« Il est de notre devoir en tant que groupe important de faire un bilan ». C’est par ces mots que Jean Biancucci, conseiller territorial Femu a Corsica, a débuté la conférence de presse que le groupe tenait jeudi matin, quelques minutes avant l’ouverture des travaux de l’Assemblée de Corse. Une conférence de presse aux allures de top départ des hostilités de campagne, où, en présence de la quasi totalité du mouvement, le groupe a entendu fustiger la gestion de la collectivité territoriale sous la mandature de Paul Giacobbi.
Pour eux, en effet, en cette fin de mandature un constat se dresse : « Le président Giacobbi et sa majorité sont en échec flagrant à plusieurs niveaux », tacle d’entrée de jeu le conseiller territorial.
« Femu s’attache à être dans une analyse structurelle des finances de la collectivité », précise quant à lui Jean-Christophe Angelini, « Depuis 2010 la situation financière ne s’est pas améliorée, loin s’en faut », rajoute-t-il avant de s’attacher à dénoncer des « dérives graves » dont l’Exécutif aurait fait preuve depuis le début de la mandature, à l’exemple des prêts toxiques et de l’augmentation des dépenses de fonctionnement notamment frais de personnel.
« Une situation catastrophique »
Pour étayer ses propos, le groupe a entendu apprécier cet « échec financier » au regard de trois éléments : le fonctionnement de la collectivité, ses investissements, et son fonds de roulement. Et c’est graphiques à l’appui que Femu a Corsica a alors détaillé quelques chiffres. Frais de personnels passés de 49 millions d’euros à 61 millions d’euros, entre 2010 et 2014 ; effondrement des dépenses d’équipement brut entre 2008 et 2014 ; et fonds de roulement qui passe d’environ 50 millions d’euros en 2010 à 3 millions d’euros, fin décembre 2014. Un tableau guère glorieux auquel se rajoute un autre élément lourd et prégnant : la dette. Chiffre alarmant là aussi puisqu’on passe de 50 millions d’euros en 2004, à 374 millions d’euros prévus au 31 décembre prochain. En dix ans, la dette auprès des banques a donc connu une évolution de 748%. « On rentre dans une situation catastrophique », avertit Jean Biancucci.
Des critiques acerbes formulées également pour la précédente mandature, portée par Ange Santini entre 2004 et 2010. Au point, selon le groupe, qu’aujourd’hui la CTC se trouverait dans une impasse financière, et qu’il sera difficile d’en sortir. « De 2004 à 2010, et de 2010 à aujourd’hui des tendances se sont installée qui vont être très compliquées à modifier, et dont les pertes financières vont être très compliquées à limiter », souligne Jean Christophe Angelini, avant de rajouter : « Notre groupe a vocation à être le pivot, l’élément moteur d’une majorité nouvelle ».
En plein lancement de la campagne pour les territoriales qui auront lieu à la fin de l’année, les nationalistes ont ainsi indiqué que s’ils accèdent au pouvoir, ils veilleront à revoir de fond en comble la gestion de la collectivité pour ne plus reproduire les erreurs produites par les précédentes mandatures.
Manon PERELLI