescents vont aussi nous être adressés directement par un collègue de l'Éducation Nationale, un infirmier, ou une assistante sociale inquiet pour ce jeune ».
En Corse, aujourd’hui, au-delà de la structure de Porto-Vecchio, deux autres MDA sont également installées à Bastia et depuis peu à Calvi. Dans l'avenir, il est également prévu d'ouvrir une nouvelle structure à Ajaccio. « Nous ne sommes pas des établissements de soins au long cours », précise toutefois Sophie Ettori, « Nous sommes là pour des prises en charge sur le court terme, voire le moyen terme. Il nous arrive de suivre les jeunes quelques mois, au maximum sur une année scolaire. Et très souvent, nous nous rendons compte que ce temps-là suffit pour désamorcer une situation difficile ou mettre des mots sur une situation de détresse. L'utilité de ce dispositif, c'est de pouvoir être là à la fois quand le mal commence à se faire entendre et même un petit peu en amont, parce qu'on est aussi beaucoup missionnés sur la prévention en santé. Après, nous pouvons tout à fait avoir des ados qui nous arrivent avec des situations très, très dégradées et à ce moment-là, à nous d'estimer ce qu'on peut faire avec eux et d'éventuellement passer le relais à la pédopsychiatrie ».
Savoir + :
Pour joindre la MDA Sud-Corse : https://www.facebook.com/profile.php?id=100057559505446
Ou par téléphone : 04 95 72 17 07
Pour joindre les MDA de Haute-Corse :https://www.maisondesadolescentshautecorse.corsica
Par téléphone :
Bastia 04 95 11 04 40
Calvi 04 95 65 86 14
Ainsi, lors de ses consultations en MDA, la psychologue constate que les adolescents ont régulièrement un réel besoin d’exprimer leurs angoisses vis-à-vis de certains problèmes comme les violences, notamment sexuelles et sexistes, mais aussi de la guerre en Ukraine ou de l’éco anxiété. « Très souvent, quand ils viennent de leur propre chef, c'est parce qu'ils en ont discuté avec un ami à eux qui a déjà profité des dispositifs par le passé et qu’ils ont vu ce que cela a pu lui apporter », dévoile-t-elle, « Et puis, dans une très forte proportion des cas, les adolescents vont aussi nous être adressés directement par un collègue de l'Éducation Nationale, un infirmier, ou une assistante sociale inquiet pour ce jeune ».
En Corse, aujourd’hui, au-delà de la structure de Porto-Vecchio, deux autres MDA sont également installées à Bastia et depuis peu à Calvi. Dans l'avenir, il est également prévu d'ouvrir une nouvelle structure à Ajaccio. « Nous ne sommes pas des établissements de soins au long cours », précise toutefois Sophie Ettori, « Nous sommes là pour des prises en charge sur le court terme, voire le moyen terme. Il nous arrive de suivre les jeunes quelques mois, au maximum sur une année scolaire. Et très souvent, nous nous rendons compte que ce temps-là suffit pour désamorcer une situation difficile ou mettre des mots sur une situation de détresse. L'utilité de ce dispositif, c'est de pouvoir être là à la fois quand le mal commence à se faire entendre et même un petit peu en amont, parce qu'on est aussi beaucoup missionnés sur la prévention en santé. Après, nous pouvons tout à fait avoir des ados qui nous arrivent avec des situations très, très dégradées et à ce moment-là, à nous d'estimer ce qu'on peut faire avec eux et d'éventuellement passer le relais à la pédopsychiatrie ».
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Ou par téléphone : 04 95 72 17 07
Pour joindre les MDA de Haute-Corse :https://www.maisondesadolescentshautecorse.corsica
Par téléphone :
Bastia 04 95 11 04 40
Calvi 04 95 65 86 14