« Les nationalistes corses exigent des réponses claires de la part de l’Etat, aux antipodes des « déjeuners républicains, ou tout autres réunions sans objet ni méthode, qui s’enchainent ici ou à Paris depuis plusieurs mois » ». Le message est lancé.
Après la visite de Bernard Cazeneuve en début de semaine, Femu a Corsica tenait conférence de presse ce jeudi matin dans les locaux de la Collectivité Territoriale de Corse, quelques minutes avant l’ouverture de la session de l’Assemblée.
Le groupe qui avait refusé de participer avec la rencontre organisée avec le ministre de l’Intérieur en préfecture, lundi dernier, a détaillé les raisons de son choix. « Il ne s’agit pas d’une attitude ponctuelle ou d’un simple geste de mauvaise humeur. C’est un choix politique que nous avions d’ailleurs annoncé lors de notre dernière visite à Paris. Nous avions expliqué que si la situation de blocage de la part de l’Etat devait perdurer, si la situation de refus de prise en compte de votes majoritaires de l’Assemblée de Corse devait perdurer, nous en tirerions les conséquences et que pour nous il n’était plus question de cautionner, fût-ce simplement par notre présence, un processus qui aujourd’hui n’a absolument pas la dimension politique qui est requise à la fois par l’historicité de notre combat, et par les enjeux auxquels est confrontée la Corse aujourd’hui », a ainsi lancé d’emblée le conseiller territorial et maire de Bastia, Gilles Simeoni. « Si on est pas allé chez le ministre de l’Intérieur c’est aussi pour dire qu’on ne peut pas faire croire aux Corses que tout va bien et on ne peut pas leur faire croire non plus que les choses vont se régler si on continue à aller sur le rythme qui est celui imprimé actuellement par l’Etat et par l’Exécutif de la Collectivité », a-t-il rajouté.
« Pour un dialogue il faut être deux »
Appelant une nouvelle fois l’Etat à prendre en compte la dimension historique et politique du problème corse, le groupe a par ailleurs insisté sur le fait que pour lui l’instauration programmée d’une collectivité unique, demandée de longue date par les nationalistes, est bien loin d’être suffisante : « Toutes les autres délibérations de l’Assemblée de Corse qui étaient un point de compromis en deçà de ce que sont nos revendications fondamentales, ne sont non seulement pas prise en compte aujourd’hui, mais surtout il n’y a aucune mise en perspective d’une éventuelle prise en compte, et c’est ça qui pour nous est inacceptable », a tonné le maire de Bastia, avant de reprendre : « Nous sommes disponibles, comme nous l’avons toujours été, pour un véritable dialogue. Mais pour un dialogue il faut être deux, et avoir en face de soi des interlocuteurs qui sont prêts à inclure dans le champ du dialogue ce que nous nous considérons comme fondamental. Si le dialogue a simplement pour objectif de gagner du temps, et que par principe il exclu et les votes de l’Assemblée de Corse, et des revendications qui font que, depuis 50 ans, il y a des femmes et des hommes dans ce pays qui se sont battus, nous disons que ce n’est pas un véritable dialogue, et nous nous ne voulons pas cautionner cela par notre présence ou simplement par notre silence ».
Femu a Corsica en ordre de bataille pour les territoriales
Le président du groupe, Jean-Christophe Angelini, a quant à lui entendu replacer cette prise de position dans un schéma plus large : « Nous ne voulons pas uniquement critiquer ou tirer à boulet rouge, mais ouvrir une perspective historique nouvelle dont on estime à dessein, mais pas unilatéralement, qu’il nous incombe de la tracer pour l’essentiel », a-t-il déclaré. Des propos appuyés et étayés par Gilles Simeoni : « Le moment est venu d’une vraie rupture et d’une vraie alternative. Il faut une rupture avec un système politique structurellement incompatible avec la Corse émancipée que nous souhaitons construire. Il faut une alternative à ce système. Cette alternative il faut la construire avec l’ensemble des nationalistes et d’autres forces de progrès que nous invitons aujourd’hui, à quelques mois des territoriales, à se manifester clairement ».
A quelques mois des territoriales, Femu a Corsica semble donc bel et bien en ordre de bataille, prêt à livrer combat pour redistribuer les cartes de la majorité territoriale et insuffler une nouvelle donne. Preuve en est, Jean-Christophe Angelini a tenu à mettre fin à toutes les rumeurs dont le groupe a fait l’objet ces dernières semaines : « Il y a eu beaucoup de spéculations ces temps-ci, aujourd’hui on y met un terme. Au niveau politique on a entendu un certain nombre de choses concernant notre démarche, il va de soit qu’elles étaient à tout le moins infondées. On se met en route pour être non pas la varappe d’ajustement dans le rapport à l’Etat, dans les rapports entre les uns et les autres dans l’hémicycle et au delà, mais l’élément moteur de la construction d’une majorité territoriale nouvelle », a-t-il conclu.
Manon PERELLI
Après la visite de Bernard Cazeneuve en début de semaine, Femu a Corsica tenait conférence de presse ce jeudi matin dans les locaux de la Collectivité Territoriale de Corse, quelques minutes avant l’ouverture de la session de l’Assemblée.
Le groupe qui avait refusé de participer avec la rencontre organisée avec le ministre de l’Intérieur en préfecture, lundi dernier, a détaillé les raisons de son choix. « Il ne s’agit pas d’une attitude ponctuelle ou d’un simple geste de mauvaise humeur. C’est un choix politique que nous avions d’ailleurs annoncé lors de notre dernière visite à Paris. Nous avions expliqué que si la situation de blocage de la part de l’Etat devait perdurer, si la situation de refus de prise en compte de votes majoritaires de l’Assemblée de Corse devait perdurer, nous en tirerions les conséquences et que pour nous il n’était plus question de cautionner, fût-ce simplement par notre présence, un processus qui aujourd’hui n’a absolument pas la dimension politique qui est requise à la fois par l’historicité de notre combat, et par les enjeux auxquels est confrontée la Corse aujourd’hui », a ainsi lancé d’emblée le conseiller territorial et maire de Bastia, Gilles Simeoni. « Si on est pas allé chez le ministre de l’Intérieur c’est aussi pour dire qu’on ne peut pas faire croire aux Corses que tout va bien et on ne peut pas leur faire croire non plus que les choses vont se régler si on continue à aller sur le rythme qui est celui imprimé actuellement par l’Etat et par l’Exécutif de la Collectivité », a-t-il rajouté.
« Pour un dialogue il faut être deux »
Appelant une nouvelle fois l’Etat à prendre en compte la dimension historique et politique du problème corse, le groupe a par ailleurs insisté sur le fait que pour lui l’instauration programmée d’une collectivité unique, demandée de longue date par les nationalistes, est bien loin d’être suffisante : « Toutes les autres délibérations de l’Assemblée de Corse qui étaient un point de compromis en deçà de ce que sont nos revendications fondamentales, ne sont non seulement pas prise en compte aujourd’hui, mais surtout il n’y a aucune mise en perspective d’une éventuelle prise en compte, et c’est ça qui pour nous est inacceptable », a tonné le maire de Bastia, avant de reprendre : « Nous sommes disponibles, comme nous l’avons toujours été, pour un véritable dialogue. Mais pour un dialogue il faut être deux, et avoir en face de soi des interlocuteurs qui sont prêts à inclure dans le champ du dialogue ce que nous nous considérons comme fondamental. Si le dialogue a simplement pour objectif de gagner du temps, et que par principe il exclu et les votes de l’Assemblée de Corse, et des revendications qui font que, depuis 50 ans, il y a des femmes et des hommes dans ce pays qui se sont battus, nous disons que ce n’est pas un véritable dialogue, et nous nous ne voulons pas cautionner cela par notre présence ou simplement par notre silence ».
Femu a Corsica en ordre de bataille pour les territoriales
Le président du groupe, Jean-Christophe Angelini, a quant à lui entendu replacer cette prise de position dans un schéma plus large : « Nous ne voulons pas uniquement critiquer ou tirer à boulet rouge, mais ouvrir une perspective historique nouvelle dont on estime à dessein, mais pas unilatéralement, qu’il nous incombe de la tracer pour l’essentiel », a-t-il déclaré. Des propos appuyés et étayés par Gilles Simeoni : « Le moment est venu d’une vraie rupture et d’une vraie alternative. Il faut une rupture avec un système politique structurellement incompatible avec la Corse émancipée que nous souhaitons construire. Il faut une alternative à ce système. Cette alternative il faut la construire avec l’ensemble des nationalistes et d’autres forces de progrès que nous invitons aujourd’hui, à quelques mois des territoriales, à se manifester clairement ».
A quelques mois des territoriales, Femu a Corsica semble donc bel et bien en ordre de bataille, prêt à livrer combat pour redistribuer les cartes de la majorité territoriale et insuffler une nouvelle donne. Preuve en est, Jean-Christophe Angelini a tenu à mettre fin à toutes les rumeurs dont le groupe a fait l’objet ces dernières semaines : « Il y a eu beaucoup de spéculations ces temps-ci, aujourd’hui on y met un terme. Au niveau politique on a entendu un certain nombre de choses concernant notre démarche, il va de soit qu’elles étaient à tout le moins infondées. On se met en route pour être non pas la varappe d’ajustement dans le rapport à l’Etat, dans les rapports entre les uns et les autres dans l’hémicycle et au delà, mais l’élément moteur de la construction d’une majorité territoriale nouvelle », a-t-il conclu.
Manon PERELLI