Xavier Belgodere, président du Comité de valorisation culturelle de Lucciana, devant le stand de développement durable.
- Qu’est-ce que cette foire de la Canonica exactement ?
- Historiquement parlant, la foire de la Canonica a exactement 121 ans ! Nous en avons trouvé le récit dans le Journal de la Corse de l’année 1868, récit qui traitait de la cérémonie religieuse et de cette organisation autour de la fête de la Pentecôte par des bergers qui étaient en préparation de transhumance. La Pentecôte correspondait à la fin des libres parcours. Cette manifestation était devenue un marché un peu fourre-tout il y a 15 ans quand nous avons choisi de lui donner un thème : « TERRA E OMI », « La terre et les hommes ». Avec la déclinaison suivante : les produits d’une terre, le travail des hommes, leur culture et leur identité. Cela s’est conjugué avec notre volonté de mettre en valeur le site de la Canonica.
- De quelle façon ?
- Nous pensons que ce site et ce qu’il représente historiquement sont une valeur d’avenir pour la communauté locale et la région bastiaise dans le cadre du développement d’un tourisme culturel. Nous espérons que la Corse évoluera vers d’autres formes de tourisme que celle actuelle. Dans le même temps, nous constatons que l’économie locale est défaillante un peu partout dans les villages. Elle était bien plus florissante par le passé du fait de la présence et de la mise en valeur d’artisans qui exploitaient et produisaient localement. Nous choisissons, donc, avec soin les exposants. Nous ne retenons que ceux dont nous sommes absolument sûrs de la provenance des produits comme la charcuterie, le fromage… Il n’y a pas de tricherie possible !
- Le développement durable est, de nouveau, au cœur de cette édition avec un focus sur le tri des déchets. Est-ce devenu un axe fort de cette foire ?
- Oui ! Depuis 3 ans, nous essayons de promouvoir l’écologie et le tri sélectif. Nous vivons à Lucciana dans une commune proche de l’agglomération bastiaise, qui a été touchée par les récents événements de la grève des poubelles, et où la dégradation de l’environnement est constante. Que ce soit par le non-respect des gestes écologiques, le refus du tri sélectif des déchets... Nous avons choisi de nous focaliser sur les plus jeunes parce que nous pensons que si on montre aux enfants comment trier, comment travailler, comment choisir…, ils retiendront et, quelque fois même, influenceront leurs parents. Mes arrière-petits enfants, qui sont âgés de 2 à 5 ans, font, à la maison, spontanément le tri sélectif en mettant les déchets appropriés dans les sacs de couleurs. Cela prouve qu’on peut réussir ce défi. Si nous réussissons, cette option permettra aux gens de prendre conscience de la nécessité de préserver l’environnement. Nous aurons, alors, accompli notre tâche.
- La foire évolue cette année en proposant des concerts en soirée. Pourquoi ?
- Nous avons thésaurisé sur nos recettes antérieures pour faire, cette année, une grande manifestation et lui donner une certaine ampleur. Mais, nous sommes des bénévoles. Ce qui fait défaut, ce sont les moyens ! Ce n’est pas un festival comme certains le disent. La foire est restée ce qu’elle était, mais elle évolue. Elle est valorisée en soirée et animée par des musiciens qui attireront, de toute évidence, des jeunes. Si les jeunes prennent l’habitude de venir à la Canonica pour la Pentecôte, tous les ans, cette manifestation rendra service à l’économie locale. Nous avons sur la commune un projet qui nous perturbe : cette histoire de grande surface de 40 000 m2 ! La foire est l’antinomie de ce système qu’on veut mettre en place. Nous voulons aider tous les petits producteurs locaux qui travaillent la qualité, alors que des produits comme le miel ou l’huile d’olive sont menacés de disparition, et donner l’exemple dans un cadre festif.
- 10 000 visiteurs en moyenne par an, c’est, en soi, un succès ?
- Nous accueillons entre 8000 et 13 000 visiteurs selon les années. Au début, nous étions heureux d’arriver à 2500, voire 3000 visiteurs, puis l’affluence est montée en puissance. Jusqu’à l’an dernier, nous donnions des tickets. Cette année, nous avons institué un comptage. Nous essayons de savoir ce que veulent les gens à travers un questionnaire que nous distribuons aux visiteurs et aux exposants. Certains se plaignent de la musique, du bruit, des stands… Chaque année, une Commission fait une analyse et une synthèse des réponses. Le principe est : analyser, comprendre et réaliser. Nous tenons compte de ce que les gens expriment et nous essayons de corriger certaines choses pour l’édition suivante. Un exemple simple : la Canonica étant un site classé, il est impossible d’y installer des toilettes. Nous avons essayé tous les types de toilettes foraines, mais ça coûtait cher et ce n’était pas beau. Cette année, nous avons essayé une méthode écologique de toilettes sèches qui semble marcher.
- Pourquoi, cette année, ne faites-vous pas visiter le site historique ?
- Nous attendons l’ouverture du musée pour reparler d’histoire. Nous voulons témoigner du passé prestigieux de ce lieu qui, l’an prochain, avec l’ouverture du musée, prendra une autre dimension. Il y a des foires classiques de village et des foires à thème ou des foires de filière, la foire de la Canonica se situe entre les deux. Son thème « TERRA E OMI » est une solution intermédiaire qui réunit les principes que les autres foires présentent individuellement. Là est notre démarche.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Historiquement parlant, la foire de la Canonica a exactement 121 ans ! Nous en avons trouvé le récit dans le Journal de la Corse de l’année 1868, récit qui traitait de la cérémonie religieuse et de cette organisation autour de la fête de la Pentecôte par des bergers qui étaient en préparation de transhumance. La Pentecôte correspondait à la fin des libres parcours. Cette manifestation était devenue un marché un peu fourre-tout il y a 15 ans quand nous avons choisi de lui donner un thème : « TERRA E OMI », « La terre et les hommes ». Avec la déclinaison suivante : les produits d’une terre, le travail des hommes, leur culture et leur identité. Cela s’est conjugué avec notre volonté de mettre en valeur le site de la Canonica.
- De quelle façon ?
- Nous pensons que ce site et ce qu’il représente historiquement sont une valeur d’avenir pour la communauté locale et la région bastiaise dans le cadre du développement d’un tourisme culturel. Nous espérons que la Corse évoluera vers d’autres formes de tourisme que celle actuelle. Dans le même temps, nous constatons que l’économie locale est défaillante un peu partout dans les villages. Elle était bien plus florissante par le passé du fait de la présence et de la mise en valeur d’artisans qui exploitaient et produisaient localement. Nous choisissons, donc, avec soin les exposants. Nous ne retenons que ceux dont nous sommes absolument sûrs de la provenance des produits comme la charcuterie, le fromage… Il n’y a pas de tricherie possible !
- Le développement durable est, de nouveau, au cœur de cette édition avec un focus sur le tri des déchets. Est-ce devenu un axe fort de cette foire ?
- Oui ! Depuis 3 ans, nous essayons de promouvoir l’écologie et le tri sélectif. Nous vivons à Lucciana dans une commune proche de l’agglomération bastiaise, qui a été touchée par les récents événements de la grève des poubelles, et où la dégradation de l’environnement est constante. Que ce soit par le non-respect des gestes écologiques, le refus du tri sélectif des déchets... Nous avons choisi de nous focaliser sur les plus jeunes parce que nous pensons que si on montre aux enfants comment trier, comment travailler, comment choisir…, ils retiendront et, quelque fois même, influenceront leurs parents. Mes arrière-petits enfants, qui sont âgés de 2 à 5 ans, font, à la maison, spontanément le tri sélectif en mettant les déchets appropriés dans les sacs de couleurs. Cela prouve qu’on peut réussir ce défi. Si nous réussissons, cette option permettra aux gens de prendre conscience de la nécessité de préserver l’environnement. Nous aurons, alors, accompli notre tâche.
- La foire évolue cette année en proposant des concerts en soirée. Pourquoi ?
- Nous avons thésaurisé sur nos recettes antérieures pour faire, cette année, une grande manifestation et lui donner une certaine ampleur. Mais, nous sommes des bénévoles. Ce qui fait défaut, ce sont les moyens ! Ce n’est pas un festival comme certains le disent. La foire est restée ce qu’elle était, mais elle évolue. Elle est valorisée en soirée et animée par des musiciens qui attireront, de toute évidence, des jeunes. Si les jeunes prennent l’habitude de venir à la Canonica pour la Pentecôte, tous les ans, cette manifestation rendra service à l’économie locale. Nous avons sur la commune un projet qui nous perturbe : cette histoire de grande surface de 40 000 m2 ! La foire est l’antinomie de ce système qu’on veut mettre en place. Nous voulons aider tous les petits producteurs locaux qui travaillent la qualité, alors que des produits comme le miel ou l’huile d’olive sont menacés de disparition, et donner l’exemple dans un cadre festif.
- 10 000 visiteurs en moyenne par an, c’est, en soi, un succès ?
- Nous accueillons entre 8000 et 13 000 visiteurs selon les années. Au début, nous étions heureux d’arriver à 2500, voire 3000 visiteurs, puis l’affluence est montée en puissance. Jusqu’à l’an dernier, nous donnions des tickets. Cette année, nous avons institué un comptage. Nous essayons de savoir ce que veulent les gens à travers un questionnaire que nous distribuons aux visiteurs et aux exposants. Certains se plaignent de la musique, du bruit, des stands… Chaque année, une Commission fait une analyse et une synthèse des réponses. Le principe est : analyser, comprendre et réaliser. Nous tenons compte de ce que les gens expriment et nous essayons de corriger certaines choses pour l’édition suivante. Un exemple simple : la Canonica étant un site classé, il est impossible d’y installer des toilettes. Nous avons essayé tous les types de toilettes foraines, mais ça coûtait cher et ce n’était pas beau. Cette année, nous avons essayé une méthode écologique de toilettes sèches qui semble marcher.
- Pourquoi, cette année, ne faites-vous pas visiter le site historique ?
- Nous attendons l’ouverture du musée pour reparler d’histoire. Nous voulons témoigner du passé prestigieux de ce lieu qui, l’an prochain, avec l’ouverture du musée, prendra une autre dimension. Il y a des foires classiques de village et des foires à thème ou des foires de filière, la foire de la Canonica se situe entre les deux. Son thème « TERRA E OMI » est une solution intermédiaire qui réunit les principes que les autres foires présentent individuellement. Là est notre démarche.
Propos recueillis par Nicole MARI.